Le prix du métal industriel est tombé à 15 555 dollars la tonne au cours de la séance de vendredi, le prix le plus bas depuis septembre 2020.
Le prix du nickel est à son plus bas niveau depuis plus de quatre ans, en raison de la guerre commerciale promise par Donald Trump à la Chine, dont les conséquences pourraient se répercuter sur les exportations des pays producteurs de ce métal.
Le prix du métal est tombé à 15 555 dollars la tonne au cours de la séance de vendredi, le prix le plus bas depuis septembre 2020.
Les marchés étroitement liés à la Chine, comme l’Indonésie, « se préparent aux dommages collatéraux d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine », explique Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.
Donald Trump affirme vouloir taxer les marchandises en provenance de Chine à 60 %. De quoi fragiliser encore davantage le géant asiatique et sa production industrielle, qui souffre d’un ralentissement économique depuis plusieurs mois.
Selon l’International Nickel Study Group, le métal blanc argenté est largement utilisé dans les produits « de consommation, industriels, militaires et de transport », et la Chine représente à elle seule près de 60 % de la demande mondiale.
L’Indonésie est le principal producteur de nickel, dont elle extrait près de 50 % des volumes mondiaux, ce qui explique la baisse des prix cette semaine.
Par ailleurs, le marché du nickel était déjà dans une situation d’abondance. Au troisième trimestre, la production minière de nickel en Indonésie et aux Philippines a augmenté respectivement de 18,9 % et 18,5 % par rapport au trimestre précédent, selon les données de Commodity Insights.
Au LME vendredi vers 14h40 GMT, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 15.640 dollars, contre 16.897 dollars à la clôture une semaine plus tôt.
Mauvais quartier d’or
Le prix de l’or continue de baisser cette semaine, dans la foulée du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ce qui entraîne une hausse irrésistible du dollar et des rendements obligataires.
Tous deux profitent du programme inflationniste du républicain, qui entraînerait un ralentissement de la politique d’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), pour détourner l’attention du métal jaune des portefeuilles des investisseurs.
Depuis la victoire de Trump le 5 novembre, le lingot a perdu plus de 6% de sa valeur, s’éloignant du plus haut historique de fin octobre, à 2.790,10 dollars l’once.
Un rebond de l’or est possible “si les espoirs de nouvelles baisses de taux de la Fed sont rétablis”, souligne dans une note partagée avec l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity, selon qui on en saura plus après l’inauguration, ou quand les politiques de la nouvelle administration américaine sera annoncé.
Vendredi, l’once d’or s’échangeait à 2 568,73 dollars, contre 2 684,77 dollars sept jours plus tôt.
Les prix de l’or, mais aussi de l’argent, du palladium et du platine sont tombés jeudi à leurs plus bas niveaux depuis la mi-septembre.
D’autres métaux précieux sont affectés par la perspective d’une augmentation des droits de douane sous Trump, qui pourrait avoir un impact sur les importations aux États-Unis.
L’argent “n’a pas pu échapper” à l’effondrement simultané de son prix, qui a suivi celui de l’or, observe Carsten Fritsch, analyste à la Commerzbank.
Le rapport annuel du Silver Institute publié mardi estime cependant que le marché de l’argent devrait connaître un déficit d’offre en 2024 pour la quatrième année consécutive de 182 millions d’onces, en particulier dans un contexte de demande industrielle record.
Le cacao, le choc final
Les prix du cacao ont augmenté de près de 23% cette semaine, portés par le report d’une réglementation européenne contre l’importation de produits agricoles issus des zones déboisées et les difficultés rencontrées dans la récolte et la livraison en Afrique de l’Ouest.
Le Parlement européen a décidé jeudi de reporter d’un an la loi contre la déforestation et d’assouplir le texte avec de nouveaux amendements.
Cette nouvelle réglementation européenne devrait interdire la commercialisation en Europe de produits (cacao, café, soja, huile de palme, bois, etc.) issus de terres déboisées après décembre 2020. Son report est un facteur favorable à la demande, et a donc fait chuter les prix du cacao. monter en flèche.
Par ailleurs, « les producteurs du Ghana et de Côte d’Ivoire ont été confrontés à des pluies excessives qui ont rendu difficiles les récoltes et les livraisons » de cacao, explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
Le Ghana a également annoncé en début de semaine une augmentation de 3,3% du prix fixe payé aux producteurs de cacao, après avoir déjà augmenté les prix en septembre.
La Côte d’Ivoire et le Ghana assurent ensemble plus de la moitié de la production mondiale de cacao, soit respectivement 39 % et 16 % selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO).
Cependant, “nous nous attendons à une offre plus abondante pour la saison prochaine”, avec des conditions climatiques actuellement favorables à la production en Afrique de l’Ouest, ce qui explique pourquoi les prix des livraisons “à court terme” sont plus élevés que ceux à long terme”, explique Carlos Mera, analyste. chez Rabobank.
Une tonne de cacao à livrer en mars vaut 6 900 £ à Londres vendredi, contre 5 616 £ la semaine précédente.
A New York, la tonne pour livraison le même mois s’échange à 8 630 dollars, contre 6 987 dollars à la clôture de vendredi dernier.
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