La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après avoir trouvé des « motifs raisonnables » de croire qu’il est « pénalement responsable » du crime de guerre de famine dans la bande de Gaza. Une affirmation démentie vendredi 22 novembre par Joshua Zarka, l’ambassadeur israélien en France. « En mai, les ONG disaient qu’il y avait une famine imminente et depuis, il n’y a plus eu de famine, bien au contraire.a-t-il déclaré sur franceinfo. Les ONG racontent certaines histoires et fournissent certaines statistiques, mais en fin de compte, il faut voir les faits sur le terrain. Et les faits sur le terrain montrent qu’il n’y a pas de famine. »
Ce que dit l’ambassadeur d’Israël en France est globalement faux, mais il y a plusieurs choses à régler. Tout d’abord, ce ne sont pas seulement les ONG qui alertent sur la famine ou un risque de famine, ce sont surtout les Nations Unies. L’ONU en parle depuis des mois, les premières inquiétudes remontant à novembre 2023, il y a exactement un an. Le conflit Israël-Hamas avait commencé deux mois plus tôt et l’ONU dénonçait déjà à l’époque l’accès à Gaza. “complètement bloqué” et un « grand risque de famine pour l’ensemble de la population ».
Cependant, y a-t-il une famine persistante à Gaza ? Officiellement, l’ONU n’a pas déclaré la famine dans la bande de Gaza, mais plusieurs de ses responsables l’ont dit très clairement. Plus tôt ce mois-ci, un rapport de l’ONU affirmait que « Les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis ou le seront dans un avenir proche. » L’été dernier, des experts indépendants de l’ONU sont allés encore plus loin en affirmant que la famine s’était déjà étendue à Gaza. Ils avaient notamment documenté la mort de plusieurs enfants, due à la malnutrition et à la déshydratation.
Des accusations qui ont toujours été rejetées par Israël. L’armée israélienne assure que les données utilisées dans le rapport de l’ONU sont « incorrect et incohérent ».
Que sait-on de l’aide humanitaire et alimentaire arrivant à Gaza ? Sur ce point, nous disposons d’informations qui mettent en lumière le manque de nourriture sur ce petit territoire. Nous savons que ces derniers mois, les livraisons de denrées alimentaires ont été de plus en plus limitées.
Selon les États-Unis, alliés d’Israël, le volume de l’aide entrant à Gaza en septembre était le plus bas depuis le début de l’année. Même son de cloche du côté de l’ONU, qui constate un « réduction drastique » du nombre de camions acheminant l’aide humanitaire : seulement 58 camions par jour fin octobre, contre environ 200 durant l’été, soit près de quatre fois moins. Et surtout, quoi qu’il arrive, ces chiffres sont bien loin des 350 camions par jour que les États-Unis souhaiteraient voir entrer dans la bande de Gaza.
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