(Beyrouth) Le chef du Hezbollah libanais a prononcé mercredi un discours combatif, avertissant qu’Israël ne pouvait pas imposer ses conditions d’un cessez-le-feu dans la guerre au Liban, où l’envoyé américain Amos Hochstein a mené des négociations avant de se rendre en Israël.
Publié à 6h32
Mis à jour à 11h07
Lisa GOLDEN avec Pierre-Henry DESHAYES à Jérusalem
Agence France-Presse
Ce que vous devez savoir
- L’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, se rendra en Israël pour tenter de parvenir à une trêve au Liban ;
- Le chef du Hezbollah libanais a assuré qu’il n’accepterait aucun accord de cessez-le-feu qui violerait « la souveraineté » du Liban, tandis qu’Israël affirme vouloir maintenir « la liberté d’action » contre la formation pro-iranienne ;
- L’armée israélienne affirme qu’elle combat contre le Hezbollah et « non contre les Forces armées libanaises » après la mort d’un soldat libanais ;
- Au moins 17 personnes tuées lors de nouveaux raids de l’armée israélienne dans la bande de Gaza ;
- Les États-Unis ont empêché le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien.
Les États-Unis et la France multiplient les efforts visant à obtenir une trêve dans ce conflit entre le puissant mouvement pro-iranien et Israël.
Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, affirmant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien.
Le mouvement libanais et l’armée israélienne sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, et l’armée israélienne mène depuis le 30 septembre des incursions dans le sud du Liban.
L’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, a présenté la semaine dernière aux autorités libanaises un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée au sud du Liban, l’un des fiefs du Hezbollah.
” Progrès ” ?
Arrivé mardi à Beyrouth, M. Hochstein a fait état mercredi de « progrès supplémentaires » après des entretiens avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui assure la liaison avec le Hezbollah. Il est attendu plus tard dans la journée en Israël.
Israël « ne peut pas nous imposer ses conditions », a prévenu le chef du Hezbollah libanais Naïm Qassem dans un discours préenregistré.
Il a ajouté que le Hezbollah exigeait « une cessation totale de l’agression » au Liban. “L’ennemi israélien ne peut pas pénétrer quand il veut” sur le territoire libanais en cas de cessez-le-feu, a-t-il affirmé.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti lundi qu’Israël « dirigera[it] des opérations militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.
Et le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré mercredi que tout accord devrait donner à son pays une « liberté d’action » contre le Hezbollah.
M. Qassem a en outre prévenu que son mouvement ciblerait « le centre de Tel-Aviv », en réponse aux récentes frappes israéliennes sur la capitale Beyrouth.
Mercredi, l’agence de presse officielle libanaise (ANI) a fait état de « violents affrontements » dans le sud du pays, et a ajouté que les forces israéliennes tentaient « d’avancer vers les collines de Kfarchouba » sous une intense couverture d’artillerie. et l’aviation. Le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques dans le nord d’Israël.
Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait plus de 3 540 morts depuis octobre 2023, le plus depuis le début de la campagne massive de bombardements israéliens, le 23 septembre. Côté israélien, 79 soldats et 46 civils ont été tués en 13 mois.
Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud Liban pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
L’armée libanaise a annoncé mercredi la mort d’un soldat dans une attaque israélienne au sud du Liban, portant à 18 le nombre de ses soldats tués depuis le 23 septembre.
L’armée israélienne a assuré qu’elle combattait contre le Hezbollah et non contre l’armée libanaise.
veto américain
La France a souligné mardi la nécessité de “respecter la résolution 1701” du Conseil de sécurité de l’ONU qui a marqué la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Cette résolution, qui a marqué la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l’armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés à la frontière sud du Liban, impliquant un retrait du secteur du Hezbollah, mais aussi celui des forces israéliennes. militaires du territoire libanais.
La situation au Moyen-Orient s’est réchauffée depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. , y compris les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui a fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables. par l’ONU.
Mercredi, au moins 17 personnes, dont un bébé et un adolescent, ont été tuées en territoire palestinien lors de nouveaux raids de l’armée israélienne, a annoncé la Défense civile locale.
L’armée israélienne a de son côté fait état de la mort d’un de ses soldats lors de combats dans le nord.
Les États-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien. Le Hamas a ensuite accusé Washington d’être « directement responsable » d’une « guerre génocidaire » à Gaza.
Alors que la situation humanitaire à Gaza est très grave, l’armée jordanienne a annoncé mercredi avoir envoyé huit hélicoptères chargés de sept tonnes d’aide.
Au moins 36 personnes ont été tuées mercredi dans des frappes israéliennes visant la ville millénaire de Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé le ministère syrien de la Défense.
« L’ennemi israélien a mené une attaque aérienne […] visant un certain nombre de bâtiments dans la ville de Palmyre, dans le désert syrien, tuant 36 personnes, en blessant plus de 50 autres et causant d’importants dégâts matériels […] », a indiqué le ministère dans un communiqué.
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