Publié le 16 novembre 2024
Le bruit persistait depuis plusieurs mois. Voilà que Laurence Ruffin, la sœur de François Ruffin attendue comme tête de liste des Rouges/Verts de Piolle aux élections municipales, sort du bois en acceptant de s’exprimer dans le Dauphiné Libéré.
UN PREMIER PAS VERS UNE DEMANDE
Bien entendu, elle ne se déclare pas officiellement candidate tout de suite. Interrogée par Eve Moulinier, elle explique pour le moment être «intéressé à s’impliquer pour Grenoble“et j’ai le désir de”travailler avec un collectif« . Une sortie médiatique qui vise à se tester à 15 mois de l’échéance : elle pose une première pierre en indiquant qu’elle participera à la campagne Camp Piolle afin de voir comment l’idée de sa candidature est accueillie par les Grenoblois. .
RUFFIN NE VEUT PAS VOIR LA CRITIQUE
Une pré-candidature du camp Piolle, car elle n’entend pas remettre en cause le bilan des Verts/LFI sur les 10 dernières années et s’inscrit dans leur lignée. “Nous avons toujours une grande ville ! Comme la plupart des locaux, je n’aime pas que les gens le critiquent.» clame-t-elle au DL, affirmant qu’elle est «évidemment de gauche« . La messe est dite : Laurence Ruffin appartient au camp de ceux qui considèrent qu’il ne faut surtout pas parler des problèmes, comme si ne pas les évoquer risquait de les faire disparaître. Depuis 10 ans on accumule la poussière en dessous, la moquette n’est plus assez grande.
« PAS DE SAUT DE LIGNE »
Le quotidien de gauche Libération, qui s’est également penché sur le sujet en interviewant un proche du camp Piolle, confirme que Ruffin entend faire Piolle dans tous les cas : «onous voulons continuer ce que nous avons créé en 2014, nous expliquons. Il y aura une rupture dans l’incarnation mais pas une rupture dans la lignée. » Ils n’ont rien appris et comptent continuer exactement de la même manière. Sur la base des politiques mises en œuvre, on retrouvera la continuité de ce qu’elles ont créé depuis 2014 : paupérisation massive, baisse de la qualité de vie, dégradation générale de l’espace public, réchauffement de la ville…
RUFFIN A DÉJÀ VENDU VOTRE HISTOIRE…
Mais aussi sur la forme. En bonne communicatrice, Ruffin commence déjà à distiller des éléments de langage pour écrire son récit et voir s’il résonne chez les Grenoblois. Elle se vend comme une nouvelle venue d’Amiens qui a fait de Grenoble son «ville de coeur», en tant que dirigeant d’une entreprise privée (la SCOP ALMA) mais visiblement engagé dans la question sociale, en tant que personne qui compte adhérer à un collectif de gauche…
…QUI EST UN COPIER-COLLE DE CELUI DE PIOLLE
Avez-vous l’impression de lire quelque chose que vous avez déjà vu ? C’est normal. Faites un bond de 10 ans en arrière et souvenez-vous de ce candidat béarnais venu s’installer à Grenoble ; ce cadre privé qui vendait partout son histoire de démission d’HP au nom de grands idéaux sociaux ; ce citoyen de gauche qui veut avancer au sein d’un rassemblement de gauche… C’est ça l’écologie : on nous propose des matériaux recyclés.
LA FACE AVANT SE VEND MOINS
Voilà pour leur côté droit, celui que nous présentons aux électeurs. On aura alors découvert du côté de Piolle : les actions à Singapour, les confortables indemnisations pour son départ d’HP, l’autoritarisme qui prime sur la décision collective, les dossiers judiciaires qui commencent à s’accumuler, évidemment son bilan loin des promesses originales. . Il n’est pas encore déclaré que le côté de Ruffin se dessine petit à petit, comme nous vous le révélions en septembre : mari nommé par Eric Piolle directeur de la gestion de quartier Villeneuve-VO depuis 9 ans, des postes plus que tendancieux sur le port. la burqa, un mode de vie très facile qui lui permet de faire une longue pause en Afrique ou même une croisière de 6 mois…
RUFFIN EN VILLE ET PIOLLE DANS LE MÉTRO ?
Mais peu importe. Pour “pour continuer ce que nous avons créé en 2014″, le clan salive déjà devant le scénario dont il rêve : Ruffin maire de Grenoble, Piolle président du métro. Depuis plusieurs mois, il accélère vers cette dernière ambition, accentuant les fractures avec la majorité de Christophe Ferrari comme on l’a encore vu lors du dernier conseil métropolitain. Ceux qui votent pour Ruffin en pensant que cela changera Piolle doivent comprendre qu’en agissant ainsi, ils votent pour propulser le maire actuel dans le métro… et donc lui donner encore plus de pouvoir pour nuire à notre ville.
LHEUREUX ET BELAIR Y SONT AUSSI VUS
Il y a encore du chemin à parcourir avant que ce scénario catastrophe ne se réalise. Tout d’abord, le vote des Grenoblois qui pourrait détruire les espoirs du clan de se maintenir au pouvoir, alors que l’alternance monte en puissance autour d’Alain Carignon. Et avant cela, la question de la tête de liste Piolliste n’est pas encore réglée puisque Libération confirme que les députés Verts Margot Belair (urbanisme) et Lucille Lheureux (culture) se verraient bien au fauteuil.
Mais Lheureux est isolée même en interne car ses pitreries répétées jettent l’opprobre sur les Rouges/Verts ; et Belair est un pur apparatchik vert, simple répétiteur du discours officiel, et son compagnon conseiller départemental Green fait l’objet d’une enquête ouverte en 2023 pour « soupçons de favoritisme ». Ils sont également stigmatisés par le rapport Piolle. Pas des candidats idéaux pour une réélection.
LE RESOLVE LAISSERA-T-IL SE PRODUIRE ?
De l’autre, se pose la question de la France Insoumise en marge de la majorité municipale (Elisa Martin, Alan Confesson…). Motivés par des résultats électoraux qui en font la locomotive de la gauche, ils pourraient prétendre à la tête de liste. Pas sûr d’ailleurs qu’ils acceptent si facilement de céder la place à la sœur du député François Ruffin, qui a divorcé avec fracas de Mélenchon il y a quelques mois et est depuis violemment injurié par la secte du gourou.
POUR LES GRENOBLES D’ÉCRIRE LEUR DESTIN
Laurence Ruffin, de son côté, ignore ces questions et avance déjà pour occuper le terrain. Profil sociologique strictement identique, même manière de construire une histoire pour les électeurs, volonté de poursuivre strictement la même politique… On comprend qu’elle ne veuille pas être considérée comme la « sœur de », mais il est en tout cas très clair qu’elle est nul autre que le successeur d’Eric Piolle au féminin.
C’est l’ultime trouvaille des Verts pour tenter de conserver la mairie malgré leur très affaiblissement après 10 ans de mandat : proposer la même chose qu’en 2014. Seul changement : le sexe de la tête de liste, en espérant faire croire aux électeurs. que tout sera différent puisque Laurence Ruffin est une femme. Pari risqué : pas sûr que des cheveux plus longs suffisent à oublier une décennie de décadence en ville. Dans 15 mois, les Grenoblois ont leur destin entre leurs mains.
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