Souvenez-vous : il s’agissait d’un projet annoncé par l’ancienne vice-présidente Eliane Tevahitua qui souhaitait supprimer le jour férié du 29 juin, pour le remplacer par un autre jour, en l’occurrence en novembre, pour marquer Matarii i Ni’has. Mais au-delà de la symbolique, ce changement nécessite une réforme du code du travail. Des discussions s’engagent entre les organisations syndicales et la direction syndicale. Cependant, le processus institutionnel et les procédures administratives pourraient compromettre le délai fixé par le gouvernement.
Célébrez cela… plutôt que cela. Pour le gouvernement indépendantiste, cela signifie privilégier le symbole culturel par rapport au symbole politique, comme l’explique Ronny Teriipaia, ministre de la Culture : « Dans l’état actuel des choses, cela est à l’étude. Mais en tout cas, la volonté du gouvernement est bel et bien de fixer une date pour mettre en valeur cet événement important pour notre culture et notre fenua.»
Des discussions sont en cours depuis le début du mois entre les parties. Un casse-tête chinois pour les organisations de salariés, comme expliqué Avaiki Teuiau, secrétaire générale du syndicat A ti’a i mua :
« Cela reste festif, mais cela ne dispense pas forcément du travail. Et la difficulté est à ce niveau-là. Parce qu’ils sont les partenaires sociaux, nous avons donc un rôle à jouer dans le processus. Ce sont les partenaires sociaux, dans le cadre de discussions, qui accepteront de voir si cette journée en question sera chômée, et peut-être un peu plus, c’est-à-dire rémunérée.
Hors de question pour les patrons de faire de la célébration de Matarii i Ni’a un jour payé et chômé, alors que le 29 juin ne l’est pas. Et si l’inscription dans le marbre du Code du travail est une étape, la modification des 18 conventions collectives du territoire demande de la concertation et du temps.
Christophe Plée, président de la CPME-PF, la confédération des petites et moyennes entreprises de Polynésie française, est catégorique : « C’est une procédure qui doit durer six mois. Et donc, on attend une lettre du ministère du Travail ou du ministère du Travail, pour que les partenaires sociaux se mettent au travail, et modifient ces fameuses conventions collectives.J’en profite pour appeler tous les partenaires signataires des conventions collectives à procéder à cette révision. Et commencez cette révision immédiatement, pour être prêt avant le 29 juin.
Le processus institutionnel pourrait être achevé rapidement. Les discussions entre les partenaires pourraient prendre beaucoup plus de temps.
La volonté et la motivation détermineront le rythme du progrès. Et si l’accord est conclu dans les délais souhaités par l’exécutif, on pourrait alors s’interroger sur ses priorités… alors que la lutte contre les faux brevets, par exemple, est une urgence, tant pour les employeurs que pour les représentants des salariés.
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