L’armée israélienne, combattant sur deux fronts, a mené dimanche d’intenses frappes sur la bande de Gaza, tuant au moins 20 Palestiniens selon la Défense civile, et bombardé sans relâche un bastion du Hezbollah libanais près de l’aéroport international de Beyrouth.
En Israël, trois suspects ont été arrêtés après des tirs de fusées éclairantes samedi près de la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée (centre), qui n’était pas là, selon les services de sécurité. Les autorités ont accusé le mouvement de protestation israélien anti-Netanyahu d’avoir alimenté l’attaque, et le tribunal a interdit la publication de l’identité des suspects.
Israël dit vouloir neutraliser les mouvements islamistes libanais Hezbollah et palestinien Hamas, deux alliés de l’Iran, son ennemi juré. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du groupe sur son territoire le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et veut arrêter les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire depuis le Liban voisin.
Dans le territoire palestinien assiégé et ravagé de Gaza, bombardé quotidiennement par l’armée israélienne depuis plus d’un an, au moins 20 personnes dont quatre femmes et trois enfants ont été tuées dans des frappes selon la Défense civile locale.
La frappe la plus meurtrière, qui a fait dix morts, a visé une maison à Al-Bureij (centre), selon la même Source. Cinq personnes ont été tuées par un « missile lancé par un drone israélien » à Rafah (sud) et quatre – trois femmes et un enfant – lors d’une frappe contre une maison à Nousseirat (centre).
« Sortez-nous (de Gaza), pour l’amour de Dieu. Assez de guerre, assez de souffrance ! a déclaré Itimad Al-Zain, un Palestinien déplacé dans la ville de Gaza, au nord du territoire menacé par la famine selon l’ONU.
« Nous agirons »
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque d’une ampleur et d’une violence sans précédent dans le sud d’Israël, qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
En réponse, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements aériens destructeurs suivie d’une offensive terrestre à Gaza qui a fait 43.799 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement affaibli par les coups. ‘Israël.
Puissant mouvement armé accusé par ses détracteurs de constituer un « État dans l’État », le Hezbollah a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre l’armée israélienne en soutien au Hamas.
Après un an de violences transfrontalières, Israël a déplacé son principal front de guerre vers le Liban, lançant une intense campagne de bombardements le 23 septembre, principalement contre les bastions du Hezbollah.
Au lendemain de frappes incessantes sur les banlieues sud, l’armée israélienne a appelé dimanche les habitants de plusieurs quartiers à les évacuer, appels immédiatement suivis de raids.
« Vous êtes à proximité d’installations et d’intérêts affiliés au Hezbollah, contre lesquels les forces israéliennes agiront », a écrit le porte-parole de l’armée Avichay Adraee sur X.
Après des frappes successives, un épais nuage de fumée blanche s’est formé au-dessus des immeubles de la banlieue sud.
Tirs de roquettes sur Israël
Les frappes ont ciblé les environs d’un hôpital et d’un immeuble résidentiel proche d’une église, selon l’agence de presse nationale ANI.
La grande majorité des habitants des banlieues sud, entre 600 000 et 800 000 avant la guerre, ont fui la zone dévastée.
«On joue à cache-cache», lance avec amertume Mehdi Zeïtar à propos des appels d’évacuation. “Nous roulons jusqu’à la fin des grèves, puis nous rentrons.”
L’armée israélienne a également mené des frappes contre des villages du sud Liban, où ses troupes mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
Le Hezbollah a signalé des combats nocturnes avec « des armes automatiques et des roquettes » contre des soldats avançant dans la région de Chamaa, à environ cinq kilomètres de la frontière.
Seule faction à conserver les armes à la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la « résistance » contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l’Iran, s’est imposé comme une force politique incontournable au Liban. .
Malgré les coups durs infligés au Hezbollah, dont plusieurs dirigeants ont été tués, le mouvement a indiqué avoir tiré samedi des salves de roquettes contre le nord d’Israël, notamment contre des bases militaires dans et autour de Haïfa.
L’armée a fait état d’environ 80 projectiles tirés. A Haïfa, une synagogue a été touchée et deux civils blessés.
Israël veut éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban et mettre un terme à ses tirs de roquettes qui ont provoqué le déplacement de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël.
Plus de 3 452 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, selon le ministère de la Santé, soit la majorité depuis le 23 septembre.
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