Ces dernières années, la greffe de cheveux est une opération qui a gagné en popularité. En 2021, plus de 613 000 hommes l’ont utilisé, selon les données de l’International Society of Hair Restoration Surgery (ISHRS). Selon ses prédictions, un homme sur treize choisira de subir une greffe de cheveux au cours de sa vie. Surfant sur cette nouvelle tendance, de plus en plus de cliniques ouvrent partout dans le monde, créant une véritable ruée vers l’argent. À tel point qu’il est parfois difficile pour le patient de s’orienter parmi la multitude d’options qui s’offrent à lui.
Vous envisagez une greffe de cheveux mais vous ne savez pas vers qui vous tourner ? ” Le bouche à oreille est la meilleure publicité » Le Dr Lionel Choukroun, chirurgien plasticien et co-fondateur avec David Benaïm de la Clinique du Grand Paris (Paris 16), spécialisée dans la greffe de cheveux, l’assure. Pour mieux comprendre ce phénomène dont tout le monde parle aujourd’hui, la rédaction de Top Santé a assisté en direct à une greffe de cheveux. À qui s’adresse la greffe de cheveux et comment ça marche ? Dans cet article, nous répondrons à toutes les questions que vous vous posez sur le sujet.
Notre journaliste, Raphaëlle de Tappie, envoyée sur place, vous dit tout (ou presque)
La veille de l’opération, le Dr Choukroun m’explique le processus menant à une greffe. « Avant le lancement, nous rendons visite aux patients pour une première consultation. Lors de cette dernière, notre expert capillaire déterminera si la personne est candidate à une greffe.” C’est à dire ? ” Si tous les types de cheveux et de peau se prêtent à la transplantation, on ne peut pas transplanter des personnes trop minces car il faut une zone donneuse suffisamment dense pour prélever les cheveux. Parce qu’il s’agit d’une auto-greffe », précise le spécialiste. «Au contraire, on ne peut pas intervenir sur une personne avec un début de calvitie car on risque de détruire les cheveux encore présents. Il faut greffer des zones déjà très dénudées. »
Une personne souffrant d’une chute de cheveux uniforme sur l’ensemble du crâne sera alors orientée vers un confrère qui l’orientera vers un traitement médical dans l’espoir de ralentir la chute, explique le Dr Choukroun qui affirme avoir quasiment abandonné la greffe de cheveux chez les femmes en raison de mauvaises conditions. des résultats de qualité.
La greffe a lieu avec la technique Saphir FUE, originaire de Turquie
« Chez l’homme, presque tous les cas sont des calvities androgéniques, liées à des implications hormonales. Chez la femme, les mécanismes sont différents. Hormis des cas très particuliers (calvitie très localisée), les greffes chez la femme donnent des résultats décevants et des traitements adjuvants non invasifs sont plus souvent utilisés (PRP, multivitamines, derma roller,* minoxidil, etc.).
La première visite est donc l’occasion d’établir si le patient est apte ou non à une greffe, d’évaluer la densité de la zone donneuse, de la zone à greffer et d’évaluer si une intervention sera suffisante ou si elle sera nécessaire. . prévoyez-en deux voire, dans de très rares cas, trois ou quatre. L’opération sera réalisée avec la technique Saphir FUE, venue de Turquie. « La plupart des gens vont en Turquie parce que c’est moins cher qu’en France, bien sûr, mais surtout parce que les Turcs ont une vraie expérience en matière de greffe de cheveux. Pour éviter que des personnes partent à l’étranger et se retrouvent sans aucun suivi médical, nous avons décidé d’importer la technique utilisée en Turquie », explique le Dr Choukroun.
