La lettre du prélat critique ses collègues de l’épiscopat avec une sévérité étonnante. Le reproche fondamental qu’il leur adresse est de ne pas remplir leur devoir de pasteurs d’âmes et de défenseurs de la foi, à une époque où celle-ci est attaquée comme jamais auparavant. Le titre et le leitmotiv sont répétés jusqu’à huit fois : « Que faire ? », sous-entendu, dans cette situation.
Un défi au Synode
La situation à laquelle est confrontée l’Église est qualifiée d’apocalyptique : « nous sommes à la veille de tout ce qui a été prophétisé sur l’Église et des abominations qui se produiront en ces temps, un temps où l’enfer attaquera l’Église de Jésus-Christ, et un temps quand les anges de l’enfer (…) se tiennent à l’intérieur.
Et de dire aux évêques : « Je pense que saint Jude pensait à des hommes comme beaucoup d’entre vous lorsqu’il décrivait des hommes qui « font avec insolence de la bonne nourriture, ne pensant qu’à se nourrir, nuages sans eau, portés par les vents ; arbres d’automne stériles, deux fois morts, déracinés ; vagues furieuses de la mer, écumant dans leur propre confusion » (Jude 1, 12-13). »
Il est reproché aux évêques américains de ne pas avoir réagi lors du Synode, « une abomination destinée non pas à garder le dépôt de la foi mais à le démanteler ». L’objectif était le remplacement de « la structure de l’Église (…) par une nouvelle structure d’inspiration diabolique de la « synodalité » qui, en réalité, est une nouvelle Église qui n’est en aucun cas catholique ».
Un réquisitoire contre le pape François
Mgr Strickland expose ensuite les échecs du pape régnant : « une compréhension rudimentaire de la papauté nous permet de voir que le pape François a abdiqué sa responsabilité de principal gardien du dépôt de la foi ». Et il rappelle que la fonction pétrinienne est d’être avant tout le gardien des gardiens (de la foi), ce qui implique d’aimer la Vérité, qui n’est autre que Jésus-Christ.
Mais, demande-t-il, le pape François « aime-t-il la Vérité qu’incarne Jésus-Christ ? » Et de répondre que « malheureusement, ses actions et ses stratégies qui promeuvent une version relativisée de la vérité qui n’en est pas une, nous poussent vers une conclusion dévastatrice : l’homme qui occupe la Chaire de Saint Pierre n’aime pas la vérité et cherche à la le remodeler à l’image de l’homme.
Il rappelle la Déclaration d’Abou Dhabi : « aucun évêque ne peut ignorer les déclarations du pape François qui sont des négations sans ambiguïté de la foi catholique. François a déclaré publiquement que Dieu veut que toutes les religions existent et que toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Avec cette déclaration, le pape François a nié une partie intégrante de la foi catholique », conclut-il.
Et il en déduit : « ce que je trouve si difficile à comprendre, c’est que les apôtres des temps modernes, les hommes qui sont ordonnés pour être les gardiens de la foi, refusent de le reconnaître et ignorent ou même promeuvent ce mensonge mortel. Chaque évêque et cardinal devrait déclarer publiquement et sans équivoque que François n’enseigne plus la foi catholique. »
Il développe après avoir répété : Que faire ? “Avec un pape qui s’oppose activement aux vérités divines de notre foi catholique, la responsabilité incombe aux évêques du monde entier de professer leur propre amour pour Notre Seigneur, de garder le dépôt sacré de la foi et de s’opposer à toute tentative de démantèlement de la vérité”, a-t-il déclaré. exhorte.
Il conclut ce point par une nouvelle attaque : « Où sont les successeurs des apôtres qui promettaient de défendre les brebis au prix de leur vie ? Ils sont assis à quelques mètres de là, se tapotant le dos, écoutant des paroles dont ils savent très bien qu’ils ne sont pas la Vérité, gambadant dans les ténèbres et blasphémant la Vérité même pour laquelle les premiers apôtres sont morts. » (Mgr Strickland a lu cette lettre à Baltimore où se tenait la réunion annuelle de l’épiscopat américain.)
Cette lettre indique chez Mgr Strickland une conscience de la gravité de la situation de l’Église, ce qui est très positif, mais constate aussi un manque de recul, car les causes ne sont pas détectées, en dehors des accusations lancées contre la synodalité du pape François. Cela laisse visiblement son âme dans une sorte d’angoisse, car il se sent trop seul pour comprendre.
Cette appréhension, ainsi que la gravité du danger et l’urgence de faire quelque chose pour lutter contre les menaces qui pèsent sur l’Église, lui font porter des coups dont elle a du mal à contrôler l’ampleur, notamment pour l’utilité de la cause qu’elle veut défendre. . Il veut éveiller la conscience des évêques américains, mais la sévérité – voire la violence – de ses propos risque de les aliéner.
Il reste à espérer qu’en remontant patiemment les fils de la crise, il saura en comprendre l’origine dans le Concile Vatican II et les réformes post-conciliaires, qui lui permettront de combattre la terrible crise que traverse l’Église. efficacité accrue. et, espérons-le, d’amener avec lui d’autres évêques.
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