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« La stratégie de Paul Magnette est vraiment bizarre. Il a perdu son seul argument contre son rival.”

Sur un vu se retirer brièvement des négociations fédérales. Les socialistes flamands finiront-ils par rejoindre le futur gouvernement ?

Une négociation est une partie d’échecs et, dès le début, Vooruit s’est placé dans une position délicate en tant que parti, exigeant que ce gouvernement soit centriste et non de droite. Ils n’hésitent pas à diffuser de la désinformation, par des phrases courtes, notamment sur l’impôt sur les plus-values. Nous pensons qu’ils sont mal à l’aise, alors que Les Engagés et le CD&V, partis centristes, sont à leurs côtés pour défendre certains dossiers, dont le financement de la santé. Les socialistes flamands ont même formé une alliance avec le MR pour lutter contre la hausse des impôts. Mais pour l’instant, Vooruit se sent assez fort et ose aller très loin dans cette partie d’échecs pour voir qui abandonnera le premier.

Les autres partis seront-ils d’accord ? penchez-vous moins à droite sur l’aspect socio-économique et budgétaire ?

Je vois que les dossiers avec lesquels Vooruit se débat sont déjà dans la note du formateur. Par exemple, l’impôt sur les plus-values ​​ou la réforme des retraites y figurent, mais Conner Rousseau estime que la note n’est pas assez large et réclame plus de garanties. Mais Bart De Wever a-t-il reçu des garanties sur les aspects communautaires ou sur le fédéralisme ? Personne ! Aucun parti ne peut se dire pleinement satisfait de cette note…

Le Vooruit continue d’examiner la proposition de Bart De Wever

IL Le comportement de Conner Rousseau contre l’Arizona Est-ce dangereux compte tenu de l’état des finances ?

Cette attitude dure depuis cinq mois ! Si le Vooruit avait simplement joué à s’impliquer en sachant que cela ne marcherait pas, il aurait effectivement joué avec le sort de tous les Belges. Conner Rousseau semble absent, peu combatif. Lorsque Bouchez conclut les négociations en août, notamment en raison de l’impôt de 10 % sur les plus-values ​​boursières, il hérite du Zwarte Piet (NDLR : « Black Jack » en français). Il s’est ensuite battu pour montrer qu’il ne voulait pas que l’Arizona s’écrase. Or c’est Rousseau qui a le Zwarte Piet, et la différence d’attitude est évidente.

Sa force est qu’il n’existe pas de majorité alternative sérieuse…

Efficacement. Je ne crois pas à une tripartite classique, sans N-VA, car Bart De Wever est très occupé, fait des concessions et joue aussi le rôle assez inhabituel de sauveur de la Belgique. Et remplacer le Vooruit par l’Open VLD donnerait une majorité trop faible, 76 sièges sur 150 à la Chambre. D’ailleurs, CD&V et Les Engagés n’y sont pas favorables. Car une fois que les électeurs francophones et flamands ont donné un signal clair, il est bien étrange de constater que ces politiques ne veulent pas servir avant tout les intérêts du pays. Chacun pense avant tout au bien de son propre parti. Il semble qu’ils n’aient pas encore pris conscience de l’importance de la situation budgétaire de la Belgique…

Une majorité « Arizona » au niveau fédéral ne ferait pas les affaires du PS

IL rapporti tra Bart De Wever e Conner Rousseau est-ce qu’ils ont empiré ?

Avant les élections municipales, il a été convenu d’essayer de former une majorité dans la plupart des grandes villes flamandes. Rousseau savait que ce serait très difficile à Louvain et à Gand, car ces villes sont très progressistes et là-bas la N-VA est perçue presque comme un parti d’extrême droite. Cela a été confirmé. A Gand, les membres du Vooruit ont opposé la majorité à la N-VA. Et De Wever réagit avec beaucoup d’émotion à ce refus de ses troupes. Il avait du mal à accepter une telle perception de son parti. C’est alors que la tension est apparue entre les deux présidents. De Wever estimait que Rousseau n’était pas un président assez fort et incapable de s’imposer au niveau local. Cela n’a pas empêché l’entraîneur, depuis, de beaucoup discuter avec Rousseau pour le convaincre de négocier.

Conner Rousseau est revenu jeudi à la table des négociations pour former une coalition en Arizona ©DLE

Avant les négociations, on savait que Bart De Wever avait une mauvaise image de Georges-Louis Bouchez. Est-ce que ça a changé maintenant ?

Si on pose la question à Georges-Louis Bouchez, il répondra positivement (rire). Mais, à mes yeux, il a commis une énorme erreur politique en rejetant fin août la note de Bart De Wever et en obligeant le manager à démissionner. Cela a brisé ce projet de l’Arizona qui comptait beaucoup pour les libéraux et a donné un argument important à Vooruit qui peut se vanter de n’avoir jamais compromis le futur gouvernement à ce stade. Quant à Bart De Wever, il aime gagner des soirées. Dans le documentaire qui lui est consacré et actuellement diffusé en salles, on entend le président de la N-VA réagir aux 30 % de Bouchez aux élections fédérales en disant que le libéral était déjà insupportable avec 20 %. “Maintenant, ce sera pire», plaisante-t-il. Ce que De Wever n’aime pas chez le président du MR, c’est qu’il est difficile de savoir s’il soutiendra les accords conclus ou s’il les sapera. Il a donc du respect pour Bouchez, mais reste sur ses gardes.

