News Day FR

l’indifférence des consommateurs gagne du terrain

Le ministre responsable de la langue française, Jean-François Roberge, encourage les Québécois à porter plainte lorsqu’ils ne sont pas servis en français.

Il existe un consensus sur la question de la place du français dans les entreprises : 78,4 % des Québécois souhaitent toujours être accueillis et servis en français dans les entreprises de la province. Et 39,1 % des consommateurs éprouvent des sentiments négatifs, sont mécontents ou en colère, mal à l’aise ou embarrassés, insultés ou déçus, alors qu’ils ne le sont pas. Toutefois, un tiers des Québécois, soit 32 %, se disent indifférents à être accueillis dans des entreprises autrement qu’en français.

Il semble donc que l’indifférence envers les « bonjour-salut ? », et la réception dans une langue autre que le français dans les entreprises québécoises gagne du terrain. En effet, 61 % des consommateurs éprouvaient des sentiments négatifs dans ces situations en 2012. Les consommateurs québécois qui trouvent positif d’être servis autrement qu’en français ont augmenté, entre 2012 et 2023, de 4,4 % à 18,6 %. C’est ce que révèlent les dernières statistiques publiées par l’Office québécois de la langue française, dans le rapport Langues d’accueil et langues de service dans les entreprises du Québec.

Fait significatif, les jeunes de 18 à 34 ans éprouvent plus d’indifférence et moins de sentiments négatifs lorsqu’ils sont servis dans une langue autre que le français dans des entreprises que leurs aînés.

Ces données ont fait réagir mardi le ministre de la Langue française du Québec, Jean-François Roberge, qui en a profité pour exhorter les Québécois à porter plainte lorsqu’ils ne sont pas servis en français, tout en défendant le plan en français de son gouvernement.

«Cette étude confirme que nous devons être proactifs sur la question de la langue française, comme notre gouvernement l’a fait depuis son élection en 2018», a-t-il déclaré. Nous avons adopté la loi 96, élaboré de nouveaux règlements pour l’affichage commercial ainsi qu’un Plan pour la langue française, pour défendre et promouvoir notre langue nationale. Notre gouvernement continuera de travailler pour inverser le déclin du français, particulièrement à Montréal. C’est une question de fierté. Nous avons la ferme volonté de renforcer notre langue officielle. J’invite tous les Québécois à exiger d’être servis en français dans les entreprises québécoises et à porter plainte auprès de l’OQLF lorsque ce n’est pas le cas. »

Une lassitude

Les données de l’OQLF semblent signaler une lassitude à défendre la pratique de la langue française dans les espaces commerciaux. Dans sa conclusion, le rapport de l’OQLF interroge ce sujet en ces termes :

« L’accueil et le service dans une autre langue que le français sont désormais normalisés, d’où la présence d’un sentiment d’indifférence chez certains clients et la réduction de leurs sentiments négatifs lorsqu’ils ne sont pas accueillis ou servis en français ? Cette expérience, autrefois moins fréquente et perçue plus négativement, a-t-elle tendance à devenir plus banale ? »

En effet, parmi les clients partout au Québec, en 2023, 24,7 % ont déjà été accueillis dans une entreprise de manière bilingue, c’est-à-dire en français et en anglais, avec un « Bonjour-Salut ? », et 70,0 % ont été accueillis en français uniquement. Sans surprise, ces proportions sont plus élevées dans les régions de Montréal et de Gatineau. Les clients déclarant avoir reçu un accueil bilingue sont respectivement 34,4% et 28,1%. Contrairement aux consommateurs de Montréal, ceux de Gatineau expriment des sentiments plus négatifs liés au fait d’avoir été accueillis dans une entreprise dans une langue autre que le français. Ils étaient aussi plus nombreux, proportionnellement, qu’à Montréal, à déclarer qu’ils ne reviendraient plus à un tel commerce.

A voir en vidéo

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :