Le procès, à la cour d’assises de Vannes, de Guillaume Lieury, accusé du meurtre de Guillaume Bertincourt, le 12 novembre 2021, à Lanester (56), se clôturera vendredi. A quelques heures du verdict, de nombreuses questions subsistent encore. «J’ai l’impression qu’il y a des mensonges partout. Je pense que je n’aurai jamais la vérité», a déclaré la sœur de la victime. Un frère « généreux, travailleur, très sociable », le décrit-elle. « Un gars au cœur d’or, toujours à l’heure, propre avec lui-même », rapporte le patron des restaurants de Quiberon dans lesquels il a travaillé.
Depuis le début des débats, le doute plane sur l’arme du crime : à qui appartenait ce couteau de type Opinel ? Où est-il allé ? Guillaume Lieury a toujours affirmé qu’il appartenait à la victime mais a changé plusieurs fois de version sur la façon dont il s’était retrouvé entre ses mains. “Le couteau est tombé”, a-t-il déclaré au début de ses auditions. Alors Guillaume Bertincourt l’aurait jeté dans son dos, a-t-il finalement révélé lors de la reconstruction, en août 2023.
Un frère qui s’accuse par esprit fraternel
Le frère de Guillaume Lieury, présent avec lui le soir du meurtre, s’est d’abord accusé auprès des enquêteurs, « par esprit fraternel ». Il avait raconté que le couteau était tombé de la poche de Guillaume Bertincourt et assure désormais qu’il n’a découvert la présence d’un couteau et qu’un coup avait été porté alors que les deux frères étaient cachés derrière un magasin.
Quel était l’état d’esprit de Guillaume Lieury en arrivant au rendez-vous de Lanester ? Il assure qu’il pensait récupérer l’argent, ne s’attendait pas à une bagarre mais a menacé la victime par SMS plusieurs semaines avant le meurtre. L’accusé avait consommé « dix bières et dix rails de cocaïne » dans la journée. “Il était dans son état normal”, a expliqué son frère. Ils sont retournés au domicile de ce dernier et ont fait « comme si de rien n’était ».
Dans une discothèque le lendemain du meurtre
Le lendemain, ils se sont même rendus à la discothèque où travaillait la sœur de la victime. « Faire la fête », demande le président de la cour d’assises ? « Pour voir la sœur de Guillaume Bertincourt mais elle n’était pas là. Un videur m’a raconté ce qui était arrivé à son frère. Je n’ai pas eu le temps de me dénoncer, la police est arrivée et m’a emmené. »
L’accusé a été un peu bousculé ce jeudi par le président du tribunal, par l’avocat des parties civiles et par leur émotion. Il commence à parler de sorties, lui qui n’est pas capable de gérer l’administration et qui envoyait encore son linge à sa mère. Il dit qu’il veut se renseigner sur la tutelle, qu’il veut échapper aux boîtes de nuit, rester avec sa famille, qu’il aimerait retrouver son travail. Il sera condamné vendredi 22 novembre.
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