L’État belge a-t-il une responsabilité dans la mort de Julie Van Espen ? C’est ce que pense sa famille, qui estime que le viol et le meurtre de la jeune fille de 23 ans, survenus en 2019, auraient pu être évités si la justice avait fait son travail. L’État, quant à lui, estime n’avoir commis aucune faute. C’est donc le tribunal qui devra trancher.
C’est l’histoire d’une famille déchirée qui tente d’obtenir justice. Ce matin, devant le tribunal de première instance de Bruxelles, le père et le frère de Julie Van Espen assignent l’Etat en justice.
En mai 2019, Julie, étudiante de 23 ans, a été violée puis assassinée par Steve Bakelmans. Au moment des faits, l’auteur était déjà connu de la justice, coupable de viols répétés. Il a ensuite fait appel de sa condamnation. L’affaire, n’étant pas considérée comme prioritaire, est constamment reportée par la justice en raison d’un manque de personnel.
La chambre qui devait l’entendre était fermée. Steve Bakelmans, toujours libre, croise alors la route de Julie. “Pour nous, le défaut le plus important est que, quand on ferme une cour de justice pour un motif, il faut au moins redistribuer les dossiers. Ici, ils sont restés dans un placard. Le dossier de l’assassin de Julie y est resté avec 77 autres dossiers», déplore le père de Julie, Erik Van Espen.
La famille de la victime souhaite que le tribunal déclare l’État coupable de manquement et lui accorde une indemnité symbolique d’un euro. En revanche, l’État belge estime n’avoir commis aucune erreur. “Il existe plus que certainement un lien de cause à effet entre cette faute et la tragédie. Julie serait encore en vie si cette erreur n’avait pas été commise», ajoute le père.
Le verdict sera rendu le 19 décembre.
Julie van Espen, procès de l’État belge
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