l’essentiel
Le marché de Foix regorge de producteurs locaux. Même s’ils vendent directement leurs produits, ils sont également touchés par la crise agricole. Quatre d’entre eux parlent de leurs difficultés.
Sur le marché de Foix, les « petits producteurs », comme on a tendance à les appeler, ne sont pas épargnés par la crise agricole. Bien qu’ils vendent leurs produits directement, ils doivent quotidiennement faire face à la hausse des prix.
Les marges diminuent
Dans son petit stand, Anthony Marque connaît ses clients. Il a créé il y a cinq ans son entreprise horticole O jardin de Rougé, à Esplas-de-Sérou. Et sa marge n’a fait que diminuer depuis. « Ce qui fait le plus mal aux petits producteurs, c’est l’inflation. Tout a augmenté, les petites réserves, le prix des plantes, de plus de 25 %. Heureusement, je ne consomme pas trop de carburant. »
Des augmentations qu’il évite de répercuter sur les prix de ses légumes. « Ils sont à 3,50 euros le kilo d’oignons. Je ne peux pas faire plus. Nous travaillons dur et toutes ces augmentations sont difficiles. Il espère tenir longtemps, et se contente de “recevoir 700 euros de salaire par mois, pour 200 heures de travail par mois”, sachant qu’il reçoit 1.500 euros par an de primes de la Politique agricole commune.
Elle peut compter sur le soutien de certains commerces qui s’approvisionnent directement auprès des producteurs. « Certaines enseignes, comme Biocoop de Saint-Girons, jouent en utilisant des approvisionnements locaux, même si un chou-fleur breton coûte deux fois moins cher qu’un chou-fleur ariégeois », observe Anthony Marque.
En ce qui concerne les règles en question, cela ne dérange pas l’agriculteur. En effet, « plus il y en a et plus j’en trouve, mieux c’est. J’ai un label bio, qui devient de plus en plus laxiste. Cette année, nous avons été autorisés à chauffer les serres !
«On crée de la précarité»
Hadrien Maltot est également touché par la hausse des prix des matières premières, mais surtout par le coût du personnel. Et cela l’inquiète pour l’avenir de sa ferme, située à Saint-Jean-du-Falga. « Le salaire minimum a triplé. C’est bien pour les salariés, je ne dis pas le contraire, mais les frais de personnel représentent 40 % du chiffre d’affaires. Il faut arrêter de taxer l’emploi», déplore-t-il.
Elle emploie actuellement quatre à cinq personnes équivalent temps plein. Il a augmenté les prix, mais “pas proportionnellement à l’inflation”, pour ne pas les faire monter en flèche.
Pour rester viable, elle envisage une mécanisation poussée. Cela réduirait sa masse salariale, ce qui ferait perdre tout sens à ses opérations. « Je peux investir 10 000 euros dans une voiture, mais il ne me reste alors que deux salariés par an. J’y ai déjà pensé et je crée de la précarité. Soit on gagne de l’argent avec des machines, on quadruple notre salaire, soit on fait des ventes et on embauche quatre ou cinq personnes.
Hadrien Maltot souhaiterait que certaines heures soient défiscalisées ou subventionnées, par exemple à partir de cinq embauches. Il admet : « Je n’attends rien des politiques. » Il insiste pour travailler avec les cantines scolaires. “Les chefs essayent de jouer le jeu, mais je comprends qu’ils achètent des courgettes à Perpignan, où le climat est beau, à 0,90 euro le kg, quand nous sommes à 1,40 euro”.
« Les agriculteurs voulaient indirectement cette situation »
Au Gaec Les Petites Merveilles, à Saverdun, l’éleveur de volailles se plaint de la paperasse : “Je passe plus de temps sur la paperasse qu’autre chose.” Il dénonce également la multitude de contrôles auxquels il est soumis. “Nous sommes toujours surveillés !”, s’insurge-t-il. Elle n’augmente ses prix qu’une fois par an. Les clients restent fidèles, « il n’y a que la vente directe qui marche ».
Le Gaec La Ferme de l’Escalière, à Lherm, qui produit du fromage de chèvre, se porte bien grâce à sa quasi-autonomie. « Nous produisons 75 % de l’alimentation animale et la vendons directement pour maîtriser les coûts et la rentabilité », commente Nicolas Mozin.
Le gérant a augmenté les prix pour compenser la hausse des prix de l’électricité et du carburant. « Nous l’avons expliqué aux clients, ils le comprennent car ils rencontrent les mêmes problèmes. Bien entendu, nous ne dépendons pas des coopératives. La situation est très difficile pour les agriculteurs qui travaillent avec eux. »
Les récriminations des acteurs du marché reflètent les préoccupations nationales, mais dans une moindre mesure. L’un d’eux avance sa théorie pour expliquer le mal-être agricole, mais préfère rester anonyme : « Il y a 15 ou 20 ans, l’agriculture revenait au capitalisme libéral, les agriculteurs voulaient indirectement cette situation. La FNSEA soutient le libre-échange, la spécialisation, les grandes entreprises agricoles. nous constatons aujourd’hui que cela n’est plus réalisable. Des pratiques bien éloignées du marché de Fuxé, qui a choisi avec succès la proximité.
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