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La gauche est-elle condamnée à entretenir une image laxiste ?

“J’ai l’impression que le monde a empiré, qu’il y a plus d’armes qui circulent”, a argué cette semaine Pierre Hurmic, un temps accusé par les syndicats de policiers de “dogmatisme” sur le sujet.

Le mois dernier, après un meurtre à Marseille impliquant un tueur à gages de 14 ans, c’est le patron du PS Olivier Faure qui a déclaré qu’il fallait réfléchir à exclure l’excuse minoritaire pour des actes de violence extrême. , une proposition traditionnellement soutenue par la droite.

« Nous avons sans doute moins de pudeur qu’avant en parlant de ces sujets sécuritaires », reconnaît le sénateur socialiste Alexandre Ouizille.

« Mais nous nous intéressons également aux causes et aux raisons de la violence. Pour la droite, cela l’excuse déjà”, ajoute-t-il, tandis que la chef des députés écologistes Cyrielle Chatelain dénonce une “manifestation “muscle” du camp conservateur et du gouvernement, inefficace faute d’effectifs.

The mayor of Bordeaux, Pierre Hurmic, in Saint-Michel-de-Lapujade, in Gironde, August 26, 2024 AFP/Archives / ROMAIN PERROCHEAU.

“La droite a remporté une victoire sémantique en faisant croire, depuis Nicolas Sarkozy, qu’elle était génétiquement efficace sur la sécurité, et que la gauche ne l’était pas”, dénonce le député du Nord Roger Vicot, secrétaire national à la sécurité du PS, le seul parti de gauche à avoir dirigé le pays.

“Quand on est militant de gauche, généralement les premiers sujets qui te donnent le germe de l’engagement sont les injustices sociales, la transition écologique, les questions d’égalité et la lutte contre les discriminations”, explique pour sa part le coordinateur de LFI Manuel Bompard, précisant que pour espérer diriger le pays, les cadres insoumis sont amenés à « se diversifier » [leurs] palettes ».

« Approche naïve »

Alors que la lutte contre le trafic de drogue a récemment été érigée en « cause nationale » par le gouvernement après plusieurs fusillades et règlements de comptes à travers le pays, la gauche multiplie les initiatives pour montrer qu’elle n’est pas en reste dans la lutte contre le trafic de drogue, qui pour L’exemple a fait 49 morts, dont sept mineurs, rien que dans la ville de Marseille l’année dernière.

“Il faut faire en sorte de pouvoir à la fois prévenir, sanctionner et guérir”, résume Olivier Faure, alors qu’un sénateur socialiste, Jérôme Durain, va présenter avec un LR, Etienne Blanc, une proposition de loi issue des travaux d’une commission sénatoriale transpartisane. d’enquête sur le sujet.

Et sur la question de la légalisation du cannabis, marqueur traditionnel de la différence entre gauche et droite, Olivier Faure a mis en garde ceux qui, par « une approche un peu naïve », penseraient que « la légalisation seule serait capable de vaincre les réseaux puissants ». .

“Cela fait peut-être partie de la solution mais il y a d’autres éléments qui doivent être mis sur la table”, a-t-il insisté.

– Police de proximité –

Les Insoumis ont, de leur côté, présenté une série de propositions, dénonçant « l’escalade répressive » prônée selon eux par le gouvernement.

« Nous souhaitons particulièrement la légalisation du cannabis et le contrôle public de sa consommation. Il faut aussi faire des efforts pour tarir le trafic d’armes», explique le député Hadrien Clouet.

“Nos solutions parlent aux premiers touchés, aux gens qui vivent dans les quartiers populaires, car ils choisissent plutôt nos solutions lors des élections”, assure l’exécutif du mouvement de gauche radicale.

Dans leur programme pour les législatives, les forces du Nouveau Front populaire se sont accordées sur une série de mesures, comme le rétablissement de la police de proximité, créée par le gouvernement de Lionel Jospin puis supprimée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

“A gauche, on n’est pas forcément tous sur la même longueur d’onde, on n’est pas d’accord sur tout, mais sur l’essentiel”, résume le député Roger Vicot.

Et au sein du NFP, le communiste Fabien Roussel est le plus prolixe sur les questions de sécurité.

« Ma gauche ne sera pas laxiste », avait-il lancé lors de la campagne présidentielle de 2022, plaidant le « droit à la tranquillité » et dénonçant les « quartiers où la République s’est retirée ».

Des sorties qui ont fait grincer des dents LFI.

 
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