Depuis le documentaire « The Gatekeepers », tourné en 2013, dans lequel six chefs à la retraite du Mossad et du Shin Beth ont décidé d’exprimer leurs sentiments, il est devenu permis, pour ne pas dire à la mode, de s’exprimer en public. Comme si le public disposait des outils, de la formation et des connaissances nécessaires pour comprendre les enjeux, évaluer les menaces à la sécurité et décider de la meilleure façon d’y faire face. Depuis que laisser la parole est devenue admissible, on ne compte plus les fuites, les dérapages et les langues tordues. Les ministres se sont vantés plus d’une fois de leur
De nombreuses personnalités politiques et médiatiques ont « divulgué » des informations, exprimé leur opinion éclairée, pris ouvertement à partie le haut commandement de Tsahal ou le chef du Shin Beth, donnant une image de chaos et de discorde que nos ennemis considèrent comme un signe de dégradation, une baisse de garde. Ils y voient une violation de la discipline de sécurité. Et ils se réjouissent des brèches qui brisent le ciment national d’union et de solidarité qui a toujours fait la force d’Israël.
Les experts en communication et en psychosociologie travaillent aujourd’hui à l’écriture de messages et de signaux destinés à impressionner ou tromper l’ennemi. En conséquence, personne ne sait si une déclaration apparemment intempestive d’un général de Tsahal est sincère et spontanée ou si elle est soigneusement orchestrée par des spécialistes de la guerre psychologique. Malheureusement, ces mêmes méthodes de manipulation de l’information et d’exploitation des canaux de communication sont utilisées, non pas pour influencer l’ennemi, mais l’opinion publique israélienne ou même mondiale.
Force est de constater que les relations entre le gouvernement et les forces de sécurité et de défense sont aujourd’hui au plus bas. Les hommes politiques montrent une perte de confiance dans l’armée, sur laquelle ils imputent l’entière responsabilité de la tragédie du 7 octobre. L’armée, à son tour, se méfie des dirigeants et des agendas politiques qui entravent parfois la conduite d’une campagne au niveau stratégique. On en est au point où le bureau du Premier ministre envisage de créer une commission de renseignement indépendante des services secrets, composée de membres qui n’ont jamais dû servir au Mossad ou au Shin Beth, pas même dans le renseignement militaire. Cette commission sera censée se faire l’avocat du diable alors qu’il existe déjà un département jouant ce même rôle au sein des services de renseignement de Tsahal. Les désaccords surviennent bien trop souvent, le dernier résultat étant le limogeage du ministre de la Défense Yoav Galant alors que le pays est en guerre. Et tout ce linge sale est lavé en plein jour !
Parallèlement, une enquête d’une gravité sans précédent est menée sur les procédures émanant du cabinet du Premier ministre. Des processus qui mettent en danger les agents secrets sur le terrain et révèlent ce qu’Israël sait ou ne sait pas sur ses ennemis. Les mouvements civiques et les médias ont exigé que la Cour de justice lève la censure sur ce sujet extrêmement sensible, alors qu’il est évident que la publication des détails de l’affaire nuira pendant des années à la défense du pays. avenir. Pourquoi révéler ces allégations au grand jour ? Cela compromet le bon déroulement de l’enquête. Et surtout, le prix à payer pour ce droit de regard est un préjudice irréparable causé au travail acharné des commandants de Tsahal et des agents du Mossad ou du Shin Beth, surtout en temps de guerre. C’est un acte irresponsable.
En temps de guerre, ces mêmes commandants et agents doivent jouir de la discrétion absolue qui est exigée de la part des médias, des citoyens, des parlementaires et même des membres du gouvernement. Mesdames et messieurs, anciens du Mossad, retraités de Tsahal, ministres de tel ou tel, enquêteurs et stratèges du barreau, ont la décence de garder le silence pendant que nos soldats se battent. Protégez-les par votre silence. Retour à la grande tradition qui a toujours donné l’avantage à Israël en matière de sécurité et de défense et dont le mot d’ordre est : Ferme ta gueule.
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