À Saint-Étienne, le MAMC+ sous un nouveau jour

Après une fermeture de l’ensemble de ses bâtiments – à peine 19 mois – le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole vient de rouvrir ses portes au public. Entre-temps, la construction signée par l’architecte Didier Guichard a connu sa première restructuration en profondeur depuis son inauguration en 1987. Les films occultants ont été retirés des fenêtres pour redonner leur lumière zénithale aux espaces, le sol en résine a cédé la place. au terrazzo, la cours a été entièrement repensée grâce à de nouvelles cloisons creuses permettant la circulation du personnel technique, la climatisation a été remplacée par un système moins énergivore… Une œuvre importante de Jean-Pierre Raynaud en carrelage blanc, cachée derrière un mural depuis 2003, est réapparu à l’entrée du musée pour renouer le dialogue avec la façade en céramique noire du bâtiment. L’équipe du musée dirigée par Aurélie Voltz a profité de la nécessité de vider entièrement les réserves pour réaliser un état des lieux de toutes les œuvres qui y sont conservées. Partant de cette contrainte, elle a également imaginé une partie de la programmation prévue pour sa réouverture. Invisible depuis des décennies, la collection d’art ancien de l’institution, héritée du Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne, son ancêtre, est présentée pour la première fois dans plusieurs salles, avec Charles Le Brun, José Frappa, Hippolyte-Jean Flandrin… Un espace permet également au public de suivre en direct la restauration de tableaux qui témoignent du poids des années. Les grandes œuvres de la collection qui ne pouvaient être déplacées sont rassemblées dans une exposition intitulée « Hors format ». Ces salles permettent de retrouver quelques chefs-d’œuvre de la collection signés Gerhard Richter, Frank Stella, Julian Schnabel, Pierre Soulages ou Erik Dietman, sous la commissariat de Zoé Marty. Le commissaire Alexandre Quelle a quant à lui rassemblé des œuvres entrées dans la collection par donation, avec Alain Kirili ou Hans-Peter Feldmann, mais aussi d’importants groupes d’artistes à redécouvrir, comme Bernard Joubert (1946), Charles-Henri Monvert ( 1948-2018), Lena Vandrey (1941-2018) et Max Wechsler (1925-2020).

Lors du week-end de réouverture, du 8 au 11 novembre 2024 – journées gratuites qui se voulaient particulièrement festives – l’institution a accueilli près de 8 350 visiteurs. ” Du jamais vu au musée », selon le lieu qui expose également pour l’occasion… du jamais vu.