“J’ai grandi avec mes cheveux et j’en prends soin”
Le grand jour, on m’a demandé de venir à la clinique à 8 heures du matin. La greffe doit commencer tôt car la journée sera longue. À mon arrivée, j’ai rencontré Hillel, 30 ans, qui en est désormais à sa deuxième greffe. “J’ai hâte de voir comment il repousse, lui qui a attendu un an et demi entre la première et la deuxième opération est enthousiaste. J’aurais pu revenir au bout de huit mois car je n’avais aucun problème de cicatrisation mais j’ai préféré attendre un peu. C’est bien que ça se fasse en hiver, c’est moins contraignant car je n’ai pas à m’exposer au soleil après l’opération. La première s’est produite en mai, juste avant l’été, c’était compliqué. »
Après l’opération, en effet, il est demandé aux patients d’éviter les chapeaux, casquettes ou « tout autre accessoire susceptible de provoquer des frottements avec les greffons » pendant au moins un mois. Durant cette période il est également interdit de s’exposer au soleil. Pourquoi ne pas attendre l’hiver pour réaliser votre première greffe de cheveux ? «J’avais hâte de commencer» Hillel m’explique.
« J’ai commencé à perdre mes cheveux à 25 ans. Pendant trois ans, la situation a été progressive, puis soudain dévastatrice. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre car certains dans ma famille perdaient leurs cheveux, d’autres non, et je ne ressemblais à personne en termes de cheveux… Mais quand ça a commencé, j’ai tout de suite pensé à une greffe. J’ai grandi avec mes cheveux et j’y tiens, j’attendais juste le bon moment. Tiens, j’aimerais le faire pour mes photos de mariage, je suisETris bientôt, ” dit le jeune homme en s’asseyant sur la chaise pour pouvoir se raser la tête avant l’opération.
Deuxième et dernière greffe
©DR
«Nous rasons la zone donneuse pour pouvoir la récolterIl est également plus facile de se raser toute la tête carCela nous permet d’avoir une plus grande visibilité et une guérison plus propre”explique Céline Turguttas, spécialiste des cheveux, entre deux tondeuses grésillantes.” IOEh bien, le défi est qu’il s’agit de la deuxième opération et que la zone donatrice de Hillel a déjà été exploitée. L’environLe défi sera donc d’extraire à nouveau de cette zone et d’obtenir suffisamment de greffons pour recouvrir la nouvelle, celle du haut en l’occurrence. Pour un résultat plus propre nous améliorerons la connexion entre les deux greffons en réimplantant le premier avec une petite retouche, m’explique Céline en me montrant les zones entourées au marqueur sur le crâne désormais complètement glabre d’Hillel. Mais quoi qu’il arrive, ce sera sa dernière greffe : sa zone donneuse ne nous le permet plus. »
La première phase
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Après s’être rasé et avoir terminé ces explications, Hillel retourne au bloc opératoire pour la première phase. Le patient est allongé sur le ventre et se prépare à recevoir des injections d’anesthésie dans le crâne. “Dans quelques minutes, il aura l’impression d’être dans un casque, comme si sa tête était très dure et très grosse”, ils m’expliquent. Et Hillel confirmait peu après : “Ça fait très mal!” »
“C’est presque fini, Céline Turguttas le rassure à voix basse, en jouant de la musique en fond sonore pour le distraire. Pour le distraire, nous parlons de son prochain mariage. Mais à l’instant T, il me dit surtout à quoi il pense «Enfants Golden Retriever».
“Certains patients sont plus difficiles à anesthésier que d’autres, c’est le cas du pauvre Hillel”, Céline m’explique. D’autant plus que l’anesthésie de la zone donneuse a tendance à être plus douloureuse lors de la deuxième greffe.
