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Panneaux démolis, blocages, faux radars… la mobilisation monte en puissance

Par

Timothée Gaignoux

Publié le

19 novembre 2024 à 16h01

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Après un premier mouvement de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, lundi 18 novembre 2024, la Coordination rurale manifeste à son tour, ce mardi 19 novembre 2024. Son président, Véronique Le Floc’hprévenu au micro de Bleu de : « nous voulons des solutions concrètes et cette fois, nous les aurons, sinon ça continuera. »

En réponse à cette deuxième journée de mobilisation paysanne, Matignon a annoncé ce mardi que le gouvernement allait proposer un débat au Parlement suivi d’un vote sur l’accord UE-Mercosur, âprement contesté par les agriculteurs.

Le Président de la République, Emmanuel Macrons’est exprimé sur X, ce mardi 19 novembre 2024. « Sur l’accord UE-Mercosur, nous sommes fermes et clairs : nous avons agriculture de qualité qui a fait beaucoup d’efforts. Comme beaucoup d’autres Européens, nous souhaitons le préserver. »

La situation s’enflamme à Bordeaux

Les « feux de détresse » mobilisés, lundi soir, 6836 agriculteurs avec 1898 machines agricolesselon les autorités. « Un feu de colère » allumé notamment quai des Chartrons à Bordeaux (Gironde).

Parmi leurs revendicationsils demandent un allègement des normes restrictives, une baisse des impôts, notamment sur les taxes énergétiques, et concernant les accords UE-Mercosur, « c’est le chaos, la ligne rouge à ne pas franchir », confiait un membre de la Coordination rurale à notre rédaction localeL’actualité bordelaise.

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Ce mardi matin à Bordeaux, la situation n’a pas vraiment changé, sauf qu’elle est la Coordination Rurale qui a pris le relais. Très tôt le matin, un cortège de tracteurs et de véhicules légers a emprunté le périphérique pour se diriger vers la préfecture. Les agriculteurs en ont profité pour passer devant la mairie de Pessac et déverser du fumier et des pneusrapports L’actualité bordelaise.

Farmers also set Périgueux ablaze

Hier soir vers 20 heures, la place Yves-Guena à Périgueux (Dordogne) a pris feu. Près de 150 agriculteurs, venus avec une cinquantaine de tracteursmanifesté autour des barbecues installés par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, rapporte notre rédaction locale Réussir en Périgord.

Farmers lit a “fire of anger” in Périgueux (Dordogne). (©LL/Réussir le Périgord)

L’inquiétude se lit sur les lèvres des agriculteurs présents. « Les prix du bétail ne sont pas mauvais, mais ils ne suffisent pas. Entre les charges qui s’envolentla crise sanitaire du bétail à laquelle nous sommes confrontés de plein fouet et les vaccinations nécessaires… », témoigne David Sautet, éleveur, à l’un de nos journalistes.

Ce dernier est convaincu que l’ouverture le marché des produits sud-américains ne fera qu’empirer la situation. « Cela inondera le marché de produits bon marché et de mauvaise qualité. Nous ne pourrons pas rivaliser. »

Ce mardi, plusieurs dizaines de tracteurs ont rejoint la préfecture de la Dordogne, située à Périgueux, à l’appel de la Coordination rurale, autour d’un même slogan : “On marche toujours sur la tête”, selon des agriculteurs cités par franceinfo.

Dans l’Oise, un mur de parpaings, pneus, fumier,

Mobilisé à Beauvais (Oise), lundi soir, les agriculteurs n’ont pas fait de demi-mesures et ont pris plusieurs mesures pour exprimer leur colère. Les producteurs et éleveurs du département ont ciblé les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB), chargés du contrôle des normes dans leurs exploitations, informe notre rédaction.Actualités Oise.

Mobilisés à Beauvais lundi, les agriculteurs de l’Oise ont mené plusieurs actions dans la soirée pour manifester leur colère, notamment face aux contrôles qu’ils subissent. (©FDSEA de l’Oise / Facebook)

Les agriculteurs ont construit un mur en blocs de béton devant l’entrée du bâtiment et accroché une pancarte « à vendre » sur sa façade. Avant jeter des tas de pneus et de fumier. Une manière de dénoncer les contrôles inopinés des normes auxquels ils sont régulièrement soumis.

La terre est notre outil de travail. Si on le pollue, on ne produira plus rien. Et une terre qui ne produit plus, c’est notre argent qui est en jeu. Nous sommes les premiers écologistes.

