Peu de temps après la victoire de Trump, les discussions sur d’éventuelles négociations sur la guerre en Ukraine ont repris.Imaginez : Watson
Donald Trump veut mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine après son entrée en fonction. La Russie est ouverte, mais le futur président américain est connu pour son imprévisibilité.
Patrick Diekmann / t-online
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Lorsque le terrible quotidien de la guerre rencontre la stratégie géopolitique, le résultat est souvent cynique. Des centaines de personnes meurent chaque jour en Ukraine et, selon l’OTAN, La Russie perd plus de 1 000 soldats par jour. Cependant, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, poursuit son offensive pour des raisons stratégiques. S’il espère toujours atteindre le plus d’objectifs militaires possible pour restaurer les résultats désastreux de l’invasion russe, il n’a pas oublié son objectif ultime : gagner.
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Mais viendra-t-il un moment où Poutine pourra réellement envisager des négociations ? Les experts se posent cette question depuis le début de la guerre, il y a presque trois ans. Avec l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le conflit va entrer dans une nouvelle phase. Le républicain a promis lors de sa campagne de mettre fin à la guerre dans les 24 heures.
Donald Trump a également critiqué l’administration américaine actuelle et ses alliés occidentaux, qu’il considère comme « stupides » pour avoir permis la poursuite des combats en Ukraine. Après son investiture le 20 janvier, l’occupant de la Maison Blanche devra donc présenter son plan pour la paix. Mais la Russie sera-t-elle réceptive ?
En tout cas, on ne sait pas ce que le second mandat de Donald Trump réserve à Vladimir Poutine. Du point de vue russe, le républicain est imprévisible. Le Kremlin opte donc pour une double stratégie : d’un côté il manifeste sa volonté de dialogue ; d’autre part, elle cherche à renforcer la position militaire russe sur le terrain pour se positionner favorablement face à la future administration américaine.
Quel est le plan de Trump ?
Peu de temps après sa victoire, les discussions sur d’éventuelles négociations de guerre en Ukraine ont repris. Mais les projets de paix du prochain président américain restent flous. Selon différents médias américains, diverses propositions seraient à l’étude. LE Le journal Wall Street parle d’une idée en particulier, basée sur les confidences de trois proches de Donald Trump.
Voici ce que le président élu américain proposerait à la Russie :
- Le gel des conflits le long des lignes de front actuelles.
- En ce sens, la création d’une zone démilitarisée de 1 300 kilomètres est envisagée.
- Le refus de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN pendant 20 ans.
- La Russie maintient les territoires ukrainiens occupés.
- Un renforcement militaire de l’Ukraine par les États-Unis.
- Le déploiement de troupes occidentales en Ukraine pour assurer sa sécurité.
Gardez toutefois à l’esprit que pour le moment, il ne s’agit que de spéculations. Le futur président américain ne semble pas avoir eu un plan de paix clé en main lors de sa campagne électorale. Les idées qui circulent à Washington semblent encore très floues. Donald Trump se considère toujours comme un négociateur, même si ses accords avec les autocrates lors de son premier mandat ont souvent échoué.
Par exemple, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a poursuivi son programme nucléaire malgré l’engagement de Donald Trump. De même, les talibans ont repris leur règne brutal en Afghanistan.
Reste à savoir si le milliardaire américain aura tiré les leçons de ces échecs. Il semble vouloir que la Russie reste dans le flou quant à ses intentions. Cela pourrait être une stratégie de négociation.
Les trois bras droits de Trump
Vladimir Poutine a été surpris par les choix de Donald Trump pour son cabinet. Le futur président veut s’entourer de personnalités intransigeantes, loyales et déterminées à prendre des positions fermes face à la Chine, à la Russie et à l’Iran et à exiger davantage de l’Europe en matière de sécurité.
Parmi eux, le sénateur républicain Marco Rubio, en tant que secrétaire d’État. Marco Rubio, bien qu’ayant voté contre l’aide américaine à l’Ukraine, souhaite limiter l’influence de Vladimir Poutine en Europe, selon Reuters. Donald Trump semble vouloir faire en sorte que l’Europe supporte une plus grande part des coûts de sécurité.
Cette position est partagée par le futur conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz. Un ancien officier a appelé à davantage de soutien à l’Ukraine :
«Si Poutine réussissait en Ukraine, il n’hésiterait pas à attaquer les pays de l’OTAN. […] Sans réaction à l’agression, une Troisième Guerre mondiale est inévitable.
Mike Waltz souhaite donc mettre fin aux guerres au Moyen-Orient et en Ukraine pour que les États-Unis puissent se concentrer sur la Chine.
Contrairement à Marco Rubio et Mike Waltz, l’animateur de Fox News et futur secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a moins d’expérience en politique étrangère. Bien qu’il ait critiqué l’aide à l’Ukraine, il s’est récemment prononcé en faveur d’un soutien accru et a même qualifié Vladimir Poutine de « criminel de guerre ».
Démonstrations de force en Russie
La future politique de Donald Trump à l’égard de l’Ukraine sera avant tout déterminée par lui-même. Alors que ses trois hommes de droite peuvent faire pression sur la Russie, si elle cherche à tout prix un accord avec Vladimir Poutine, Rubio, Waltz et Hegseth devront soutenir les décisions du président. C’est pourquoi ces derniers ont choisi des personnalités stratégiques, qui n’entretiennent pas de liens favorables avec la Russie.
Donald Trump et Vladimir Poutine partagent une approche similaire : montrez votre force avant de négocier. Le chef du Kremlin se dit prêt à discuter avec le futur président américain, qu’il a également félicité.
«Donald Trump a parlé de rétablir les relations avec la Russie et de mettre fin à la crise en Ukraine. C’est une proposition que nous devrions au moins écouter.”
Vladimir Poutine
Ces flatteries plairont sûrement au futur occupant de la Maison Blanche. Lors d’une réunion en 2018, Vladimir Poutine avait assuré que la Russie ne s’était pas immiscée dans les élections américaines de 2016, et Trump avait alors exprimé ses doutes sur ses propres services de renseignement, suscitant un tollé aux Etats-Unis.
Mais la Russie joue également un jeu important. Selon le Washington Postles deux présidents se sont entretenus récemment, Donald Trump mettant en garde contre une escalade en Ukraine. En réponse, Vladimir Poutine aurait intensifié les frappes de drones contre des cibles civiles en Ukraine. Le Kremlin a toutefois démenti cet échange.
Vladimir Poutine a réagi à l’élection de Donald Trump par des démonstrations de force, intensifiant ses attaques et mobilisant ses troupes dans la région de Koursk, partiellement contrôlée par l’armée ukrainienne depuis août. L’objectif semble clair : la Russie veut conquérir le plus de territoire possible en Ukraine avant l’entrée en fonction du futur président américain afin d’améliorer sa position de négociation.
Par ailleurs, la propagande russe continue de désigner les États-Unis comme l’ennemi principal. Le Kremlin dément ainsi tout échange avec Donald Trump, que Vladimir Poutine n’a que tardivement félicité. En revanche, le jour des élections américaines, les principaux médias russes Russie 1 a publié de vieilles photos de Melania Trump. Une provocation qui pourrait coûter cher à Moscou, compte tenu de l’imprévisibilité de Donald Trump.
Traduit et adapté de l’allemand par Tanja Maeder
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