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Le conflit en Ukraine a pris un « caractère mondial », estime Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que le conflit en Ukraine avait désormais tous les atouts d’une guerre « mondiale » et a affirmé qu’il n’excluait pas de frapper les pays occidentaux.

Ces menaces du maître du Kremlin interviennent au terme d’une journée de tensions extrêmes où la Russie a utilisé un missile de dernière génération destiné à emporter une tête nucléaire sur le territoire ukrainien.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la fusillade était un acte de voisin fou qui utilise l’Ukraine comme terrain d’essai militaire.

Les États-Unis ont renvoyé le président russe à ses propres accusations : C’est la Russie qui provoque l’escalade en Ukraine, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche. Washington a également déclaré qu’il ne l’avait pas fait aucune raison de modifier sa doctrine nucléaire à la discrétion du discours irresponsable de Moscou.

Le Pentagone a de son côté confirmé avoir été informé par Moscou peu avant le lancement du missile via filières de réduction du risque nucléaire.

Dans la journée, l’Ukraine accusait la Russie de l’avoir frappé à Dnipro, au centre du pays, à l’aide d’un missile ayant tous les caractéristiques d’un missile intercontinental dépourvu de sa tête nucléaire, une première dans l’histoire constituant une escalade sans précédent de la guerre et des tensions russo-occidentales.

M. Poutine a donc confirmé, dans un bref discours diffusé à la télévision, qu’en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré jeudi sur l’Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé Orechnikqui était dans son configuration dénucléarisée.

Ce tir visait un site du complexe militaro-industriel ukrainiendit-il.

La ville de Dnipro abrite le groupe Pivdenmash, anciennement YuzhMash, qui était à l’époque soviétique l’un des centres de l’industrie des missiles militaires.

Dnipro, dans l’est de l’Ukraine, a été la cible d’une attaque russe jeudi.

Photo : Reuters / Mykola Synelnykov

Dans son discours à la nation d’une durée de moins de 10 minutes, Vladimir Poutine a dénoncé les deux frappes menées ces derniers jours par l’Ukraine sur le territoire russe à l’aide de missiles ATACMS américains et britanniques Storm Shadow.

Le président américain Joe Biden, qui s’y était longtemps refusé, a autorisé dimanche ces frappes sur le territoire russe avec des armes américaines, malgré les avertissements de la Russie qui avait brandi la menace nucléaire.

Avec l’autorisation de ces frappes par Washington, le conflit provoqué par l’Occident en Ukraine a pris les éléments d’un [conflit] de nature mondialea déclaré le président russe.

Nous considérons que nous avons le droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations.

Une citation de Vladimir Poutine, président de la Russie

Nouveau développement inquiétant

Outre les missiles américains ATACMS, les Ukrainiens disposent donc de missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp fournis par ces deux pays. L’Allemagne, sollicitée depuis longtemps pour fournir ses propres missiles de croisière Taurus, a catégoriquement refusé.

Au milieu de l’escalade du conflit, M. Poutine a assuré que la Russie était prêt pour tout le monde les scénarios, à la fois contre l’Ukraine et contre l’Occident.

L’utilisation d’un tel missile pour frapper l’Ukraine est une nouveau développement inquiétanta commenté le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.

Avant même la confirmation de ce cliché par Vladimir Poutine, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé un événement extrêmement sérieux si c’était vrai.

L’Union européenne et Londres avaient souligné que cela constituerait une montée de Moscou.

Le président russe tente de réécrire les principes des relations internationales en revenant à la loi du plus fort et en détruisant l’architecture de sécurité qui a assuré la paix depuis des générationsont souligné les chefs de la diplomatie française et britannique dans un article commun publié jeudi soir par Le Figaro.

Moscou doit reconsidérer sa position sur l’implication escalade des soldats nord-coréens dans le conflit, a de son côté souligné le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

C’est le déploiement de milliers de soldats nord-coréens pour affronter l’armée ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk qui a été avancé par les États-Unis pour faire évoluer leur position sur la question des frappes de missiles. Occidentaux sur le territoire russe.

Les tensions sont à leur plus haut niveau

L’étendue des dégâts après le tir du missile balistique russe sur Dnipro n’était pas immédiatement claire. Deux personnes ont été blessées dans la zone par des frappes russes jeudi, selon le gouverneur régional Serguii Lyssak.

L’attaque intervient au moment où les tensions sont à leur plus haut entre Moscou et l’Occident, à l’approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, anticipé comme un tournant.

La Russie, qui a envahi l’Ukraine il y a près de trois ans, a multiplié ces derniers jours les frappes majeures en Ukraine et les avertissements aux alliés de Kiev.

Moscou a particulièrement renforcé ses alertes nucléaires ces derniers jours.

Selon sa nouvelle doctrine sur l’usage des armes nucléaires, officialisée mardi, la Russie peut désormais les utiliser en cas d’attaque. massif par un pays non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.

Ailleurs en Ukraine, 26 personnes ont été blessées lors de frappes à Kryvyï Rig, une ville située à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Dnipro, selon le gouverneur Serguiï Lyssak.

Dans le même temps, l’armée russe continue de progresser dans l’est de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise d’une petite ville proche de la ville de Kurakhové, dans l’est de l’Ukraine.

Les avancées russes sont particulièrement inquiétantes pour Kiev, qui craint d’être poussée à la table des négociations dans une position défavorable.

 
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