Sophie Calle a reçu hier à Tokyo le prix impérial, l’équivalent du prix Nobel des arts. L’artiste plasticienne qui partage sa vie entre Le Cailar et Paris vient de se voir décerner le prix le plus prestigieux de la scène internationale.
Ce jeudi à Tokyo, Sophie Calle a reçu le prix Praemium Imperiale, l’équivalent du prix Nobel des arts, lors d’une cérémonie réunissant l’élite du monde artistique international. La plasticienne qui partage sa vie entre Le Cailar et Paris a été distinguée à l’issue d’une réception en présence d’Hillary Clinton, Jean-Pierre Raffarin. Quatre autres artistes primés en architecture, musique, sculpture et cinéma ont également reçu cette distinction internationale. Sophie Calle a brillé en France ces derniers mois avec une exposition remarquée au musée Picasso à Paris et une autre exposition à Arles. En 2010 en Suède, l’artiste reçoit le prix Hasselblad, l’équivalent du prix Nobel de la photographie.
« Alors je remercie mon père, les flâneries, les années 70, le Japon et la France »
« Comme j’évoque régulièrement la mort dans mes œuvres, je suis souvent amené à prononcer des discours lors de funérailles. Du coup, je n’ai pas l’habitude de parler quand il n’y a pas de défunt. Pour les funérailles, il faut de la légèreté, pour les célébrations, de la profondeur. C’est plus difficile. Qui dois-je remercier ? La vie qui m’a été généreuse, mon temps qui m’a laissé prendre mon temps. l’errance et le vagabondage autorisés, mon père qui m’a appris à regarder… Il y a quarante ans, j’ai passé trois mois au Japon et l’homme que j’aimais en a profité pour me quitter. J’ai fait de cette séparation un projet appelé Exquis Pain, a. terme médical qui désigne une douleur vive et très localisée Aujourd’hui, je me demande quel nom donner à la joie vive et très localisée que j’éprouve en recevant le Praemium Imperiale. Est-ce parce qu’un signe de reconnaissance qui arrive. de si loin de chez soi, est-il plus inattendu et a-t-il plus de valeur ? Ou parce qu’il vient d’un pays dont j’ai parfois du mal à comprendre la complexité mais qui semble pourtant me comprendre ? Je remercie donc mon père, la balade, les années 70, le Japon et la France, et bien sûr tous ceux ici présents, qui ont contribué à ce don.
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