A l’approche des fêtes, les tables des consommateurs adorent se parer de fruits exotiques, souvent produits aux quatre coins du monde, un défi pour le bilan carbone. En Vendée, un pépiniériste et un horticulteur produisent avec succès des agrumes, comme le yuzu et les mandarines.
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Matthieu Ouvrard, directeur de Végétal 85 à La Chaize-le-Vicomte, c’est un précurseur. Dans sa pépinière, ce passionné expérimente depuis plusieurs années l’adaptation des plantes au changement climatique et diversifie sans cesse son activité.
Des variétés d’agrumes rustiques, résistantes au froid de nos latitudes, font partie du paysage de son exploitation depuis une dizaine d’années.
« Là nous avons deux yuzu, ici une variété de mandarine appelée Changsha. Encore plus intéressant en termes de fruits à manger, les satsuma”explique-t-il en marchant dans sa chambre.
« C’est vraiment un très bon fruit et il faut le manger directement. Ce sont des agrumes généralement plus juteux que ceux que l’on trouve en magasin”assure Matthieu Ouvrard, décrivant en détail la pulpe orange de la mandarine.
Dans sa pépinière se trouvent également de nombreuses plantes de yuzu, le citron japonais, désormais bien connu pour son utilisation en gastronomie. “Vous pouvez utiliser l’écorce pour faire de l’écorce confite et la transformer en confiture simplement en retirant les graines.”
Toutes ces variétés d’agrumes rustiques, originaires des montagnes du Japon, se sont parfaitement adaptées au climat vendéen. « Ils résistent assez bien au froid. Au début, nous les avons amenés ici, puis nous les avons multipliés par greffage.
Sous nos latitudes, moins de 5 % des agrumes sont adaptés à la culture en extérieur. Ceux cultivés en Vendée sont peu exigeants.
L’avantage des agrumes rustiques, cultivés en extérieur, est qu’ils ne subissent presque aucun parasite ni maladie car ils ne subissent pas le stress des autres agrumes que nous sommes obligés de cultiver à l’intérieur et de les laisser sortir.
Matteo OuvrardDirecteur de Végétal 85
Ces qualités ont séduit Marc Lepelletier, horticulteur de La Ferrière (Vendée), à miser sur une plantation d’agrumes l’année dernière. « L’hiver dernier, il y a eu des échecs, des problèmes de porte-greffes inadaptés aux terroirs, des variétés un peu trop sensibles au froid. Cette année, nous avons un peu changé de stratégie et nous allons continuer à nous effondrer.” explique.
Dans les 2 ou 3 prochaines années, nous prévoyons de planter plusieurs dizaines d’agrumes supplémentaires pour atteindre au moins 200 ou 300 plants en production d’ici quelques années.
Marc LepelletierMaraîcher
Si sa production reste encore confidentielle, le bouche à oreille joue un rôle fondamental, une carte à jouer pour se faire connaître. « Il y a un enthousiasme du public »confirme le marchand de légumes. Nicolas Besombes, vendeur d’un magasin de producteurs locaux, venu lui rendre visite, ne s’y est pas trompé.
« C’est dans l’ADN de la marque, on ne s’approvisionne pas à plus de 100 km des rayons des magasins. Dès que nous avons l’occasion de découvrir des produits qui sortent de l’ordinaire, nous voyageons et rencontrons le producteur. Il existe un véritable marché pour les agrumes produits localement.assure.
Et comme « à Sainte-Catherine, tout bois prend racine », même les jardiniers amateurs pourraient être tentés par l’expérimentation, à condition de planter des agrumes. « dans un sol relativement riche, au soleil ou mi-ombre et protégé des vents très forts »recommande Matthieu Ouvrard.
Contre Sophie Wahl
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