Après l’ouragan Helene, en Floride, la question des événements météorologiques extrêmes se pose également en Allemagne et en Autriche, et plus généralement en Europe. Qu’en est-il des inondations dans ces pays germanophones ? Voici un résumé de la situation.
Quelle est la situation actuelle ?
Depuis juin dernier, l’Allemagne n’a connu aucune inondation. Cependant, en septembre 2024, la tempête Boris a frappé les Alpes bavaroises, ainsi que d’autres pays européens, comme la Roumanie et l’Autriche. Cette tempête fait suite aux températures élevées de fin août, atteignant près de 36,5°C en Rhénanie-Palatinat. La tempête Boris est provoquée par une masse d’air froid qui a provoqué des chutes de neige très abondantes et humides dans les Alpes bavaroises et autrichiennes, mais aussi de violents orages et de la grêle. Ces pluies torrentielles et cette grêle des rues, des autoroutes et des bâtiments ont été inondés en Rhénanie du Nord-Westphalie, mais cette fois aucun blessé grave n’a été signalé.
L’Autriche, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne pourraient connaître des cumuls de précipitations de 100 à 200 millimètres, voire 300 millimètres (à titre de comparaison : le cumul habituel des précipitations en France est de 634 mm par an), tandis que les mètres de neige tombés risque d’augmenter les risques d’inondations par débordements ou coulées de boue. Ces inondations suscite toujours de grandes inquiétudes en Allemagne et voici pourquoi.
Les inondations de 2006 et 2021
Entre février et avril 2006, des inondations ont touché la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie, la Macédoine, l’Allemagne, la République tchèque et la Hongrie en raison d’un hiver inhabituellement long et de digues mal construites. L’Elbe et le Danube puis débordé à cause des fortes pluies et de la fonte des neiges. Il s’agit de l’une des crues les plus importantes, car elle a dépassé les niveaux records atteints lors des crues de 2004 (plus de 7,40 m). Ce déluge a laissé des traces dans les esprits, car le nord de l’Allemagne n’était pas prêt et les dégâts occasionnés furent très importants (caves et maisons inondées, digues brisées, etc.).
En juillet 2021, des inondations en Allemagne, en Belgique, en France, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Suisse ont fait au moins 279 morts à cause de pluies torrentielles. C’est l’inondation la plus meurtrière depuis 60 ans en Allemagne. Cette inondation a également suscité une polémique sur la réaction du candidat CDU soutenu par Angela Merkel pour les élections. Armin Lachet a été filmé alors qu’il riait lors d’une visite aux victimes des inondations à Erftstadt. Il était alors ministre-président de Rhénanie du Nord-Westphalie (Premier ministre), l’une des régions les plus touchées par les inondations.
Ces deux inondations sont restées dans l’esprit des Allemands en raison de leur ampleur et du manque de préparation.
Préparation inégale aux inondations
En Allemagne
En Allemagne, la lutte contre les inondations est la politique de chacun Pays. Ainsi, le Pays touchées par les inondations de 2006 ont élaboré un ensemble de mesures visant à limiter les dégâts lors de futures inondations. Ce n’était pas le cas de la région de l’Ahr qui, jusqu’alors, n’avait pas été touchée par de tels événements et n’avait donc jamais investi dans des digues ou autres infrastructures de protection. LE Pays s’est retrouvée sans protocole d’urgence efficace et sans moyens suffisants pour faire face à l’inondation.
Le Bundeswehr a été déployé (près de 3 800 militaires) pour prêter main forte aux pompiers locaux. La préparation inégale aux inondations résulte donc d’une choix budgétaire se fait au niveau régional (toutes les régions n’ont pas les mêmes contraintes budgétaires). Mais depuis les inondations de 2021, un plan fédéral dédié aux inondations apparaît nécessaire, car les dégâts causés dans l’Ahr sont si importants que la région ne peut les supporter seule (près de 40 milliards d’euros).