Compte tenu des difficultés actuelles, il est président de la N-VA toujours la bonne personne pour diriger les discussions fédérales ?

Je comprends qu’au bout de cinq mois on se pose la question. Mais qui pourrait le remplacer ? Très peu de personnes autour de la table peuvent se vanter de jouir de la confiance de tous les négociateurs. Les relations entre les jeunes présidents de partis sont terribles. Bart De Wever possède une autorité naturelle. Aucun homme politique n’a reçu autant de voix que lui. Il a la force et le pouvoir de construire une coalition et de conduire le pays vers un avenir meilleur. En tout cas, je ne crois pas à l’intervention d’une personnalité plus expérimentée comme Didier Reynders ou Johan Vande Lanotte. dans les discussions. Cela n’a jamais été réalisé !

De plus Bart De Wever Il est peu probable qu’il se lasse de cette mission, de plus en plus frénétique ? Surtout parce qu’il le dit souvent que son rêve ne serait jamais de devenir Premier ministre

Il ne veut absolument pas céder le contrôle à quelqu’un d’autre. Il ne veut pas commettre la même erreur qu’en 2020, lorsqu’il a perdu sa place à la table des négociations alors que la N-VA était le plus grand parti de Belgique. Tant qu’il sera aux commandes, il ne pourra pas être mis à l’écart et, surtout, il pourra influencer le contenu de l’accord, notamment au niveau communautaire.

Au niveau communal, en s’associant avec le PTB dans différentes villesLe PS a-t-il ouvert la boîte de Pandore ?

Certaines coalitions à Bruxelles étaient tout à fait logiques… À Molenbeek, il était mathématiquement impossible de former une coalition sans le PTB. Et en termes de contenu, je ne vois effectivement aucune différence entre le PS de Catherine Moureaux, la Team Fouad Ahidar et le PTB. Ils ont les mêmes recettes pour les mêmes problèmes. Ils sont très soucieux de leur communauté.

Paul Magnette ne se tire-t-il pas une balle dans le pied en rendant accessible son principal adversaire ?

Sa stratégie est vraiment étrange ! Le PS a souligné tout au long de la campagne que le PTB n’assumait pas ses responsabilités et était incapable de compromis, contrairement aux socialistes. Magnette perdait ainsi son seul argument anticommuniste. Depuis dix ans, le PS soutient que le PTB ne sert à rien. Mais ce n’est plus le cas…

“Ce qui se passe est impressionnant en Flandre, on ne voit plus de différence entre le PS et le PTB.”

Comment sont perçues ces coalitions avec l’extrême gauche dans le nord du pays ?

J’ai personnellement trouvé très arrogant que, dans le sud du pays, la N-VA ait été menacée tout au long de la campagne d’être exclue de toute coalition fédérale si elle s’alliait au Vlaams Belang. On voit maintenant que le PS s’allie à l’extrême gauche, même dans une grande ville comme Mons. En Flandre, on trouve Paul Magnette un peu hypocrite.

Cela vous choque-t-il à ce point de voir le PTB obtenir une majorité municipale ? que le Vlaams Belang ?

Je ne suis pas choqué de toute façon. Mais je suis peut-être plus surpris de voir le Vlaams Belang réussir à entrer dans une coalition au niveau local que le PTB. En Flandre, nous avions déjà vu l’extrême gauche entrer dans les conseils municipaux de Zelzate et de Borgerhout. Mais le parti de Tom Van Grieken est allé très loin pour participer au pouvoir. A Ranst, ils ont jeté tous leurs principes à la poubelle pour rejoindre la majorité. Je pense qu’en fin de compte, le Vlaams Belang voulait avant tout pouvoir se vanter d’être aux commandes. Il en va de même pour le PTB. Les anciens conseillers du parti m’ont expliqué que personne ne se souciait de ce qu’ils faisaient, la seule chose qui intéressait le parti politique était de pouvoir dire que le PTB gouvernait dans plusieurs municipalités.

IL Les négociations en région bruxelloise stagnent après les attaques du PS contre le MR. Ahmed Laaouej est-il allé trop loin ? parler de racisme sur le refus des libéraux de céder le poste de bourgmestre de Schaerbeek au controversé Hasan Koyuncu ?

Compte tenu de leurs agendas respectifs, il est déjà remarquable qu’ils aient pu entamer des négociations en région bruxelloise. Le PS et le MR n’ont cessé de s’attaquer dans la capitale. Le MR dit toujours que le PS est communal et, dans un certain sens, il n’a pas tort. On a vraiment le sentiment que la discussion est différente entre Paul Magnette en Wallonie et Ahmed Laaouej à Bruxelles. Quant aux accusations de racisme, Ahmed Laaouej recourt trop vite à cet argument. On se souvient des débats sur les langues pour passer le permis de conduire à Bruxelles. Le PS souhaitait en ajouter cinq. Ce que les libéraux avaient rejeté, arguant que trois langues existaient déjà dans notre pays et qu’il fallait encore préserver l’identité belge. Les socialistes accusaient alors le MR d’être raciste. Cela m’a vraiment surpris ! Le PS est allé trop loin. Parler constamment de racisme discrédite le terme.

 
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