Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, alliés de son ennemi juré l’Iran. Il a promis de détruire le Hamas après l’attaque lancée par ce mouvement islamiste sur son territoire le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah libanais sur son territoire.
Dans la soirée, au moins cinq personnes sont mortes dans une frappe contre le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt, qui abrite des évacués des bastions du Hezbollah bombardés par Israël, a indiqué le ministère libanais de la Santé.
La zone touchée est située à environ 400 mètres du Grand Sérail, domicile du Premier Ministre, et à proximité d’une zone où se trouvent les ambassades. Les ambulances se sont précipitées sur le lieu de la grève, les sirènes retentissantes.
“Un drone ennemi a visé les environs de la husseiniyé (lieu de culte chiite) Al-Zahraa”, a indiqué l’Agence nationale de l’information (ANI).
Deux attaques israéliennes ont tué 10 personnes dimanche dans le centre de Beyrouth, selon les autorités. L’un d’eux a tué le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, ainsi que quatre autres membres de son équipe médiatique.
Après les grèves, le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture des écoles à Beyrouth lundi et mardi.
Des roquettes sur Israël
Le Hezbollah, dont les dirigeants ont été largement décimés par l’armée israélienne, continue de tirer quotidiennement des roquettes sur Israël et affirme pousser son armée vers le sud du Liban, où il a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Selon l’armée israélienne, une centaine de projectiles ont été tirés lundi depuis le Liban. Une femme est morte dans un crash de roquette à Shfaram (nord), selon les pompiers.
Le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a déclaré que dix personnes blessées avaient été évacuées du bâtiment touché par la roquette.
Après une année de violences transfrontalières et d’affaiblissement du Hamas à Gaza, Israël a lancé le 23 septembre d’intenses bombardements contre les bastions du Hezbollah libanais.
Il dit vouloir maintenir ce mouvement à l’écart des régions frontalières du sud Liban et assurer le retour chez eux des quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs quasi quotidiens du Hezbollah depuis plus d’un an.
Selon le ministère de la Santé, plus de 3 500 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, la majorité depuis le 23 septembre. Du côté israélien, 46 civils et 78 soldats ont été tués.
Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
« Très positif »
Concernant un projet de trêve américaine entre Israël et le Hezbollah, un responsable libanais a déclaré que les autorités de Beyrouth avaient une position « très positive » et finalisaient leurs « observations » avant de transmettre leur réponse aux États-Unis.
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réitéré lundi que son armée « mènera des opérations » contre le Hezbollah même en cas d’accord de trêve, une option rejetée par avance par le Hezbollah.
Créé et financé par l’Iran, le Hezbollah est la seule faction libanaise à avoir conservé ses armes à la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990). Il est accusé par ses détracteurs d’instaurer un « Etat dans l’Etat ».
“Ils criaient”
Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza, les attaques israéliennes ont fait huit morts, dont quatre membres d’une même famille dans le camp de réfugiés d’Al-Mawassi (sud), selon la Protection civile.
« Il y a eu une puissante explosion, qui a provoqué un incendie, puis ce fut le chaos. Les femmes et les enfants criaient », a déclaré un témoin, Said Al-Burai.
Les raids ont visé un bâtiment détruit dans la ville de Gaza (nord), a indiqué un secouriste.
Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrant le sud d’Israël depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles, incluant des otages tués ou tués en captivité.
251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Au total, 97 otages restent à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre sur Gaza, faisant au moins 43.922 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants de ce territoire touché par une catastrophe humanitaire sont déplacés.
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