Depuis octobre, l’outil de recherche Google Flights propose une nouvelle fonctionnalité : en plus de l’onglet « Meilleurs vols », il propose désormais le « Prix le moins cher ». Cette dernière ne se contente pas de classer les vols par ordre croissant de prix comme on pourrait déjà le faire, elle va bien plus loin : elle facilite la recherche de vols sur des sites tiers (Flight Network, Gotogate, Mytrip, etc.). ), ou auprès de compagnies low-cost (faible coût), et affiche également des itinéraires jusqu’alors invisibles sur ce moteur de recherche, avec des escales courtes ou longues.
Parfois, les deux onglets affichent exactement les mêmes vols. Mais souvent, les options proposées dans le cadre de ce dernier peuvent vous faire économiser des dizaines, voire des centaines de dollars, par rapport à ce qui est proposé dans le cadre du premier.
Florence Lavoie, créatrice de contenu de voyage et de style de vie avec près de 52 000 abonnés sur Instagram – et qui compte 17 vols à son actif cette année – est une habituée de Google Flights. Elle trouve la nouvelle fonction intéressante, à condition d’être bien informée sur les itinéraires proposés. « Cela peut être un peu plus compliqué pendant le voyage », me dit-elle depuis l’Indonésie.
J’ai remarqué cela lors de recherches sur un voyage en Amérique du Sud. Dans ce cas, les économies n’étaient pas attractives : à peine 20 $ de moins pour prolonger mon voyage de 12 heures et faire trois escales.
Mais dans d’autres situations, cela en vaut vraiment la peine.
Arrêts d’origine
Disons que vous souhaitez bronzer votre peau à Cancun, au Mexique, pendant les vacances scolaires de mars 2025. Au moment d’écrire ces lignes, sous l’onglet « Meilleurs vols », un vol direct d’Air Canada est disponible à 1 217 $. Cet itinéraire comprend une escale de nuit de cinq heures à Toronto au retour.
Sous l’onglet « Prix le moins cher », vous trouverez une option encore moins chère : un vol aller-retour avec Aeromexico pour 685 $, comprenant une brève escale à Mexico à l’aller et huit heures supplémentaires au retour. Une économie de 532$!
Si vous avez le courage de faire une très longue escale (ou plusieurs !), vous pouvez consulter les vols plus bas dans la liste, dans la rubrique « Autres vols aller ». Un vol vers Cancun est offert au prix imbattable de 646$ avec une escale d’une nuit à Winnipeg d’une durée de… 16h30. A vous de voir si cela vaut la peine d’économiser un peu moins de 40$.
Une longue escale n’est pas négative en soi. Sortir se dégourdir les jambes dans une ville que vous n’avez jamais visitée depuis quelques heures peut améliorer une expérience de voyage. Tenez cependant compte des coûts supplémentaires de transport (et parfois d’hébergement) que cela engendre.
Google Flights propose parfois des escales plutôt originales (pour ne pas dire absurdes) pour arriver à destination. Par exemple, toujours pour aller à Cancun, un vol à 698 $ avec escale à Winnipeg, puis une escale d’une nuit à Calgary s’affiche.
Dans d’autres cas, Google Flights propose des escales très courtes, parfois une heure ou moins. Florence Lavoie évite de descendre en dessous de 2 heures 30 minutes, surtout dans un très grand aéroport. « Il m’est arrivé de faire une courte escale où je devais prendre une navette, faire tamponner mon passeport, passer la sécurité, etc. J’avais une goutte de sueur sur le front », raconte-t-elle. Et vous courez le risque que vos bagages ne soient pas transférés à temps.
Matchs autonomes
Google Flights affiche parfois les vols marqués comme « connexion autonome » ou « billets séparés dans la même réservation ». Cela signifie que vous êtes responsable de la correspondance. Si le premier vol est en retard et que vous manquez le second, vous ne serez ni remboursé ni indemnisé.
Lors d’une correspondance indépendante, vous avez également l’entière responsabilité de vos bagages, qui ne seront pas transférés d’un vol à l’autre. Dans le cas d’un vol international, vous devrez entrer dans le pays, réenregistrer vos bagages et repasser les contrôles de sécurité. Il faut donc veiller à disposer de suffisamment de temps entre les deux vols, surtout si vous devez changer de terminal.
Attention, car Google Flights peut même vous proposer de changer d’aéroport lors d’une correspondance, plusieurs grandes villes en possèdent plusieurs. Si votre temps est limité, cela représente un risque, estime Florence Lavoie. « C’est déjà stressant quand on est dans le même aéroport. » Il faut aussi calculer les coûts de transport entre les deux, souvent situés aux extrémités opposées de la ville. « Cela peut finalement revenir au même montant que si vous aviez payé un peu plus cher », souligne-t-elle.
De belles affaires sont néanmoins possibles grâce à ces connexions indépendantes. Par exemple, pour un voyage au Vietnam, Google Flights propose un aller-retour Montréal-Hanoï avec une auto-correspondance à Vancouver pour 1 647 $. Cette escale dure un peu plus de 3h30 et ne nécessite pas de changer d’aéroport.
Ce vol permet d’économiser 149 $ par rapport au meilleur vol proposé, au prix de 1 796 $.
Quelques inconvénients
Mohamed Reda Khomsi, professeur de tourisme à l’École des sciences de gestion de l’UQAM, reste peu impressionné par cette fonction de Google. « Il n’y a rien de nouveau, explique-t-il. Si vous regardez la plupart des autres sites Web, comme Kayak, ils proposent la même chose. » Cette dernière, par exemple, dispose également d’un onglet « Les moins chers », sous lequel vous pourrez retrouver ses meilleures affaires.
Google tente de rattraper son retard sur ses concurrents dans un contexte économique marqué par l’inflation, selon lui. « L’idée est d’offrir quelque chose en plus, de vous garder sur le site et d’avoir la possibilité de convertir ce temps en réservation. » Le jour où il est prêt à acheter un vol, un voyageur consulte jusqu’à 25 pages différentes pour en trouver un, selon une étude du groupe Expedia.
Mohamed Reda Khomsi recommande de toujours comparer les prix avec d’autres agrégateurs de vols, comme Kayak, Skyscanner, Expedia, Booking ou Hooper (une entreprise montréalaise). Certains de ces sites proposent des programmes de points ou offrent des avantages lors de la réservation d’un hébergement ou d’une voiture, mais pas Google Flights.
En revanche, Google Flights recherche bien d’autres sites de réservation tiers, dont Expedia et Booking, mais aussi plusieurs sites peu connus et proposant des tarifs avantageux. Avant de réserver, regardez les avis de ces sites. « S’il y a une grande différence de prix, posez-vous des questions. Ai-je la bonne devise ? Les taxes sont-elles incluses ? Les bagages sont-ils inclus ? » souligne le professeur.
Il préfère se tourner vers une bonne vieille agence de voyages, notamment en raison de la cotisation au Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV). Cette protection financière gratuite pour le consommateur offre une garantie complémentaire à celle d’une carte bancaire en cas de problème.
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