«L’utilisation par Kiev de missiles à longue portée pour attaquer notre territoire impliquerait la participation directe des États-Unis et de leurs satellites. […]ainsi qu’un changement radical dans l’essence même et la nature du conflit », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. “La réponse de la Russie dans un tel cas sera appropriée et se fera sentir.” Depuis Rio de Janeiro, où il participe au G20, Joe Biden a appelé tous les dirigeants des économies les plus développées à « soutenir fermement la souveraineté » de l’Ukraine, sans toutefois évoquer les missiles à longue portée.
« Une pause dans cette guerre »
Dans leur déclaration commune, les pays du G20 – dont la Russie – se sont simplement déclarés favorables à « toute initiative constructive » visant à une « paix juste et durable », sans condamner l’invasion. Ce document « aurait gagné à être plus explicite », a regretté le président français Emmanuel Macron, qui s’est déclaré favorable à cette décision américaine d’autoriser des frappes profondes.
“C’est une très bonne décision”, a-t-il déclaré. Je comprends qu’elle a également été déclenchée par un changement profond qu’il ne faut pas sous-estimer dans ce conflit, à savoir l’engagement des troupes nord-coréennes aux côtés de la Russie sur ce qui est le sol européen.» “La seule puissance qui intensifie aujourd’hui ce conflit est la Russie, en engageant à ses côtés la Corée du Nord qui est, on le sait, une puissance très agressive”, a déclaré le chef de l’Etat français. C’est donc véritablement une rupture dans cette guerre qui a conduit à ce choix des Américains.»
« Trop tard »
Avant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à New York, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga a estimé pour sa part que le feu vert américain « pourrait changer la donne ». Plus l’Ukraine pourra frapper loin, plus la guerre sera courte.» «Cette décision était nécessaire il y a un an», a toutefois regretté un haut responsable de la présidence ukrainienne, sous couvert d’anonymat. Selon les médias, le feu vert américain pourrait également se limiter à des frappes contre la région russe de Koursk partiellement contrôlée par l’armée ukrainienne et où seraient déployées les troupes nord-coréennes.
Sur le champ de bataille de l’Est de l’Ukraine, les soldats ukrainiens, contraints de céder du terrain presque chaque jour, sont dubitatifs. L’annonce américaine « arrive probablement trop tard », confie l’un d’eux, en poste dans la zone de Pokrovsk, nœud logistique dont les Russes se rapprochent de jour en jour. Moscou a par ailleurs revendiqué lundi la conquête d’un nouveau village, celui de Novooleksiïvka, situé à environ 15 kilomètres au sud de cette ville. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, la présidence a annoncé lundi un déplacement de Volodymyr Zelensky sur le front, le plus proche des combats, à Pokrovsk, puis à Koupiansk, autre point chaud dans lequel les Russes ont brièvement pénétré la semaine dernière.
“L’horreur”
La pérennité du soutien américain a été remise en question par l’élection de Donald Trump, dont les déclarations lors de la campagne présidentielle ont fait craindre à Kiev et à ses partisans qu’il cherche à amener l’Ukraine à faire des concessions inacceptables pour elle. Le président russe Vladimir Poutine, dont les troupes avancent, a prévenu que toute discussion sur une cessation des hostilités ne pouvait s’appuyer que sur de « nouvelles réalités territoriales ». Ces dernières semaines, la Russie a commencé à intensifier ses frappes meurtrières contre les zones civiles de son voisin, une tactique considérée par beaucoup en Ukraine comme une tentative de briser le moral en vue d’éventuelles négociations.
Related News :