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« Verts », de l’auteur toulousain Patrick Lacan, associé à l’illustratrice Marion Besançon, est sélectionné pour le Prix Fnac France Inter BD. Plongez-vous dans une épidémie végétale…
Infirmier depuis plus de vingt ans, Patrick Lacan connaît bien le monde des blouses blanches. Mais c’est le vert du monde végétal qui l’inspire dans sa nouvelle bande dessinée sélectionnée pour le Prix Fnac France Inter BD qui sera décerné en janvier prochain. Plus de chlorophylle que d’hémoglobine, « Les Verts » raconte une mutation au cours de laquelle la nature semble reprendre ses droits. Nouveau-nés couronnés de feuilles, retraités ranimés par un élan tardif de sève, peaux bourgeonnantes d’où poussent branches et fleurs… Alors que les villes se couvrent de vert, ce phénomène incompréhensible ravit les uns et suscite le rejet et la peur chez les autres. En acceptant de surmonter ses peurs et ses chagrins, chacun réapprendra à vivre ensemble.
Du rêve à la réalité
Cette épidémie végétale qui pourrait ressembler à un cauchemar est bien le produit de l’imaginaire nocturne de l’auteur. “En 2014, j’ai fait un rêve dans lequel je lisais une bande dessinée et au réveil j’avais la sensation d’avoir une feuille de salade dans la bouche”, raconte Patrick Lacan. “Je me suis dit, c’est dommage que cette histoire existe parce que je l’aurais écrite… Comprenant ce qui m’arrivait, j’ai écrit l’intrigue en dix minutes.” Des mots qui ont servi de support à une nouvelle en 2017 mais la volonté de l’auteur était de réussir à en faire une bande dessinée.
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« Je ne voulais pas me lancer dans l’illustration et au festival Objectifbulles de Lautrec dans le Tarn, en 2019, j’ai découvert les dessins de Marion Besançon », explique Patrick Lacan. «J’ai tout de suite été fan de ses graphismes. Nous avons échangé des mails car elle poursuivait ses études à Nantes et nous nous sommes tout de suite compris. Nous avons proposé une première série de 100 pages à l’éditeur »… La suite on la connaît.
Deuxième vie
Contrairement à l’ambiance anxiogène du film « Le Règne animal » qui transforme les êtres humains en monstres, la bande dessinée « Les Verts » véhicule le message serein d’une douce transformation. «Nous souhaitions porter un regard bienveillant et écologique sur le monde dans le respect de l’autre et de ses différences», ajoute l’auteur. “Cela ne nous empêche pas de remettre en question notre façon de vivre qui est destructrice pour le vivant.”
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Dessiner une bande dessinée, un art
A travers cette fable poétique et politique, Patrick Lacan poursuit autrement son engagement existentiel. En 2020, il raconte dans « Tu te réveilles », son « album de transition » ce qui a motivé son choix d’arrêter de travailler comme infirmier. « Je me suis nourri de la bande dessinée depuis l’enfance mais j’ai dû vaincre la peur et parvenir à me sentir légitime pour me lancer complètement », avoue-t-il. « Être infirmière à temps partiel m’a permis de pouvoir aussi dessiner. » De nombreuses histoires d’anticipation, seuls et en collectifs comme le journal Spirou, les magazines « AAARG ! », « Psikopat » et « La Tribu du Vivant ».
Aujourd’hui, figurer parmi les vingt favoris de la Fnac au Prix BD France Inter a toutes les raisons de le rassurer. Il espère faire partie des cinq finalistes qui seront connus le 5 décembre. En attendant, « Verts » sera bientôt traduit en italien et certainement dans d’autres langues. Par ailleurs, en juin 2025, les Rendez-vous de la BD d’Amiens ont choisi de créer une grande exposition dans la ville autour des « Verts ».
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