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Meurtre de parents en 1989

(Los Angeles) Deux tantes des frères Menendez, célèbres aux Etats-Unis pour avoir tué leurs riches parents en 1989, ont demandé lundi à un juge leur libération, en l’occurrence près de 35 ans, filmée par une série Netflix.


Publié à 6h39

Mis à jour à 17h15

Paola RAMON

Agence -Presse

Erik et Lyle Menendez, actuellement incarcérés avec une peine minimale de prison à vie, « n’auraient jamais su, ce soir-là, s’ils allaient être violés par leur père ». [dans la nuit] “, a expliqué tante Joan VanderMolen. « Il est temps pour eux de rentrer à la maison. »

Les deux frères ont défrayé la chronique en tuant leurs parents, José et Mary Louise Menendez, dans leur élégante maison familiale de Beverly Hills.

Leur procès, l’un des premiers retransmis à la télévision, avant même celui du footballeur américain OJ Simpson, est resté gravé dans la mémoire collective américaine.

Les procureurs avaient accusé les deux jeunes hommes, alors âgés de 18 et 21 ans, d’avoir tué leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.

Les frères ont présenté ces meurtres comme une tentative désespérée de légitime défense, affirmant qu’ils avaient été violés pendant des années par leur père.

La série de science-fiction Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez et un documentaire produit par Netflix ont récemment ravivé l’intérêt pour cette affaire, dans un monde où le mouvement #metoo a changé la perception des victimes de violences sexuelles.

Frénésie

L’affaire suscite un véritable tollé : la mobilisation en ligne en faveur des deux frères est soutenue par des célébrités comme Kim Kardashian et la maison où a eu lieu le meurtre est désormais prise d’assaut par des badauds venus prendre des photos devant la façade.

Lundi, de nombreuses personnes ont fait la queue avant l’aube devant le tribunal pour obtenir le droit d’assister à l’audience, où les 16 places réservées au public faisaient l’objet d’un tirage au sort.

“Aucun enfant ne devrait avoir à vivre ce qu’Erik et Lyle ont vécu… et cela me brise le cœur que ma sœur le sache et n’ait rien fait”, a insisté M.Moi VanderMolen, la sœur de Mary Louise.

“J’aimerais qu’ils rentrent à la maison”, a ajouté en larmes son autre tante, Terry Baralt, sœur de José Menendez, un immigré cubain qui avait fait fortune et dirigeait un label de musique.

Erik et Lyle, aujourd’hui âgés de 53 et 56 ans, devaient s’exprimer par vidéoconférence. Mais des problèmes techniques les en ont empêchés.

La défense des deux frères demande leur libération, au vu de nouveaux éléments qui annuleraient leur condamnation pour meurtre : une lettre remontant au moment où Erik parlait des violences sexuelles de son père à une cousine avant le meurtre, ainsi que le témoignage d’un ancien chanteur de bande de garçons Latino, qui explique avoir été drogué et violé par José Menendez dans les années 1980.

Le juge a maintenu le suspense lundi, refusant de se prononcer sur cette demande. Il a fixé une nouvelle audience aux 30 et 31 janvier.

” Espoir ”

“Nous espérons qu’à la fin de cette période ou peu avant, nous obtiendrons la libération des frères Menendez”, a déclaré leur avocat Mark Geragos, à la sortie de la salle d’audience.

Le procureur sortant du district de Los Angeles, George Gascon, s’est récemment prononcé en faveur d’une réévaluation de leurs peines et a engagé une procédure pouvant conduire à leur libération conditionnelle.

Mais son successeur nouvellement élu, Nathan Hochman, est considéré comme plus dur et ses recommandations pèseront lourd. Le report à fin janvier devrait notamment lui permettre de procéder à son propre réexamen du dossier.

La défense a également déposé une demande de grâce pour les deux frères auprès du gouverneur de Californie, Gavin Newsom.

Parmi la foule présente lundi, Nick Bonanno, ancien camarade de lycée d’Erik Menendez, espérait que la société américaine tirerait les “leçons” de cette affaire.

« Quand les enfants parlent à leurs cousins ​​ou à leurs amis [de violences sexuelles]ils ont besoin de savoir qu’ils peuvent en parler et demander de l’aide”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Les deux frères “sont confiants”, a déclaré le journaliste Robert Rand, qui a écrit un livre sur l’affaire et est en contact régulier avec eux.

« Cela pourrait durer six mois, huit mois, un an, mais tôt ou tard ils sortiront », veut-il croire.

 
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