Des centaines de personnes ont participé dimanche à une marche à Angkor Wat au Cambodge contre l’utilisation de mines terrestres après que les États-Unis ont décidé d’envoyer ces engins explosifs pour aider l’Ukraine à repousser les avancées russes.
Les participants, y compris les victimes, ont scandé à plusieurs reprises leur souhait d’un « monde sans mines » lors d’une marche de quatre kilomètres autour du temple de Siem Reap.
La marche a eu lieu la veille de l’ouverture d’une conférence contre les mines au Cambodge, pays dévasté par la présence de munitions non explosées, héritage de trois décennies de guerre.
Des centaines de délégués sont attendus à Siem Reap pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel de 1997, que ni la Russie ni les États-Unis n’ont signée.
La marche et la conférence interviennent après l’annonce cette semaine par Washington d’envoyer des mines antipersonnel en Ukraine pour stopper les avancées russes, alors que Joe Biden avait déclaré en 2022 qu’il en interdirait l’usage, sauf dans la péninsule coréenne.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ces mines antipersonnel étaient « très importantes » pour contrer l’armée russe dans l’est de l’Ukraine.
Au Cambodge, où les vestiges de la guerre civile continuent de tuer et de mutiler, des victimes de mines ont déclaré à l’AFP craindre les conséquences de cette décision.
“Il y aura d’autres victimes comme moi (…) Je suis triste et choqué”, a déclaré Horl Pros, un ancien militaire qui a perdu sa jambe droite à cause de l’explosion d’une mine antipersonnel en 1984.
Après près de trois décennies de guerre civile qui a débuté dans les années 1960, le Cambodge est devenu l’un des pays les plus bombardés et les plus minés au monde.
Depuis 1979, environ 20 000 personnes ont été tuées par des mines terrestres et des munitions non explosées, et deux fois plus ont été blessées.
“Je pense qu’il est fondamentalement erroné de disposer d’une arme qui a un effet à long terme sur la population civile”, a déclaré Chris Moon, un ancien officier de l’armée britannique qui a perdu un bras et une jambe lors d’un déminage en 1995 au Mozambique.
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