Une nouvelle escalade, alors que les troupes de Volodymyr Zelenskyj franchissent le cap des 1 000 jours de guerre contre l’envahisseur russe.
L’armée ukrainienne a frappé la région russe de Briansk avec des missiles américains à longue portée ATACMS dans la nuit de lundi à mardi. Provoquer la colère de Moscou, qui a promis une réponse “approprié” et a soulevé la menace nucléaire.
Vladimir Poutine a signé mardi le décret élargissant ses possibilités de recours à l’arme nucléaire, en réponse à l’autorisation donnée par les Etats-Unis à Kiev de frapper ainsi le sol russe avec ses missiles à longue portée.
Le président russe montre ainsi son “faiblesse”, estime le général Dominique Trinquand, auteur de Ce qui nous attend (Robert-Laffont). Mais cela n’est pas une surprise et ne modifiera pas la position nucléaire américaine, affirme Washington.
« On aurait pu s’attendre à une telle réaction de la part du Kremlin »souligne Carole Grimaud, auteur du livre « Les étudiants face à la guerre russe en Ukraine, perception et interprétation de l’information » (L’Harmattan).
« L’abaissement du seuil d’utilisation des armes nucléaires est aussi un avertissement de la part de l’Occident, en particulier de la France et du Royaume-Uni, qui n’ont pas encore décidé de l’utilisation du Scalp/Storm Shadow pour frapper la Russie. »explique l’universitaire montpelliérain, fondateur du Centre de recherche sur la Russie et l’Europe de l’Est à Genève.
« Un cran de plus »
«Si l’administration américaine prenait la décision d’autoriser les missiles ATACMS, la réaction du Kremlin était certainement attendue et considérée comme une couche supplémentaire de dissuasion russe que l’Occident est prêt à assumer»s’estompe.
Ce décret de Poutine “C’est une nouvelle démonstration de la rhétorique irresponsable dont la Russie fait preuve depuis deux ans”rapporte la Maison Blanche, par l’intermédiaire d’un porte-parole du Conseil national de sécurité.
“Ce n’est pas la première fois que cela arrive [les Russes] ils soulèvent la menace d’une escalade nucléaire, ce qui est totalement irresponsable.»ajoute le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Volodymyr Zelenskyj souligne de son côté le manque de réaction des dirigeants du G20.
Macron appelle Pourtine “à raisonner”
Emmanuel Macron a ensuite dénoncé, dans la soirée, une prise de position”escalade” de la Russie et appelle Poutine « raisonner ».
Le maître du Kremlin avait déjà prévenu, fin septembre, que son pays pourrait recourir à l’arme nucléaire en cas de « lancement massif » frappes aériennes contre la Russie.
Mais aussi que toute attaque menée par un pays non nucléaire soutenu, comme l’Ukraine, par une puissance nucléaire pourrait être considérée comme une agression. “conjoint”, ce qui peut nécessiter le recours à des armes nucléaires.
Kiev a défié cette menace en visant, à l’aube, un important dépôt de munitions près de la ville de Karatchev, à environ 110 km de la frontière avec l’Ukraine.
Selon le ministère russe de la Défense, cité par les agences de presse russes, cinq missiles ont été interceptés, le sixième a été endommagé. Les débris de l’un des obus sont tombés sur une installation militaire, provoquant un incendie, a ajouté Mosca, sans faire état d’autres dégâts ni de victimes.
1 000 jours de guerre
Autre signe d’escalade, les médias d’État russes ont annoncé le début de la production en série d’abris modulaires en forme de conteneurs destinés à offrir une protection de 48 heures contre les radiations atomiques, les explosions, les chutes de débris, les produits chimiques dangereux et les incendies.
Dans le même temps, les forces russes ont poursuivi leurs attaques contre l’Ukraine dans la nuit de lundi à mardi.
L’une d’elles, réalisée à l’aide d’un drone, a coûté la vie à huit personnes, dont un enfant, à Hloukhiv, dans la région de Soumy, au nord-est du pays.
“Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas”, Volodymyr Zelensky a prévenu mardi lors d’un discours devant le Parlement européen, appelant ses alliés à maintenir leur aide après 1.000 jours de guerre.
Ces mots de Zelenskyj qui résonnent encore
L’Ukraine franchit ce seuil symbolique avec des soldats épuisés qui tentent toujours de résister à l’envahisseur russe sur de multiples fronts et craignent un affaiblissement du soutien américain avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.
Pour marquer ces 1 000 jours, le président ukrainien a publié mardi sur les réseaux sociaux une vidéo rappelant ses propos annonçant l’offensive russe du 24 février 2022 : « Pas de panique, nous sommes forts, nous sommes prêts à tout, nous les vaincrons tous ».
Depuis, l’Ukraine tient toujours debout, mais aucune famille ne semble avoir été épargnée par la guerre qui traverse le pays, où les civils vivent toujours au rythme des nuits blanches et des cérémonies funéraires, le regard tourné vers des lendemains incertains.
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