Une étude réalisée pour la communauté de communes de Saint-Affrique trace les lignes d’une éventuelle reprise conditionnelle.
L’Adiv (Décision et Analyse des Investissements) est un institut technique agro-industriel basé à Clermont-Ferrand. La communauté de communes lui a confié la réalisation d’une étude sur l’avenir possible de l’abattoir communautaire. Alain Peyron, directeur général de l’Adiv, a récemment présenté les conclusions aux élus lors du conseil municipal. Au total, vingt-cinq opérateurs du secteur ont été interrogés, parmi lesquels d’anciens dirigeants et salariés de l’abattoir, mais aussi des agriculteurs, des services de l’Etat et le liquidateur judiciaire.
Succession de difficultés opérationnelles
Ces dernières années, l’abattoir de Saint-Affrique a connu une série de difficultés opérationnelles qui ont donné lieu à des procédures administratives et judiciaires. Relancé en octobre 2023 par la SAS Abattoir Sud-Aveyron Saint-Affrique, l’instrument a vu son agrément sanitaire une nouvelle fois retiré en mars dernier.
Liquidée en juin après trois dépôts de bilan
En juin, le tribunal de commerce de Rodez a confirmé la liquidation judiciaire de la SAS, placée en redressement judiciaire depuis fin mai. L’établissement est désormais fermé et trente-trois employés sont licenciés. Depuis 2014, l’abattoir a fait l’objet de trois dépôts de bilan. Seule la période 2014-2018, avec Jacques Poujol en tête, a été excédentaire avec un volume d’abattage compris entre 6 000 et 6 500 tonnes équivalent carcasse (Tec) par an, composé en majorité de gros bovins.
« Cela démontre les difficultés de gérer un abattoir multi-espèces qui, pour atteindre l’équilibre, doit abattre suffisamment de bétail avec des prix de service qui couvrent tous les coûts » souligne le rapport de l’Adiv. Aujourd’hui c’est Christine Dauverchain, administratrice judiciaire à Montpellier, qui est chargée de la liquidation. Selon l’étude et les déclarations de l’administrateur, « le prix indiqué pour l’acquisition de SAS est de 2,2 millions d’euros. Des propositions d’acquisition pour 150 000 euros ont été faites, propositions rejetées.”
Des enchères de matériel ?
M. Dauverchain envisage, en accord avec le commissaire à la justice, de vendre le matériel aux enchères pour un prix de 800 000 euros. « Il compte résilier le contrat d’emphytéose par anticipation », précise Alain Peyron. « Les durées d’opération sont de quatre ou cinq mois. Il faut être prudent car il y a alors la vente de ferraille. L’action à entreprendre est de partager cette étude avec toutes les parties prenantes interrogées.
Comme le conclut l’étude, « l’instrument reste une opportunité intéressante car il est globalement en bon état général. Même si des investissements sont nécessaires pour réparer des équipements ou des systèmes de transport défaillants (de l’ordre de 1 à 1,5 M€), ils sont disproportionnés par rapport à la construction d’un nouvel abattoir multi-espèces qui coûte 3 500 Tec par an, actuellement estimé à 8 M€. Cet outil dispose d’un laboratoire de coupe opérationnel avec la possibilité d’implanter un laboratoire de transformation (un grand atout). Un atelier de coupe de ce type coûterait aujourd’hui environ 2,8 millions d’euros.
Concernant la position de Maître Dauverchain, « la communauté de communes a engagé une action en justice pour la revendiquer », déclare Sébastien David, président de la communauté de communes. « Parce que la famille Slimani (NDLR ; SAS Abattoir Sud-Aveyron) affirme à l’administrateur qu’elle est propriétaire du matériel industriel. Aux termes du contrat de location emphytéotique, la collectivité doit revendiquer la pleine propriété des biens attachés à la décision judiciaire d’équipement. Je pense que nous pouvons relancer cet outil essentiel pour la filière lait de brebis, cœur de notre Roquefort AOP.
Pour une éventuelle reprise durable
Ce qu’il faut, c’est l’engagement “d’un ou d’un groupe d’opérateurs capables de fournir un volume minimum de 2.000 Tec par an en bovins et ovins et visant 3.000 ou 3.500 Tec par an à moyen terme, dont au moins 50 % de gros”. bétail Nous devons gérer le niveau technique, sanitaire, humain et financier et être en mesure de réaliser des investissements et d’entretenir correctement l’instrument. Nous devons exploiter l’abattage si possible pour ajouter de la valeur, mais aussi créer des partenariats pour encourager les agriculteurs individuels à redevenir utilisateurs de l’abattoir.
Il est nécessaire d’actualiser les procédures en pouvant engager un plan d’aménagement et d’investissement pour améliorer les circuits et les flux, mais aussi revoir l’acheminement. Il faut installer un système de prétraitement des eaux usées, mais aussi reconstituer et former une équipe de professionnels.
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