Un agriculteur de l’Oise

Aux portes de la préfecture de l’Oise, ils panneaux routiers accrochés qu’ils avaient arraché dans plusieurs communes du département. La nuit, ils utilisaient canons à gaz pour effrayer les oiseaux être entendu.

Accrochés aux portes de la Préfecture de l’Oise, ces panneaux avaient été volés par des agriculteurs en amont. (©FDSEA de l’Oise / Facebook)

En Normandie, les agriculteurs s’insurgent

Lundi soir, les agriculteurs se sont rassemblés à l’écluse François Ierest au Havre (Seine-Maritime) pour sonner l’alarme.

Une centaine d’agriculteurs mécontents ont manifesté dans le port du Havre (Seine-Maritime) dans la soirée du lundi 18 novembre 2024. (©EA/76actu)

Emmanuel Roch, président des Jeunes Agriculteurs de Normandie, s’adresse à notre rédaction 76 actes : « Dans l’accord avec le Mercosur, 100 000 tonnes de viande bovine arrivent sur notre territoire en libre accès. Nous savons bien produire mais les frais d’entrée hors taxes concurrenceront nos produits. »

Dans la Manche, les agriculteurs disent aussi « Non au Mercosur »

Dans la soirée du lundi 18 novembre 2024, une centaine d’agriculteurs de la Manche installés radars de chantier face à la mer dire « Non au Mercosur ». Une action symbolique “pour contrôler les importations arrivant par voie maritime”, explique Jean-Michel Hamel, président de la FDSEA de La Manche, à notre rédaction La Presse de la Manche.

Des agriculteurs de la FDSEA et des JA de la Manche ont installé trois radars de chantier à Carteret (Manche) dans la soirée du lundi 18 novembre 2024. (©Document sent to La Presse de la Manche)

Il y a un an, des panneaux dans des milliers de communes en France étaient symboliquement tournés autour du slogan « Nous marchons sur la tête ». Les agriculteurs de la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Manche ont réitéré leur action, cette fois en collant de faux panneaux avec le mot « Mercosur » barré en rouge.

De fausses pancartes ont été collées pour s’opposer symboliquement au Mercosur. (©Jean-Philippe MASSIEU)

Après le retour des panneaux, les panneaux ont été scotchés

En Bretagne, mais aussi dans les Pays de la Loire, les agriculteurs ont décidé de panneaux de ville en bâche pour dénoncer le Mercosur.

Les panneaux Vitré ont été recouverts par les agriculteurs. (©Léo Gautret)
Farmers from the Pays de Vitré (Ille-et-Vilaine) took action on Monday November 18, 2024. (©Photo sent to Journal de Vitré)

C’est le cas au pays de Vitréwhere the entry and exit signs for the municipalities of Vitré, Argentré-du-Plessis, Étrelles and La Guerche-de-Bretagne were found with tarpaulins “Agri en danger”, “Santos JA FDSEA”, “Sao Paulo JA” or even “No Mercosur”, points out The Vitré Journal.

Une bâche en référence au Mercosurun projet destiné à libéraliser l’agriculture entre l’Union européenne et les cinq pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie).

The mobilization of farmers in Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique). (©Gwendal Le Priellec)

Au pays de Châteaubriant, même son de cloche. Lundi soir, une trentaine d’agriculteurs ont envahi le rond-point de l’Europe à l’aide d’une dizaine de tracteurs. Ils ont également installé plusieurs bâches avant de faire un feurapporte notre rédaction locale Le Scout de Châteaubriant.

L’année dernière, nous sommes restés respectueux des biens et des personnes, mais nous risquons d’élever la voix si l’accord du Mercosur est signé.

Mickaël Hunault
Agriculteur, président de la FNSEA 44 et coordinateur du mouvement.

Blocking the A9 motorway: like déjà vu

Ce mardi, dans le sud de la France, des centaines d’agriculteurs de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales ont décidé de s’unir au niveau de Péage Perthus de l’autoroute A9près de l’Espagne, informe notre rédaction locale deactualités Perpignan.

Ils ont l’intention de bloquer la frontière pendant plusieurs jours dans une direction sud-nord pour attirer l’attention sur leurs difficultés. « Nous sommes là pour durer », préviennent les manifestants.

Le président du CR47, Serge Bousquet-Cassagne, présent sur place, n’a pas mâché ses mots non plus, prévenant l’Etat et la police que les agriculteurs seraient prêts à « tout brûler » s’ils nous mettent mal à la porte.

Les actions devraient se poursuivre mercredi. La Coordination rurale, de son côté, promet « une révolte agricole » avec un « blocage du fret alimentaire » dans le Sud-Ouest si elle n’obtient toujours pas de réponse.

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