Par
Benoît Fouque
Publié le
19 novembre 2024 à 12h00
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Avant le grand boulot Chronique républicaine, jeudi 21 novembre à Fougères (Ille-et-Vilaine)entretien avec Jean-Michel Galle, président de la délégation de Fougères-Vitré à la Chambre de Commerce et d’Industrie‘Ille-et-Vilaine.
Comment se porte l’activité économique ces derniers mois dans le pays de Fougères ?
Malgré des conditions économiques peut-être moins favorables qu’elles ne l’ont été dans un certain nombre de professions, des difficultés de recrutement subsistent. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le besoin de recrutement est toujours présent dans de nombreuses entreprises, tout simplement parce qu’il y a encore des postes qui se libèrent via la pyramide des âges. Nous avons toujours des gens qui partent à la retraite chaque année et qu’il faut remplacer.
En effet, la situation économique est un peu plus hasardeuse. On est un peu plus dans le brouillard, clairement. Cela appelle les chefs d’entreprise à être au moins prudents dans leur recrutement face à une masse de travail qui, selon les secteurs, est très variable. Nous avons à Fougères des entreprises qui sont dans des secteurs encore en croissance ou généralement en développement, comme Zeiss ou Safran.
Les chefs d’entreprise restent optimistes ?
Un chef d’entreprise, par définition, est optimiste. Maintenant, parfois il est optimiste à court terme, ou à moyen terme, ou à long terme. À moyen et long terme, on pense immédiatement à l’après-crise : il ne faut pas oublier qu’il faut être prêt au redémarrage. Les chefs d’entreprise sont obligés de regarder bien plus loin que six mois, un an ou dix-huit mois. Et ainsi alimenter leur recrutement.
C’est souvent un discours que j’entends et que je dis. Lorsqu’un salarié compétent frappe à votre porte, même si vous avez moins de travail, il est rare que le chef d’entreprise ne se pose pas la question de dire : « malgré tout, est-ce que ça ne vaut pas le coup pour moi de l’embaucher avec mon dos parce que je serais très heureux d’avoir cette personne lorsque les affaires reprendront ? « . C’est pourquoi le marché du travail est bien moins binaire que cela. Aujourd’hui, les offres d’emploi sont clairement en baisse.
Comment se porte le secteur de la construction ?
Aujourd’hui, nous avons pas mal de projets qui sont arrêtés, gelés, reportés pour diverses raisons. Tout ce volume de travail, ça ne sort pas. Plus les faillites de certaines entreprises qui bloquent des chantiers : il fallait être sur un chantier, sauf que l’entreprise qui vous a précédé a échoué et, le temps qu’elle redémarre, vous prenez trois, six, neuf mois en vue…
Mais, j’ai envie de le dire, pour les gens motivés, ceux qui ont envie d’y aller, qui ont des projets, ceux qui sont prêts à se former, à changer de voie, il y aura toujours de la place pour ces gens-là. Quel que soit le chef d’entreprise, il recherche des personnes motivées, des personnes qui viennent apprécier leur travail. Et aujourd’hui, on s’amuse au travail.
Quels leviers pourraient être actionnés dans les années à venir pour retrouver des perspectives un peu plus favorables ?
Notre gouvernement nous impose déjà des règles quelque peu stables. Aujourd’hui, l’entrepreneur a besoin de vision, de savoir dans quel environnement il va travailler. Quand à un moment, un jour c’est blanc, un jour c’est noir, un jour on aide tel ou tel… Il faut qu’il y ait quelque chose d’établi, de durable. Aujourd’hui, nous avons l’impression que beaucoup de décisions sont prises en réaction à des phénomènes qui se produisent, et non de manière proactive dans une planification à long terme.
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