Deux ans après l’arrivée de ChatGPT, de nombreuses startups se sont aventurées dans le domaine de l’IA générative, quitte à se revendiquer pour des raisons abstraites d’entreprises révolutionnaires du secteur. Mais tout le monde ne veut pas d’OpenAI ! Cependant, si cette technologie est populaire, a-t-elle des effets négatifs sur l’emploi dans l’écosystème technologique ? Pour répondre à cette question, le fonds Index Ventures a mené une étude en partenariat avec Slush, une conférence technologique renommée qui se tient actuellement à Helsinki, en Finlande. Dans ce contexte, 600 startups européennes ont été interrogées.
Contrairement à d’autres secteurs, notamment dans l’industrie, la technologie ne craint pas trop les pertes d’emplois dues à l’IA. En effet, l’étude Index Ventures assure que 49% des jeunes startups du Vieux Continent prévoient une augmentation de leurs effectifs grâce à l’IA au cours des cinq prochaines années et 29% attendent une stabilité dans leurs équipes. Ainsi, près de quatre startups européennes sur cinq n’anticipent pas d’effet négatif sur l’emploi dû à l’IA. Seuls 10% sont pessimistes sur le sujet.
L’ingénierie cristallise les espoirs et les craintes
Dans le camp optimiste, les dirigeants ont confiance dans la capacité de l’IA à enrichir les rôles existants pour gagner en efficacité et donc en productivité, voire même créer de nouveaux postes. « Les gains d’efficacité générés par l’IA n’entraîneront pas de réductions d’effectifs, mais une accélération de la croissance. Nos données remettent en question l’idée reçue sur l’IA et l’emploi : loin de supprimer des emplois, l’IA va stimuler l’embauche dans de nombreux secteurs. Elle offre aux fondateurs la possibilité non seulement d’accélérer leur développement, mais aussi de réaliser des ambitions encore plus audacieuses.estime Hannah Seal, associée chez Index Ventures.
Dans le détail, ce sont principalement les centres d’ingénierie (34%), portés par le besoin de compétences en grands modèles de langage (LLM), et produit (15%), pour piloter la stratégie de développement jusqu’à l’intégration de l’IA, qui devraient en bénéficier le plus. de la croissance de la main-d’œuvre en IA, selon Index Ventures. Paradoxalement, l’ingénierie (18 %) arrive également en tête de liste des secteurs touchés par les startups pessimistes quant à l’impact de l’IA sur leurs effectifs, au même niveau que le marketing. Sans surprise, le service client (15 %) est également cité comme l’un des services les plus impactés. « Ces chiffres soulignent une réorganisation stratégique des ressources humaines face à l’intégration de l’IA, plutôt qu’une réduction globale des effectifs »soulignent les équipes d’Index Ventures et de Slush.
Les salaires augmentent de 10 % pour les salariés qui se forment à l’IA
Si certains salariés craignent l’impact de l’IA et préfèrent s’en détourner, ceux qui feront l’effort d’acquérir des compétences dans ce domaine seront récompensés par une augmentation de salaire de l’ordre de 10 %. L’étude rapporte également que les salariés consacrent en moyenne quatre heures chaque semaine à leur formation en IA, la plupart du temps de manière autonome pour 64 % d’entre eux. Cet apprentissage autonome se traduit cependant par des différences de niveau significatives dans les divisions ingénierie (36 %), ventes (23 %) et produit (12 %).
Surtout, 60 % des salariés estiment que la culture « AI-first » portée par les collaborateurs de leur entreprise est l’élément qui les pousse à acquérir des compétences en IA. « Former les développeurs à créer des modèles de langage (LLM) et à maîtriser l’apprentissage par renforcement est relativement simple. En revanche, une mise en œuvre à grande échelle représente un véritable défi.observe Julien Launay, co-fondateur d’Adaptive ML. Un défi qui devrait être encore plus important dans les mois et années à venir alors que l’IA continue de s’immiscer dans notre quotidien, et plus encore dans notre travail. Que vous travailliez ou non dans une entreprise technologique.
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