Synopsis
Le publiciste Roger Tornhill se retrouve accidentellement dans la peau d’un espion. Pris entre une mystérieuse organisation qui cherche à l’éliminer et la police qui le poursuit, Tornhill se trouve dans une situation très inconfortable. Il s’enfuit à travers les Etats-Unis et part à la recherche d’une vérité qui s’avère bien surprenante.
NB : Les comparaisons d’images (compression .jpg, 8 bits) sont strictement illustratives et ne sont pas représentatives de ce que le Blu-ray Ultra HD diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en avant l’utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confiné à l’intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l’inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque Blu-ray 4K Ultra HD (qui s’étendent à l’extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleurs :
✈️???? “C’est bizarre… Cet avion pulvérise les cultures là où il n’y en a pas.”
Un homme pris au piège dans un tourbillon infernal, aspiré dans une spirale de mensonges et de dangers. C’est le destin de Roger Thornhill, un simple publicitaire new-yorkais, dont la vie s’inscrit dans les méandres de l’espionnage international. C’est évidemment Mort par les sacs (1959)le chef-d’œuvre époustouflant d’Alfred Hitchcock en question.
Thornhill, incarné par le magnétique Cary Grant, devient victime d’un malentendu machiavélique. Il est confondu avec un certain « George Kaplan », un espion imaginaire créé de toutes pièces par les services de renseignement pour tromper leurs ennemis. Ce faux-semblant transforme sa vie en un cauchemar éveillé où chaque visage cache une menace et où chaque instant peut être fatal.
Dans cette odyssée, Thornhill rencontre l’inquiétante Eve Kendall, interprétée par la géniale Eva Marie Saint. Sous son air d’élégance glaciale se cachent des intentions ambivalentes. Est-elle une alliée sincère, elle aussi manipulée, ou un élément clé de ce jeu d’espionnage impitoyable ? Hitchcock joue avec nos attentes, manipulant subtilement notre confiance comme celle de son héros.
Bien plus qu’un simple thriller, Mort par les sacs (1959) transcende son genre pour s’imposer comme une fresque fascinante d’une Amérique en pleine guerre froide, hantée par la paranoïa et les jeux d’ombres politiques. Hitchcock orchestre ici une danse magistrale entre manipulation et apparences trompeuses, plongeant le spectateur, tout comme Thornhill, dans un abîme d’incertitude. Une expérience inoubliable, qui laisse des traces bien au-delà du générique final. Un classique tout simplement !
Qualité vidéo
Mort par les sacs (1959) a bénéficié pour son 65ème anniversaire d’une nouvelle restauration complète. Cette version restaurée, rendue possible grâce à une collaboration entre Warner Bros. et La Fondation du Filml’organisation fondée par Martin Scorsese, a mobilisé les négatifs VistaVision original du film. Le processus de restauration a été méticuleux, nécessitant une attention particulière aux défis uniques posés par le format. VistaVision et l’âge du négatif. Celui-ci a été numérisé à une résolution étonnante de 13K, chaque moitié de l’image VistaVision ayant été numérisé à 6,5K puis assemblé numériquement. Des figures astronomiques à replacer dans le contexte du format unique Vista Vision 35 mm. Contrairement au 35 mm standard qui défile verticalement, le VistaVision utilise un défilement horizontal avec une avance de 8 perforations, offrant une définition d’image nettement supérieure. Cette présentation exceptionnelle vous est restituée en 2160p, ratio 1,85:1 avec l’option unique HDR10. Un disque UHD (BD-100) est utilisé avec 91,42 Go d’espace mobilisé.
Aucun mot ne semble suffisamment évocateur pour décrire la clarté souveraine des images offertes par cette restauration exceptionnelle. Mesdames et Messieurs : nous sommes confrontés à l’une des évolutions les plus spectaculaires de l’année 2024. C’est une véritable renaissance. Et la comparaison avec le précédent Blu-ray, référence jusqu’à présent, n’a jamais été aussi parlante. Cette nouvelle édition 4K UHD transcende tout. Les résultats sont éblouissants.
La définition est le point fort de cette édition UHD. Il révèle des détails auparavant invisibles dans des scènes d’intérieur. L’élégance raffinée de l’hôtel Plaza, où Roger Thornhill est kidnappé au début du film, est magnifiée : les textures des tapisseries, le bois des meubles et les plis de ses vêtements sont mis en valeur avec une finesse remarquable. Chaque élément du décor raconte une histoire, désormais palpable. Plus tard, dans le compartiment du train, lors de la rencontre entre Thornhill et Eve Kendall, la lumière tamisée révèle de nouvelles subtilités. Les reflets des lumières sur la vaisselle, la texture veloutée des banquettes et le détail des motifs sur les rideaux renforcent l’intimité de ces scènes marquantes. Dans le wagon-restaurant, les regards échangés gagnent en intensité, comme si chaque expression avait été réanimée à partir des négatifs originaux. Autre exemple notable : la salle des ventes, où Thornhill provoque un scandale pour échapper à ses poursuivants. Les visages et les textures des vêtements des figurants regorgent de détails. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres… Vous remarquerez que la fenêtre de numérisation est plus généreuse qu’auparavant avec des zones d’image supplémentaires révélées sur les parois latérales. Le film respecte surtout son ratio original de 1,85:1, ce qui n’était pas le cas sur le master précédent.
