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« Je veux ramener Nancy en Ligue 2, en Ligue 1 aussi ! », jure Pablo Correa avant le match à Châteauroux

Chateauroux
Nancy

Nancy peut encore une fois dire merci à Pablo Correa. Un an après son retour au chevet d’une ASNL alors en grande souffrance (17e), les stats de l’emblématique technicien franco-uruguayen sont fracassantes : 33 matches, 20 victoires, 6 nuls et 7 défaites. “M. 60%», a réveillé son club fétiche, qu’il a emmené au sommet de la Ligue 1 et de la Coupe d’Europe au milieu des années 2000. À l’aube de ce 13e journée du National 2024-2025 et son arrivée au stade Gaston-Petit, ce vendredi 22 novembre, Nancy est leader. A sa tête, et à 57 ans, Pablo Correa a encore toutes ses dents. La preuve avec l’entretien qui suit.

Pablo Correa, quelle est votre recette magique pour avoir ressuscité Nancy à ce point ?

«Je n’en ai pas. C’est une combinaison de choses qui nous amène là où nous en sommes aujourd’hui. »

Alors, comment avez-vous fait pour maintenir l’excellente dynamique qui vous portait déjà la saison dernière après votre retour sur le banc ?

« En anticipant. Très tôt, en janvier ou février derniers, le club, le staff et la direction technique ont compris qu’il faudrait renouveler l’effectif à l’intersaison. De nombreux joueurs de l’équipe de la saison dernière arrivaient en fin de contrat, c’est pourquoi nous avons pris l’initiative d’établir des contacts précoces avec les joueurs. Nous avons ainsi gagné du temps et nous en récoltons les fruits aujourd’hui. »

Nous pouvons en déduire que vous êtes satisfait du recrutement…

” Oui. Mais nous avons pris des risques, comme changer les quatre joueurs de notre défense. Ce n’est pas rien mais c’était un risque mesuré car nous avons cherché à cibler les profils qui correspondraient le mieux à notre système. Nous n’avons pas cherché à recruter le meilleur joueur de chaque équipe, mais plutôt celui qui nous convenait le mieux. »

Est-ce la seule raison ?

« Non, ce serait trop simple. Cet été, nous n’avons pas fait d’entraînement en plein air ni de longues périodes de temps dehors. A partir du 8 juillet, date de la reprise, nous sommes restés dans notre centre d’entraînement, avec certains jours allant de 8h à 20h. Cela a créé une osmose collective. Nous avons fait autant de football que de relations. J’ai suffisamment d’expérience pour le savoir : toute équipe qui réussit est le résultat d’une bonne étiquette dans le vestiaire. »

Et vous voilà leader du championnat après 12 journées, avec un rythme de champion…

« C’est vrai et j’espère que ça durera ! Nous sommes en avance sur notre calendrier, je ne pensais pas que nous aurions autant de points à ce stade de la saison. Le plan était plutôt d’être dans le bon peloton en tête du classement pour être en mesure de réaliser le bon sprint lors du sprint final. Mais tant mieux, on ne va pas renier les points pris ! »

Le projet est aussi de monter en Ligue 2, non ?

« Déjà, économiquement, c’est une nécessité, presque un impératif. Mais je n’ai pas besoin de ce paramètre pour le dire : oui, je veux ramener Nancy en Ligue 2. J’ai même envie de le ramener en Ligue 1, pour être honnête (rires). J’ai un certain âge maintenant, mais je suis resté le même ambitieux qu’avant. Entraîner une équipe pour jouer pour la survie, en National, en Ligue 2 ou ailleurs, non merci, ça ne m’intéresse pas. »

Pour ce faire, vous devrez vous extirper du National. Comment voyez-vous ce championnat ?

« Comme tout le monde : il est atypique, surprenant et indécis. En Ligue 1 ou en Ligue 2, selon les moyens de votre équipe, vous savez où vous allez vous positionner avant même le début de la saison. En National, c’est impossible. C’est un cliché mais c’est bien vrai, tout le monde peut battre ou perdre contre tout le monde. »

Vous venez de le vivre en perdant à domicile contre le modeste Paris 13 Atletico (1-2)…

“Exactement. C’est pourquoi j’attache une importance relative à ce résultat. Il est ce dont il avait besoin pour affronter une équipe très réaliste ce soir-là. Cela confirme ce que je pense de ce championnat : quand l’arbitre siffle le début d’un match, j’ai l’impression que tout vole en éclats, tout ce qu’on a préparé avant ne compte plus guère. Tout peut arriver d’un match à l’autre. »

Est-ce déstabilisant pour vous ?

«Je m’y suis habitué et je l’ai intégré. Je ne connaissais pas le National avant de revenir à Nancy, je n’ai pas regardé ce championnat. Fort de mon expérience au plus haut niveau, je l’ai sans doute pris au sérieux. Il m’a ramené à l’humilité (rires). »

Le calendrier fait que vous enchaînez contre une autre équipe en difficulté, Châteauroux. Est-ce que cela vous rend encore plus méfiant ?

« Méfiant, je le suis par principe désormais. Parce que je sais que dans chaque équipe, quel que soit son classement, il y a un ou deux joueurs de grande qualité qui peuvent faire la différence. Prenez par exemple Antoine Mille à Châteauroux, la saison dernière, il ne m’a fallu que trente minutes pour comprendre à quel point c’était un excellent joueur, avec le potentiel pour jouer plus haut. On l’aurait recruté, mais il a eu une opportunité en Ligue 2 (Pau) et il l’a saisie. Il avait raison et il y en a d’autres dans la même situation. Amine Hemia, qui jouait à Martigues et qui a signé à Guingamp, pareil. Je pourrais en citer bien d’autres. »

Votre contrat à Nancy expire en juin 2026. Avez-vous des projets au-delà ?

« Tout le monde connaît le lien très fort qui m’attache à ce club. Mais je ne changerai pas ma façon de voir les choses : si j’entraîne, à Nancy ou ailleurs, c’est pour jouer les premiers rôles, pas pour végéter. On verra ça plus tard et je reste concentré sur cette saison charnière pour le club. »

Ce vendredi 22 novembre, à 19h30, stade Gaston-Petit.

 
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