Le samedi 16 novembre 2024, le peuple gabonais a voté la nouvelle Constitution rédigée par le régime militaire du général Brice Oligui Nguema, avec une participation de « plus de 70% » pour cette « journée historique », selon les données fournies par la télévision publique. Gabon24.
« Le taux de participation communiqué par le ministère de l’Intérieur dépasse les 71% », et le « oui » est très en tête dans diverses localités à l’étranger, selon Gabon 24 qui a consacré une émission spéciale à ce « Jour J » où « Le Gabon écrit une nouvelle page de son histoire. Ouverts à 7 heures du matin, parfois avec retard, les bureaux de vote ont fermé à 18 heures avant le décompte des votes et la transmission des résultats au ministère de l’Intérieur. Au lycée Léon Mba, au centre de Libreville, le public, accompagné de deux observateurs étrangers et de journalistes de l’AFP, a pu assister aux opérations de dépouillement depuis une fenêtre, depuis l’extérieur du bureau, avant que les bulletins ne soient brûlés dans la cour.
Les 250 observateurs du réseau citoyen de la République de Chine ont été autorisés à entrer dans certains bureaux mais refusés dans d’autres, a déclaré à l’AFP un porte-parole du réseau financé par l’ONU. Si la Constitution est adoptée, la prochaine étape sera la tenue d’élections présidentielles, actuellement prévues en août 2025, pour mettre définitivement un terme à la Transition née du putsch du 30 août 2023, après la chute de la dynastie Bongo. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, promettant également “une montée vers le bonheur” pour ce pays riche en pétrole et lourdement endetté.
« Tous les Gabonais viennent voter dans la transparence (….) c’est une grande avancée pour la Transition », a déclaré le Président de la Transition, après avoir voté dans un bureau du centre de Libreville. Afin que « le vote se déroule dans une atmosphère de tranquillité et de paix », les autorités ont renforcé le couvre-feu en vigueur après le coup d’État. “L’heure du couvre-feu est réaménagée de minuit à 5 heures du matin pour toute la durée du processus électoral” – soit deux heures plus tôt que l’actuel couvre-feu qui débute à 2 heures du matin -, lit-on dans un décret lu à la télévision publique.
– ” Confiance ” –
Aucun incident majeur n’a été signalé dans la journée, selon Gabon 24 qui rapporte des données non disponibles sur les sites officiels du régime. « Nous avons la foi et c’est la preuve », a déclaré Mathurin Bengone, un fonctionnaire du ministère de la Santé de 45 ans rencontré dans un bureau de Libreville. « Si notre vote n’est pas respecté, nous ne voterons plus. Nous ferons comme les années précédentes, l’abstention va augmenter”, a-t-il déclaré à l’AFP après avoir déposé son bulletin de vote.
« Nous voulons nous assurer que « oui » est « oui » et que « non » est « non », pas comme par le passé. Nous avons enregistré trop de cas de fraude, a fait écho Dikegue Jean Icaise, un restaurateur de 51 ans venu dans la soirée « s’assurer de la transparence » des opérations de comptage au lycée Léon Mba. Dominée par la propagande officielle, la campagne a été caractérisée par des débats animés. Les opposants au texte dénoncent un texte taillé sur mesure pour le nouvel homme fort au pouvoir, ses partisans disent qu’il faut avancer en votant +oui+.
– « Faites la queue » –
“Les partisans du non vont devoir s’adapter”, a déclaré le commentateur de “Gabon 24” lors de l’émission spéciale. Le projet de nouvelle loi fondamentale instaure, entre autres, un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel à fort pouvoir exécutif, sans Premier ministre mais avec un vice-président nommé par le chef de l’État, et un pouvoir de dissolution du pouvoir exécutif. l’Assemblée Nationale. Le texte exige que le candidat à la présidentielle soit exclusivement gabonais, né d’au moins un parent gabonais de naissance et marié à une personne gabonaise. Un paragraphe non inclus dans la liste des dispositions non matérielles interdit au conjoint ou aux descendants du Président de se présenter aux élections.
Le ministère de l’Intérieur s’est engagé à publier les résultats provisoires « le plus rapidement possible », sans préciser de date ni d’heure. Les résultats définitifs doivent être annoncés par la Cour constitutionnelle « une fois que tous les litiges auront été résolus ».
© Afriquinfos & Agence France-Presse
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