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une vente aux enchères d’objets nazis fait polémique à Caen

Une vente aux enchères d’objets nazis, organisée à Caen ce samedi soir, a réuni une vingtaine d’acheteurs. Mais cela a été largement controversé.

Masques à gaz, photos de soldats SS et cartes d’identité de Français de confession juive publiées sous le régime collaborationniste de Vichy.

De nombreux lots datant de la Seconde Guerre mondiale, dont des objets nazis, ont été mis aux enchères ce samedi 23 novembre à Caen, selon les informations de 3 Normandie.

Une vingtaine d’acheteurs étaient présents ce samedi soir dans la salle des ventes. Rapidement, les différents objets furent vendus les uns après les autres.

Interdit de porter ou d’afficher ces articles

Cette vente a cependant suscité une large polémique, selon l’association French Souvenir.

“Cette carte est estampillée ‘juive’, ces éléments ont été estampillés par la Gestapo, on peut imaginer que ces personnes ont disparu dans les camps de concentration”, détaille Frédéric Pécout, membre de l’association et archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives.

Comme d’autres associations et particuliers, elle milite pour réglementer ce type de ventes. “On peut se poser des questions, notamment lorsque les descendants nous interrogent sur ces ventes publiques, et on peut aussi se poser des questions sur l’intérêt des collectionneurs à acquérir ce type d’objet”, s’insurge-t-il.

Toutefois, la détention et la vente d’objets et de documents nazis sont légales, pour autant que l’article R. 645-1 du Code pénal soit respecté. Cette dernière précise qu’il est interdit de porter ou d’exhiber des objets « rappelant ceux d’organisations ou de personnes responsables de crimes contre l’humanité », sous peine d’une lourde amende.

“De l’histoire que vous achetez”

Selon le commissaire-priseur Jean Rivola, l’intérêt est historique. Un album photo d’un milicien français a été mis aux enchères à partir de 1 000 euros. Un objet intéressant, car c’est “le seul connu au monde qui montre malheureusement les Français qui ont pris le mauvais côté”. « C’est l’histoire que vous achetez », dit-il.

La majorité de ces objets sont vendus “à des passionnés qui écrivent des livres, des articles, qui travaillent chaque année sur ce qu’a été la résistance et ce qu’a été l’occupation, ou à des institutions publiques, qui les ouvrent au public”, justifie le commissaire-priseur.

Selon le célèbre historien et avocat Serge Klarsfeld, il faut interdire ce type de vente. “Je suis totalement opposé à ces ventes aux enchères d’emblèmes nazis, de croix gammées ou d’insignes SS, porteurs d’une idéologie criminelle, qui sont vendus à des gens fascinés par le nazisme”, a-t-il déclaré. a-t-il déclaré sur franceinfo. Il appelle plutôt les propriétaires de ces objets à les confier à un musée.

 
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