Au deuxième jour du procès à huis clos, la personnalité de l’accusé, un jeune homme de 19 ans, était au cœur des débats. De nouveaux experts psychiatres sont entendus ce jeudi 21 novembre. Âgé de 17 ans au moment des faits, l’homme est accusé d’avoir assassiné son amie d’enfance, Benaya Mangal, à plusieurs coups de sabre à Mana en 2022.
Le procès a repris à 8h30 ce jeudi 21 novembre à la cour d’assises des mineurs de Cayenne. Dans le box des accusés, un jeune homme de 19 ans, qui avait 17 ans au moment des faits. Il est accusé du meurtre de son amie d’enfance, Benaya Mangal, à Mana, en 2022.
Si l’accusé reconnaît avoir tué son ami, il nie désormais avoir prémédité son acte. Il l’a pourtant reconnu lors de ses aveux en garde à vue en 2022. Un changement de défense qui a marqué la première journée du procès, hier.
Pendant plus de deux heures, la Cour a interrogé l’accusé pour tenter de comprendre ses actes. L’audience s’est terminée à 21 heures. Comment expliquer qu’un adolescent ait commis une telle barbarie envers son ami d’enfance ?
Le 22 mai 2022, Benaya Mangal s’est rendue chez cet ami et voisin pour faire de la musculation vers 15 heures. Les deux adolescents partent finalement pêcher avec un bateau sur un lac à proximité du domicile de l’accusé et de la victime. Loin du rivage, une dispute éclate entre les deux jeunes gens. Dans la soirée du 22 mai, Benaya Mangal a disparu et sa famille a continué à le rechercher pendant dix jours.
L’accusé aurait fait disparaître le corps, mais aussi les vêtements et le téléphone portable de la victime. Il aurait également envoyé des messages, tard dans la soirée du 22 mai, sur le téléphone portable de Benaya Mangal et celui de son père pour «recevoir des nouvelles”.
Comment ce jeune homme aurait-il pu mettre un tel plan à exécution ? Il aurait également nettoyé le bateau pour effacer toute trace du drame.
Quatre experts psychiatres et psychologues ont été entendus ce jeudi matin. Deux autres avaient déjà été entendus hier par la Cour. L’objectif est de comprendre la personnalité de l’accusé. Son discernement était-il altéré ? Souffrait-il de troubles psychologiques ?
Et qu’en est-il du mobile ? Hier en fin de journée, une jeune fille a été interviewée. Selon les investigations, elle aurait été au cœur d’une dispute amoureuse entre les deux lycéens. Vous aimez la rivalité ? Jalousie? Vengeance ? La Cour doit tenter de comprendre comment l’amitié entre ces deux amis d’enfance a pu se terminer par un assassinat. Les deux lycéens étaient voisins, leurs familles étaient amies et se voyaient régulièrement.
Pour Me Boris Chong-Sit, avocat de la famille Mangal, la préméditation ne fait aucun doute dans cette affaire. Il insistera sur ce point ce jeudi lors de sa plaidoirie.
Selon lui, “Il y a bien eu préméditation et ce crime doit être qualifié d’assassinat.” C’est aussi ce qu’attend la famille de Benaya Mangal, qui espère un «réponse judiciaire adaptée à la barbarie dont leur fils a été victime.
Depuis le début du procès, les parents de Benaya portent des t-shirts à l’effigie de leur fils. Entourés de leurs proches, ils assisteront demain vendredi aux réquisitions du procureur général et aux réquisitoires de la défense. Toujours à huis clos.
Le verdict sera rendu ce vendredi dans la journée.
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