Heureusement pour le jeune homme, les injections d’anesthésie ne durent que quelques minutes et les spécialistes passent aux injections de sérum., mélangé à de l’adrénaline (une substance qui aide à réduire les saignements locaux). «Maintenant, le but est de gonfler le cuir chevelu, de le soulever un peu pour pouvoir le travailler de manière plus malléable. Cela nous permettra de vérifier si le patient a des douleurs dans certaines zones. »
Évider les bulbes pour extraire les greffons
Quinze minutes plus tard, place à la phase 2, l’extraction. “J’ai une vidéo ultra-zoom de ce passage, pour que vous puissiez mieux comprendre, me l’a dit Céline en m’invitant à regarder un court métrage interdit aux âmes sensibles. Un expert vient évider les ampoules pour les faire sortir. A l’aide d’une pince le collègue vient les récupérer, les extrait et les dépose sur une petite pastille humide. Nous en avons un sur trois ou un sur quatre. Une greffe équivaut à deux, trois voire parfois quatre cheveux. Nous veillons à ne pas les prendre tous au même endroit, c’est à dire depuis la zone donneuse. conserve sa densité. »
Chaque comprimé peut accueillir jusqu’à 250 greffons. ” Dans le plateau se trouve un sérum protecteur qui permet aux greffons de ne pas mourir avant d’être réimplantés car ils n’aiment pas être hors de leur habitat naturel.M’explique Céline tandis que je regarde le plateau en question s’imbiber de sang. Une fois tous les greffons retirés, celui-ci sera entièrement comblé.
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Extractions terminées, “on va faire des micro-incisions dans les cheveux puis on va les réimplanter dans ces incisions”, dit Céline en m’invitant à revenir deux heures plus tard pour la finale et la troisième étape.
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“La post-opératoire ne fait pas de mal”
©DRA l’heure dite, Hillel est invité à s’allonger sur le dos. Les experts anesthésient désormais la zone receveuse, moins sensible. Alors qu’ils travaillent ensuite à replanter les cheveux, greffe après greffe, je leur demande ce qui va se passer ensuite.
« À partir d’aujourd’hui, j’ai cinq jours de congé. Ensuite, j’essaierai de travailler à distance, le patient m’explique qu’une fois rentré chez lui, il devra rester allongé pendant 48 heures. Ce soir, j’ai peur de ne pas dormir aussi bien que la première fois, car je ne peux pas dormir dans la zone donneuse, je dois dormir sur le dos. »
« La tête du patient est pleine de sérum. Ne pas bouger permet d’éviter les frottements avec le greffon, surtout lorsque, comme dans le cas de Hillel, la zone implantée est en avant. Si le patient dort du côté droit, il peut se réveiller avec un gonflement de ce côté. Si vous dormez sur le côté gauche, vous pourriez vous réveiller avec un gonflement du côté gauche. » explique Céline.
De plus, l’alcool et le tabac doivent être évités pendant les deux prochaines semaines. Les activités physiques intenses, natation, sauna et hammam sont strictement interdites pendant un mois.
“Mais au moins je sais que la post-opération ne fait pas de mal, Hillel se rassure. La première fois, je me suis senti gratter la nuque, du troisième au septième jour. »
Quelle suite ?
Une fois l’opération d’aujourd’hui terminée, un bandage sera placé sur la zone donneuse. Demain Hillel devra retourner à la clinique où il sera emmené pour subir son “premier shampoing”. Cette dernière, au PH spécialement adapté, sera appliquée à domicile pendant les dix jours suivant l’intervention, accompagnée d’une crème cicatrisante.
Puisque certaines croûtes se forment deux ou trois jours après l’intervention chirurgicale, c’est normal. Pas de panique, ils tomberont environ une semaine plus tard. Lors d’un deuxième rendez-vous post-opératoire où sera effectué le “dernier shampoing”, l’équipe médicale s’assurera que tout a bien cicatrisé.
Dans neuf mois, Hillel aura droit au résultat final
Pendant au moins un mois et demi, Hillel ne pourra utiliser aucun gel, spray ou produit non indiqué par le médecin.
La plupart des cheveux des follicules implantés tomberont à la fin du premier mois. Dans quatre mois, Hillel devrait commencer à voir les fruits de sa deuxième greffe. « Les résultats ne sont pas instantanés, il faut être patient » explique Céline. Dans neuf mois le jeune homme aura enfin droit à son résultat définitif. Juste à temps pour ses photos de mariage !
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