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Scholz et Poutine ont parlé au téléphone de l’Ukraine, Kiev est indignée

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Olaf Scholz 0 Berlin, 14 novembre 2024. MICHAEL KAPPELER/AP/SIPA

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A l’occasion de leur premier appel depuis près de deux ans, Olaf Scholz et Vladimir Poutine ont réaffirmé ce vendredi 15 novembre leurs positions sur le conflit ukrainien : la chancelière allemande a appelé Moscou à négocier « une paix juste » et le président russe a insisté sur les concessions territoriales de Kyiv. Cet échange a provoqué la colère de l’Ukraine, qui y voyait un “une tentative d’apaisement” vers Moscou.

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Au cours de cette réunion d’une heure, Olaf Scholz a demandé à la Russie de montrer son “volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable”selon un communiqué de presse du gouvernement allemand. Vladimir Poutine a réaffirmé que tout accord de paix devrait refléter les « nouvelles réalités territoriales »selon le Kremlin.

C’est la position russe répétée depuis des mois. La Russie est ouverte aux négociations de paix, mais avec « concessions » du côté de Kiev : la cession des territoires ukrainiens que Moscou a annexés en 2022 sans les contrôler totalement. Une condition jugée impensable par Kyiv.

Kiev s’indigne

La chancellerie a précisé qu’Olaf Scholz s’était déjà entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et qu’il lui reparlerait après sa rencontre avec le président russe. « Les conversations avec le dictateur russe à elles seules n’apportent pas de valeur ajoutée à la réalisation d’une paix juste »a fustigé le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Georgii Tykhy, appelant plutôt à « des actions concrètes et fortes » pour forcer la Russie à la paix.

Washington, Paris et Londres étaient au courant de l’intention d’Olaf Scholz d’appeler le dirigeant russe sans que les messages n’aient été communiqués. « coordonné »selon l’entourage du président français Emmanuel Macron. Berlin « a assuré ou assurera » que ses alliés de l’UE et de l’OTAN soient informés de cet échange, a-t-on indiqué à la Chancellerie.

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Dans un premier commentaire ce vendredi, le chef du gouvernement polonais Donald Tusk s’est félicité qu’Olaf Scholz ait déclaré à Vladimir Poutine que « rien sur l’Ukraine » ne serait pas fait “sans l’Ukraine”. La chancelière allemande a également réitéré au dirigeant russe “détermination” de l’Allemagne et de l’UE pour soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire ».

Le dernier appel entre les dirigeants allemands et russes a eu lieu le 2 décembre 2022, soit environ 9 mois après le début de l’offensive de Moscou en Ukraine le 24 février 2022. Selon le Kremlin, qui a appelé l’échange « franc et détaillé »l’appel a eu lieu “à l’initiative de la partie allemande”.

Campagne électorale

Depuis l’invasion russe, l’Allemagne, partenaire énergétique historique de la Russie, est le deuxième fournisseur d’aide militaire à Kiev, après les États-Unis. Mais malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky, le chancelier Scholz a inlassablement refusé de fournir à Kiev les missiles Taurus à longue portée demandés par Kiev pour mieux se défendre.

Cette crainte d’une escalade avec Moscou, régulièrement mise en avant par le dirigeant allemand, lui vaut aussi les critiques de certains de ses alliés européens qui lui reprochent son manque de détermination. Ils ajoutent aux inquiétudes sur un éventuel désengagement américain d’Ukraine après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, qui avait promis de résoudre le conflit ukrainien. “dans vingt-quatre heures”sans jamais détailler son plan.

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De son côté, Olaf Scholz a récemment appelé à redoubler d’efforts pour mettre fin au conflit par la voie diplomatique, en concertation avec Kiev et les alliés de ce pays. À la mi-octobre, il jugeait que le moment était venu « tout faire – en plus de soutenir clairement l’Ukraine – pour trouver un moyen d’empêcher cette guerre de continuer ». « Aucune décision ne sera prise sans la tête de l’Ukraine, et jamais sans consultation avec nos partenaires les plus proches »cependant, a-t-il assuré.

Le soutien militaire et financier à Kiev et à la politique de défense de l’Allemagne sera l’un des sujets de la campagne électorale qui doit conduire le pays à des élections législatives anticipées le 23 février.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

 
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