Le dollar a repris mercredi sa progression acharnée, grâce à un rebond technique, l’appréciation de la monnaie américaine obligeant plusieurs banques centrales à modifier leur politique monétaire. Vers 19h25 GMT, l’indice du dollar, qui compare le billet vert à un panier de six devises, gagnait 0,44% à 106,675. « Nous avons eu un petit moment de faiblesse lundi et il semble que les opérateurs soient à la recherche d’une bonne affaire » et je suis retourné à l’achat, a commenté Matthew Weller de Forex.com. « Le dollar s’apprécie depuis début octobre, on assiste donc tout juste à une reprise de la tendance »a poursuivi l’analyste.
« Les prévisions restent celles d’un dollar plus fort, car la marge de révision des attentes concernant la politique monétaire américaine est plus grande que celle des autres grandes économies. »ont estimé, dans une note, les analystes de Brown Brothers Harriman. L’hypothèse centrale des opérateurs se rapproche de plus en plus d’un scénario incluant seulement deux baisses du taux directeur de la banque centrale américaine (Fed) d’ici fin 2025. Le marché a déjà procédé à un recalibrage brutal, car la trajectoire privilégiée par ces mêmes orateurs prédisaient il y a deux mois au moins six coups sur la même période.
Résilience de l’économie américaine
La gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, a soutenu mercredi que “progrès” sur le front de l’inflation «(semblait) marquer le pas ces derniers mois». “Je vois plus de risques pour la partie de notre mission qui concerne la stabilité des prix” que pour l’emploi, a-t-elle poursuivi, lors d’un discours à West Palm Beach (Floride). La résilience de l’économie, la persistance de l’inflation et la perspective d’un nouveau mandat de Donald Trump susceptible de relancer les prix jouent en faveur d’un dollar dominant.
Pour Matthew Weller, la vigueur de “dollar”surnom de la monnaie des États-Unis, est une évidence « que les autres banques centrales devraient garder à l’esprit », “Cela a un effet sur leurs économies.” Mercredi, la banque centrale indonésienne a maintenu son principal taux directeur inchangé à 6% pour la deuxième fois consécutive, après une première baisse en septembre. Pour appuyer sa décision, elle a cité le « évolutions politiques aux États-Unis »ce qui pourrait conduire à une augmentation des dépenses budgétaires américaines et « une politique repliée sur elle-même ». « Ces évolutions pèseront sur le risque de voir la croissance économique mondiale ralentir et l’inflation rebondir »elle a prévenu.
« La pression à la baisse sur plusieurs devises s’accentue »ont poursuivi les membres de la Banque d’Indonésie. “Un resserrement de la politique (monétaire) est nécessaire pour résister aux effets négatifs sur les pays émergents, dont l’Indonésie.” Mardi, le BCP paraguayen et la MNB hongroise ont également opté pour le statu quo monétaire. Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, la Roumanie et l’Uruguay ont également maintenu leurs taux au même niveau.
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