Ce lundi 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pour en parler avec nous ce matin, Sophie Coq, avocate au barreau de Toulouse.
Ce week-end, certains 3 500 manifestants a défilé à Toulouse contre les violences faites aux femmes, selon les chiffres de NousToutes31. Ce lundi 25 novembre, c’est aussi le journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes.
Pour parler de ce sujet, Sophie Coq était l’invitée de France Bleu Occitanie ce matin. Elle est avocate et co-présidente de la commission « Droit de la famille et lutte contre les violences conjugales » au barreau de Toulouse.
Les avocats du barreau de Toulouse sont présents ce lundi 25 novembre, de 10 heures à 17h30, au square Charles de Gaulle à Toulouse, pour répondre aux femmes et assurer des consultations.
Numéro vert dédié aux conseils juridiques
L’avocat reçoit de plus en plus de femmes dans son bureau, pour violences diverses. Elle explique : «C’est un des problèmes, c’est-à-dire qu’il y a la violence insidieuse, il y a la violence psychologique, il y a la violence physique et puis il y a la violence dont on parle beaucoup, qui est la violence sexuelle. Mais il existe une palette de violences qui est en réalité très large. Et dans nos bureaux, les femmes viennent se faire l’écho de toutes ces violences.»
Elle rappelle que les victimes peuvent bénéficier aide juridique et elle les encourage à en faire la demande. “Les femmes qui pensent ne pas disposer des moyens nécessaires pour accéder à la justice ne doivent pas hésiter à venir dans nos cabinets car elles peuvent bénéficier d’une aide de l’État leur permettant d’accéder à tous les services et aux services d’un avocat..»
Sophie Coq a également mis en place, avec ses homologues du bar, un numéro vert spécial et gratuit, le 0 801 07 07 08répondre et conseiller les femmes victimes de violences. Il existe également un numéro national, le 39 19.
86% des plaintes pour violences sexuelles rejetées
Francine, auditrice de France Bleu Occitanie, a souhaité partager son expérience. Elle a subi des violences domestiques il y a 24 ans et déclare : «J’ai suivi une thérapie, j’ai fait beaucoup de travail, j’ai refait ma vie, mais nous ne sommes plus les mêmes car le corps n’oublie pas, même si on est mis dans un coin.“
Elle ajoute également «mieux vaut partir tard que jamais» et se souvient : «Au début, on m’a demandé, mais qu’avez-vous fait à votre mari ? C’est ce que les gendarmes m’ont dit parce qu’il n’était pas reconnu à ce moment-là et Monsieur, il avait le droit de rentrer avec les enfants.“
Selon une étude récente, 86% des cas de violences sexuelles sont classés sans suite. L’avocat explique que «c’est le parquet qui est chargé des poursuites et c’est le parquet qui examine les données du dossier porté à sa connaissance, qui vérifie d’abord si les faits ne sont pas prescrits« . Pour elle, un classement sans action n’est pas une fin en soi, si les éléments sont suffisants, il existe néanmoins la possibilité de porter plainte devant le juge d’instruction.
L’avocate Sophie Coq réagit : «J’ose espérer qu’aucune femme ne sera plus jamais reçue dans un commissariat ou une gendarmerie avec des propos du type de ceux qui ont été attribués à cette dame.“Elle salue aussi.”la libération des voix des femmes« .
Le juge peut prononcer un ordonnance de protectionla période de protection sera également raccourcie. Il permettra aussi bientôt de mettre à l’abri dans les 24 heures une femme en danger imminent. “N’ayez pas peur de franchir les portes de notre bureau», insiste l’avocat. “Parmi les mesures que peut prendre le juge, on peut cacher l’adresse de la victime, qui peut être domiciliée au cabinet de son avocat.“
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