Au lendemain d’une journée de bombardements israéliens particulièrement meurtriers au Liban, le Hezbollah a annoncé dimanche plusieurs attaques de drones et de missiles contre des cibles et des bases militaires dans la région de Tel-Aviv (centre) et dans le sud d’Israël.
En Israël, des sirènes d’alerte ont retenti, notamment dans la grande banlieue de Tel-Aviv, a indiqué l’armée, faisant état de 250 projectiles tirés depuis le Liban voisin. Une partie a été interceptée, mais des dégâts ont été constatés à Petah Tikva.
Peu de temps après, l’Agence nationale de presse libanaise (ANI) a fait état de deux frappes israéliennes touchant la banlieue sud de Beyrouth.
“Cela vient des bâtiments [dans la banlieue sud] que le Hezbollah […] dirige ses activités terroristes pour nuire aux citoyens d’Israël », a déclaré l’armée israélienne, accusant le mouvement islamiste libanais de placer « intentionnellement » ses installations parmi des civils.
L’ANI a également fait état de combats intenses dans plusieurs régions du sud, où le Hezbollah a affirmé avoir détruit dimanche six chars israéliens Merkava.
De son côté, l’armée libanaise, qui n’est pas impliquée dans cette guerre, a annoncé qu’un de ses soldats avait été tué et 18 autres blessés lors d’une attaque israélienne contre sa position au sud du Liban, fief du Hezbollah frontalier du nord d’Israël.
“Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU”, a déclaré M. Borrell après ses entretiens avec le Premier ministre libanais. Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri.
« Au bord de l’effondrement »
La résolution 1701, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU seront déployés à la frontière sud du Liban. Cela implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, alliés de l’Iran, son ennemi. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque sans précédent de ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un « front de soutien » à son allié palestinien, cible d’une offensive de représailles israélienne à Gaza.
Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le cœur de ses opérations au Liban en lançant dès le 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah.
“Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition américaine de cessez-le-feu”, a déclaré M. Borrell, soulignant que l’UE était prête à fournir 200 millions d’euros (environ 290 millions de dollars) pour aider à renforcer le pouvoir libanais. armée.
Cette proposition en 13 points, prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée au sud du Liban, a été discutée par l’envoyé américain Amos Hochstein qui s’est rendu cette semaine au Liban et en Israël.
Mais aucun résultat n’a été annoncé et le rythme des frappes israéliennes, principalement contre les bastions du Hezbollah au Liban, s’est même accéléré.
« En septembre, je suis venu et j’espérais toujours que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement », a ajouté M. Borrell.
Le ministère libanais de la Santé estime qu’au moins 3 754 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre de cette année.
Il a indiqué dimanche que 84 personnes avaient été tuées la veille dans des frappes israéliennes dans différentes parties du pays, dont 29 lors d’un raid visant un quartier populaire du centre de Beyrouth.
Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.
Onze morts à Gaza
Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, onze Palestiniens ont été tués lors de frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.
Le directeur de l’hôpital Kamel Adwan, Hossam Abou Safiyeh, a été grièvement blessé lors d’une attaque nocturne de drone contre l’établissement au nord du territoire palestinien, selon la même Source.
Cet hôpital est l’un des derniers à fonctionner encore partiellement dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire.
En réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44 211 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.
Raz Ben Ami, une ancienne otage dont le mari est toujours détenu à Gaza, a déclaré dimanche qu’« il était temps de les ramener et le plus vite possible, car personne ne le sait ».
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