En Autriche
Si les régions allemandes sont inégalement préparées, c’est également le cas Niveau européen. Certains pays disposent de meilleurs systèmes de contrôle des inondations que d’autres, comme Autriche. En effet, l’Autriche est traversée par le Danube qui, en 2002, a causé près de trois milliards d’euros de dégâts lors de son débordement. L’eau ayant atteint les premiers étages des immeubles lors de cette inondation, de nombreuses mesures ont été prises pour protéger le pays.
Contrairement à d’autres pays européens, certaines mesures de régulation du Danube avaient déjà été pris depuis les années 1970 et 80. Vienne avait un canal secondaire (Nouveau Danube) pour détourner une partie du Danube en cas d’inondation. Ce canal de 21 km a coûté aujourd’hui près de 450 millions d’euros. Par ailleurs, un mur en béton armé sur les rives de la rivière a été érigée, qui pouvait être surélevée si nécessaire. Mais ces mesures, si elles sont efficaces, ont aussi un coût très élevé : 22 millions d’euros, plus 20 000 à 50 000 euros à chaque déploiement du mur.
Les défis actuels des inondations
La protection contre les inondations doit être repensée
Les dégâts importants et coûteux provoqués par des inondations de plus en plus violentes doivent conduire les pays à repenser leurs mesures de protection. En effet, tous les pays qui n’ont pas choisi d’investir, comme l’Autriche, dans des mesures d’envergure, ou tous ceux qui n’ont pas pu le faire, se contentent en cas d’urgence de déployer des sacs de sable pour stopper ou limiter la propagation des eaux. .
Ou, le martrelargement utilisé pour protéger les habitations (souvent construites dans des zones sujettes aux inondations), devient un ressource rare. Déjà, en 2022, le manque de sacs de sable dans les régions menacées par les inondations était devenu évident. Mais peu d’alternatives sont déployées, car elles sont souvent trop cher soit parce que les inondations ne semblent pas menacer directement certaines régions, comme ce fut le cas en 2021.
Avec le changement climatique, la question de l’assurance devient complexe
Ces inondations, notamment en 2021, ont ravivé le débat sur l’assurance obligatoire en cas d’événements météorologiques extrêmes pour les propriétaires en Allemagne. Or, comme c’est déjà le cas dans certaines régions des Etats-Unis, les compagnies d’assurance refusent d’assurer des événements qui ne sont plus risquesmais qui est devenu certitudes.
En effet, avec le changement climatique, ces événements vont se multiplier. Mais les compagnies d’assurance perdent de l’argent dans certaines régions en raison de la fréquence élevée des tempêtes, des ouragans ou des inondations, car le coût des rénovations ne fait qu’augmenter.
De multiples solutions s’offrent aux pays européens pour mieux lutter contre les inondations
Certaines régions d’Europe se sont alors tournées vers une politique de restauration de certains affluents. C’est en refoulant l’eau dans des canaux artificiels que se produisent certaines inondations. Une mesure consiste à arrêter le drainage sur certains affluents afin que l’eau se répartisse naturellement lors des crues, créant des dégâts localisés au lieu d’ajouter à la pression déjà élevée du fleuve.
Cette mesure permet également de restaurer une faune et une flore spécifiques, menacées par l’artificialisation dans toute l’Europe. Planter des haies pour limiter les coulées de boue est également utile, mais ces mesures nécessitent pour le moment un soutien politique limité en Europe.
Un peu de vocabulaire
- prendre vie : mourir (ils sont morts = ils sont morts)
- la ou les inondations : le déluge
- le déluge : le déluge
- la(les) digue(s)/barrage : la digue
- se préparer à : s’armer pour
- Pelleter des sacs de sable : pelleter des sacs de sable
- préparer/préparer pour : préparez-vous à
- rester explosif : rester explosif/très tendu
- Décès signalés (lieux) : signaler les décès
- tendu : tendu
- le niveau d’alerte le plus élevé : le niveau d’alerte le plus élevé
- le(s) défi(s) : les défis
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