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un responsable du Hezbollah a été pris pour cible

Une Source sécuritaire libanaise a indiqué à l’AFP qu’un “haut responsable” du Hezbollah pro-iranien avait été visé par le raid israélien tôt samedi sur le quartier densément peuplé de Basta à Beyrouth. “Un haut responsable du Hezbollah a été visé”, a indiqué cette Source sans révéler son identité. “Il n’a pas été possible de savoir s’il a été tué”, a-t-elle ajouté sous couvert d’anonymat, après que le ministère de la Santé a fait état de 15 morts et 63 blessés dans le raid qui a détruit un immeuble résidentiel. Les fouilles sous les décombres se poursuivent pour tenter de retrouver d’éventuelles victimes supplémentaires, a indiqué le ministère.

Le Hezbollah nie la présence de responsables ciblés dans le quartier

Amin Cherri, député du Hezbollah, a pour sa part démenti qu’un leader du mouvement libanais ait été visé à Basta. “Il n’y a aucun responsable du parti dans les deux bâtiments ciblés”, a-t-il déclaré lors d’une visite sur place.

Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3 650 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère de la Santé, la plupart depuis l’entrée en guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, le 23 septembre.

Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, alliés de l’Iran, son ennemi. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.

Avant l’aube, les habitants de Beyrouth se sont réveillés au son de grandes explosions, après que les frappes israéliennes ont détruit un immeuble résidentiel dans le quartier de Basta, provoquant un énorme cratère et, selon le ministère de la Santé, au moins 15 morts et 63 blessés.

Opérations de recherche

Les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver des victimes sous les décombres. L’armée israélienne n’a pas immédiatement commenté ces frappes. « Nous dormions et soudain nous avons entendu trois ou quatre missiles. La frappe a été si puissante que j’ai cru que le bâtiment allait s’effondrer sur nous”, a déclaré à l’AFP Samir, un habitant de Basta.

Plusieurs frappes israéliennes ont également visé samedi la banlieue sud de Beyrouth, après des appels à l’évacuation, selon l’Agence nationale de l’information (ANI). À Hadath, l’une des zones ciblées, des bâtiments bombardés ont pris feu. À Chiyah, autre quartier ciblé, un immeuble a été transformé en un tas fumant de pierres et de ferraille.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a indiqué avoir ciblé « les centres de commandement du Hezbollah et d’autres infrastructures terroristes » dans la banlieue sud. Huit personnes, dont quatre enfants, ont également été tuées lors d’une frappe israélienne dans l’est du Liban, selon le ministère libanais de la Santé. Israël a également bombardé des localités du sud du Liban, notamment Khiam, que ses troupes cherchent à prendre pour faciliter leur avancée dans la région, selon l’ANI.

Le 30 septembre, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban, bastion du Hezbollah frontalier du nord d’Israël.

Des tensions permanentes

Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le Hezbollah a ouvert un « front de soutien » à son allié palestinien. Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas dans une bande de Gaza bombardée sans cesse, Israël a déplacé le cœur des combats vers le Liban en lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah. Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3 640 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère de la Santé, la plupart depuis le 23 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud Liban pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord du pays déplacés par les tirs de roquettes.

Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés. Samedi, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue israélien Israel Katz, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a réaffirmé que son pays, principal allié d’Israël, était favorable à une « solution diplomatique au Liban ».

Il a également appelé Israël à “améliorer la terrible situation humanitaire” dans la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d’habitants assiégés par Israël depuis plus d’un an sont menacés de famine selon l’ONU.

Une souffrance palpable

Dans la bande de Gaza, située à la frontière sud d’Israël, l’armée israélienne a mené de nouveaux bombardements qui ont tué 19 Palestiniens, selon la Défense civile. « Notre vie n’est que misère. Qu’ils nous tuent tous pour nous soulager de cette souffrance», s’est exclamée Oum Mohammad Abou Sabla, la sœur d’une des victimes tuées lors d’une frappe à Khan Younès.

Considéré comme un groupe terroriste par Israël, l’Union européenne et les États-Unis, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Avant d’assiéger Gaza le 9 octobre 2023, Israël imposait depuis 2007 un blocus sur ce territoire pauvre et surpeuplé.

Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué la « décision courageuse » de la Cour pénale internationale qui a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre à Gaza.

Ce tribunal a également émis un mandat d’arrêt contre Mohammed Deif, considéré comme l’un des cerveaux du 7 octobre 2023. Israël a annoncé l’avoir tué en juillet à Gaza, mais le Hamas n’a pas confirmé sa mort.

En réponse à l’attaque du Hamas, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44.176 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

La branche armée du Hamas a annoncé samedi la mort d’un otage dans une zone de combat au nord de Gaza, une affirmation non confirmée par l’armée israélienne.

 
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