La coloriste Sheri Eisenberg a joué un rôle déterminant dans cette restauration. Elle a été interpellée par la décoloration importante du négatif original. Une copie de référence précieuse, fournie par leAcadémie des arts et des sciences du cinémaa servi de guide pour cette calibration supervisée en HDR. Et les résultats sont tout simplement remarquables avec un toucher velouté qui se dégage de ces images… La dynamique vidéo atteint des sommets, offrant des images contrastées et modernisées. Les contrastes ont été sculptés avec une précision saisissante, même dans les zones les plus subtiles. Et, comme les classiques restaurés par Warner Bros., cette édition bénéficie d’un traitement HDR contemporain avec des intensités lumineuses impressionnantes.
Petit aparté : sur certains passages extrêmes, les pics de luminosité culminent à près de 4000 nits. La luminosité maximale moyenne, mesurée à 891 nits, est bien supérieure à celle de nombreux titres récents. On le répète : c’est une tendance sur les grands classiques restaurés chez Warner. Et comme nous l’évoquions déjà avec Purple Rain (1984), les métadonnées dynamiques Dolby Vision, chargées de faciliter le mappage des tons, n’auraient pas été rejetées par ceux dont les écrans ne couvrent pas encore ces intensités.
Utilisation habile de Large gamme de couleurs peut être remarqué. Chaque nuance apportée à ce segment semble avoir été soigneusement choisie pour mettre en valeur les éléments clés de l’histoire. Prenez, par exemple, les shots de whisky, les flammes incandescentes de l’explosion du camion-citerne, la robe à fleurs bordeaux et noire de la femme fatale, ou les rayures rouge vif du taxi qui emmène Thornhill au siège des Nations Unies. Des faiblesses temporaires peuvent certainement être relevées. Quelques ajustements compliqués ; le grain 35mm, bien que généralement maîtrisé, n’est pas homogène à 100% d’une scène à l’autre ; et légères instabilités dans le défilement des images (lors des scènes de forêt près du Mont Rushmore notamment). Cela dit… on pinaille.
Qualité audio
Cette édition UHD renouvelle l’image du film, mais aussi l’expérience sonore. Un nouveau mixage Dolby Atmos a été créé, offrant une expérience audio plus immersive et engageante. Dans Mort par les sacs (1959), les nouvelles propositions impressionnent dans les scènes de poursuite et d’action. Par exemple, lors de la célèbre scène d’attaque d’un avion agricole, où le son de la machine se déplace de manière réaliste autour – et maintenant au-dessus – du spectateur. On s’y attendait : c’est cette scène précise qui mobilise le plus évidemment les chaînes supérieures Atmos. Et, même si les sons conservent leur signature d’époque, la sensation de légèreté procurée par ce remix mérite d’être soulignée. Les ambiances urbaines, en gare puis à bord du train ont été retravaillées. Les quelques clichés (dessiné à blanc) conserver un caractère vif et agressif. Le mixage met particulièrement en valeur la partition symphonique de Bernard Herrmann, la rendant beaucoup plus enveloppante. La musique, avec ses envolées dramatiques et ses moments de suspense, est un élément clé de l’ambiance du film, et le mixage Dolby Atmos lui donne une nouvelle dimension. C’est le cas dès le début du film (pendant le fameux générique) et surtout lors des scènes finales (au sommet du mont Rushmore).
La version originale est reproduite dans Atmos (noyau TrueHD, 16 bits, 3 154 kbps). L’indicateur Loudness Range (LRA), désormais privilégié dans nos colonnes comme indicateur de dynamique, a été mesuré sur Mort aux kits à 20,7 (LU). La version monaurale d’époque est également disponible en DTS-HD Master Audio 2.0 (24 bits, 1 802 kbit/s). Les versions doublées, dont la VF, restent en Dolby Digital 1.0 (192 kbit/s).
Prime
– Commentaire audio d’Ernest Lehman
– Mort sur la piste : cinématographie, bande originale et art du montage
– Dans les coulisses de Mort à sa poursuite
– Destination Hitchcock : La création du Nord par le Nord-Ouest
– La touche du maître : le style signature d’Hitchcock
– Mort à la Trace : Un film intemporel : entretiens avec des cinéastes
– Visite guidée avec Alfred Hitchcock
Conclusion
C’est une restauration exceptionnelle qui laissera une impression durable. Des images brillamment restaurées, redonnant au film toute sa splendeur, sa beauté et sa puissance originelle. À cela s’ajoute une modernisation audio via la version originale remixée en Dolby Atmos. Et Warner enfonce le clou en incluant la piste mono originale pour les puristes. Un combo parfait pour les amateurs de grand cinéma. Très fortement recommandé!
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