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L’Empire des Lumières bat une nouvelle fois le prix d’un Magritte

Magritte L’Empire des Lumières (1954) ©Fondation Magritte Crédit, photo : Christie’s

La version historique vendue ce mardi à New York est l’exacte jumelle de « L’empire des lumières » du Musée des Beaux- de Bruxelles, actuellement prêté à l’exposition Surréalisme au Centre Pompidou à Paris. Ce « icône du surréalisme » il a même réalisé la couverture du catalogue. Sur cette version de 1954, très recherchée par les collectionneurs, Magritte a peint le reflet du réverbère et de la façade dans l’eau, qui n’apparaît plus dans la version « horizontale » de 1962 vendue il y a deux ans.

À Venise

Ces versions duEmpire des Lumières ils font partie d’une série emblématique de 17 tableaux, presque tous différents, que Magritte a commencé en 1948 et poursuivie dans les années 1950 et 1960. On y retrouve cette étrangeté typique, un ciel le jour et une terre la nuit, avec seulement la lumière d’un réverbère, un jeu d’ombres et de lumières qui laisse place à la magie, au rêve, à l’éternel, mais aussi à la peur car il on dit que c’est précisément cette peinture cinématographique qui a inspiré le film L’Exorciste !

Magritte : La Cour d’Amour (1960) ©crédit : Fondation Magritte Photo : Christie’s

Magritte aurait pris comme modèle une rue proche du parc Josaphat à Schaerbeek et le sujet serait lié à la poésie L’egrette par André Breton : “Si seulement il faisait beau ce soir.”

Sotheby’s a comparé en 2022 la série de Empire des Lumières à celui de Broyeurs Ô Nénuphars le Monet.

La première version, celle de 1948, fut achetée par Nelson Rockefeller. Une version fut exposée à la Biennale de Venise en 1954. Pour célébrer ce qui était alors le trentième anniversaire du surréalisme, l’événement était organisé sur le thème de «goût surréaliste». Le pavillon belge explorait le fantastique dans l’art flamand de 1500 au XXe siècle, avec comme pièce maîtresse une rétrospective de 24 tableaux de Magritte de 1926 à 1954. L’enthousiasme suscité par L’empire des lumières a posé problème à Magritte qui l’avait promis à trois acheteurs différents. Finalement c’est une autre collectionneuse, Peggy Guggenheim, qui l’acheta directement à la Biennale pour un million de lires.

Magritte a ensuite créé trois autres versions de L’empire des lumières pour apaiser les autres déçus. Cette œuvre a été créée pour le collectionneur belge Willy van Hove. Un autre était destiné à notre Musée des Beaux-Arts.

Magritte : Mémoire (1945) ©crédit : Fondation Magritte photo : Christie-s

Deux autres Magrittes de la collection ont été vendues mardi soir : La cour de l’amour (1960, vendu pour 10,5 millions de dollars) e Mémoire (depuis 1945). Dans la même vente, un autre Magritte, “La recherche de l’absolu”, a atteint 8,5 millions de dollars. De nombreuses autres œuvres de cette collection ont été vendues dont Hockney (vendu 19 et 9 millions), Mirò, Picasso, Ed Ruscha, etc.

Le couple Ertegün

Designer, philanthrope, collectionneur, Mica Ertegun, né en Roumanie en 1926 et décédé en 2023 à l’âge de 97 ans, a incarné le style et la sophistication pour toute une génération. Ayant fui la Roumanie, elle arrive à New York et épouse en 1960 Ahmet Ertegun (1923-2006), co-fondateur et directeur deRecords de l’Atlantiqueune célèbre maison de disques.

Ce dernier fut producteur de nombreux disques et auteur de nombreuses chansons rendues célèbres par des artistes. atlantique. Il a également dirigé le Temple de la renommée du rock’n’roll. Ertegun a été décrit comme “l’une des figures les plus importantes de l’industrie moderne du disque”. Sous sa direction, Records de l’Atlantique a lancé la carrière de nombreux artistes de jazz, de blues, de soul et de rock, dont Ray Charles, Led Zeppelin, John Coltrane, Charles Mingus etc.

David Hockney : Nature morte sur une table en verre, vendue 19 millions de dollars ©Photo : Christie’s

En 2006, à 83 ans, il tombe au sol lors d’un concert des Rolling Stones et meurt peu de temps après.

Le couple n’a pas eu d’enfants. Une partie importante des bénéfices de la vente de mardi est destinée à des efforts philanthropiques. De son vivant, Mica Ertegun a soutenu le Programme de bourses d’études supérieures en sciences humaines à l’Université d’Oxford, Jazz au Lincoln CenterIL Fonds mondial pour les monumentsetc.

 
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