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au millième jour de la guerre, le labeur des réfugiés ukrainiens

Depuis mille jours, ils assistent, impuissants, à l’agression russe contre leur pays. Pour les réfugiés d’Ukraine, ce mardi 19 novembre 2024 marque un triste anniversaire et rappelle à quel point la situation est toujours dramatique.

Un rassemblement a été organisé sur la place de la mairie de Tours, en début de soirée, suite à l’appel des associations apparues en Indre-et-Loire depuis l’arrivée des premiers réfugiés.

« Parfois, ils doivent faire des choix difficiles »

A cette occasion, Olena Froment, présidente d’Ukraine Avenir, évoque les sentiments complexes qui habitent les Ukrainiens accueillis en Touraine. « Beaucoup sont là depuis deux ans et demicommentaire. Au début, ils ne pensaient pas rester aussi longtemps. Ils voient disparaître leur vie antérieure, ce qu’ils avaient construit en Ukraine. Parfois elles doivent faire des choix difficiles, une personne qui avait auparavant un diplôme d’études secondaires + 5 est contrainte d’accepter un travail moins qualifié… Il y a beaucoup de mères ukrainiennes dans ce cas, elles font ce choix pour la sécurité de leurs enfants. »

C’est le cas de Nadiia et Hanna, deux réfugiées résidant désormais à Ligueil, qui ont parcouru 45 km pour venir participer à la manifestation. “Nous sommes toujours très tristes car chaque jour notre pays est bombardé par les Russesprécise Nadiia. Mais les enfants ici se sont adaptés. Les gens de Ligueil nous ont beaucoup soutenus et nous ont beaucoup aidés. »

C’est aussi le cas d’Anastasiya, réfugiée en Touraine avec son fils – un garçon autiste – depuis le début de la guerre. Pour elle, originaire du Donbass, ces mille jours ne sont pas le véritable symbole. « La guerre a commencé ici, dans le Donbass, en 2014, souviens-toi. Plus de mille jours se sont écoulés. »

Olena évoque également les doutes qui assaillent les personnes déplacées quant à leur statut. « Nous pouvons conserver un statut temporaireindica, ou demander un autre statut, celui de réfugié, parfois plus avantageux, notamment pour les personnes âgées. Mais nous devons alors renoncer à retourner en Ukraine. »

Ces choix difficiles ajoutent à la douleur de voir l’Ukraine toujours en difficulté face à l’agression russe. « Ma famille vit à l’Ouest, près de LvivOlena en a besoin. Mais même là, récemment, des alertes aériennes ont eu lieu et un missile est tombé sur une maison, décimant une famille. Même dans d’autres villes, comme Odessa. Kharkiv et Soum sont constamment bombardés. »

“Nous ne faisons pas confiance à la Russie”

Comme beaucoup de ses compatriotes, Natalya constate que l’attention portée au conflit diminue dans les pays occidentaux. “C’est pourquoi il est important d’être iciexplique. Même s’il pleut abondamment, nos compatriotes ukrainiens subissent des conditions bien plus difficiles. Il faut rappeler aux Occidentaux que la guerre continue. » Il admet qu’il a peur d’eux « Laissons partir l’Ukraine ».

“Nous avons le sentiment que les gens disent qu’il faut mettre fin à cette guerre, Olena commente. Les Ukrainiens sont également fatigués, mais nous ne faisons pas confiance à la Russie. Si nous gelons la situation territoriale, un jour la Russie attaquera à nouveau et ce seront nos enfants et petits-enfants qui devront faire face à cette situation. »

Incertitude sur leur sort en , doutes sur l’avenir de leur pays et soutiens hésitants des pays occidentaux, une sombre fin d’année attend les Ukrainiens de Touraine.

Tours porte les couleurs de l’Ukraine

En solidarité avec les Ukrainiens de Touraine, Ukraine Avenir propose une riche programmation culturelle en fin d’année, avec le soutien de la Ville de Tours.

– Salle Ockeghem : jeudi 28 novembre, à 19h30, voyage musical de la Norvège à l’Ukraine avec K. Tomaszewska (piano) et T. Bervetsky (violon). Œuvres de Grieg, Chopin, Skoryk… Prix de 8 € à 14 €. Réservation conseillée le [email protected]

– Villa Rabelais : samedi 30 novembre après-midi, découverte des traditions culinaires d’Ukraine à la Villa Rabelais ; Samedi 14 décembre, découverte des traditions de fin d’année.

– Halles de Tours : samedi 23 et dimanche 24 novembre, découverte de la littérature et initiation à la langue ukrainienne.

– En bibliothèques : sélection d’ouvrages sur l’Ukraine à la Bibliothèque centrale, lecture bilingue de contes ukrainiens pour enfants à la bibliothèque Paul-Carlat, samedi 23 novembre, à 10h30 ; rencontre avec Nicole Parlange et Olena Froment autour du roman Madame Hanska, l’Étranger de Balzac, vendredi 29 novembre, à 19h, à la Bibliothèque centrale.

 
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