Ils auraient pu renoncer après l’incendie qui a ravagé le 7 novembre le vaste local de 1 000 m2 loués depuis 2019 à Mellac dans le quartier de Kervidanou. « Les parties qui n’ont pas été détruites par l’incendie ont été endommagées par la fumée, l’eau et les vapeurs d’amiante », rappelle Catherine Ponceaux, assistante de coordination chez Retritout. « C’était un site idéalement situé, visible depuis la route menant à Riec-sur-Bélon et disposant d’un grand parking. Maintenant, nous n’avons plus rien », confie un bénévole. Mais une semaine après le sinistre, probablement d’origine accidentelle (l’enquête est toujours en cours) et avant la démolition du bâtiment, l’heure n’est plus aux larmes mais au rebond et à la reprise de l’activité de recyclage. . « Cet événement a rassemblé l’équipe de bénévoles. Ils sont déterminés à continuer. C’était leur maison. D’ailleurs, certains d’entre eux ont décidé de rejoindre le conseil d’administration pour participer aux décisions et nous avons enregistré plusieurs nouvelles adhésions», souligne Hélène Denoix, l’une des membres du conseil d’administration.
Deux solutions de secours temporaires
Six des sept salariés de Retritout ont d’ailleurs choisi de poursuivre l’aventure, même s’ils sont placés en activité partielle pendant trois mois ou plus. Tout le monde est prêt à retrousser ses manches pour célébrer le dixième anniversaire de l’association l’année prochaine dans un autre lieu. Les réunions ont lieu dans le bureau et la salle mise à disposition par la communauté de Quimperlé à la Maison de l’Économie jusqu’au 31 janvier. L’élan de solidarité dépasse le seul cercle des adhérents. Outre le soutien de la communauté de communes, il se mesure au montant de la cagnotte ouverte en ligne (2 300 €). Si tout le matériel stocké et prêt à la revente a été détruit, ils sont tous prêts à retrousser leurs manches et à relancer le recyclage. « Nous pourrions réapprovisionner notre stock en deux semaines », précise Catherine Ponceaux. Il reste encore à trouver des locaux pour abriter l’activité de réemploi et le magasin de vente. « Nous avons déjà trouvé deux solutions de repli temporaires dans la zone de Kervidanou. Le premier est un local de 820 m2, plus petit que le précédent et plus cher, et pour l’instant, sans autorisation pour recevoir du public. Le second est encore plus petit (320 m2), mais le loyer est moins élevé et il peut déjà recevoir du public », énumère Vincent Maluvre, membre du conseil d’administration.
Une vente de soutien avant Noël
En cas d’urgence, les équipes travaillent sur une solution de repli à court terme tout en réfléchissant à un projet à long terme. « Nous aimerions devenir propriétaires de nos locaux. Et s’il est possible de le construire à proximité de la déchetterie de Quimperlé où nous récupérons les objets une fois par semaine (1)”, indiquent les responsables. « Nous pouvons également envisager de poursuivre notre activité sur plusieurs sites. Par ailleurs, nous disposons déjà d’un hangar à Baye où nous stockons le matériel de jardinage récupéré, notamment les tondeuses. Nous sommes ouverts à toutes les solutions si les particuliers ont des places à nous proposer », ajoutent-ils. Si le réemploi – après valorisation, tri, nettoyage, remise en état ou réparation – est l’activité principale, Retritout est aussi un acteur social. «Nous créons du lien avec les différents ateliers proposés au public», rappelle la grande équipe qui s’affaire à préparer une vente de soutien exceptionnelle avant Noël, premier grand rendez-vous avant la réinstallation.
(1) : La déchetterie traite chaque semaine trois tonnes d’objets récupérés dans les déchetteries de Quimperlé et de Moëlan-sur-Mer.
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