Le 12 au matin, il porte plainte auprès de Mme TARON pour violation de propriété privée (sa résidence) et intimidation !
L’après-midi, le R est arrêté !
Quelle célérité de la part de gens incapables de juguler la violence et la délinquance en Martinique.
Mme TARON est en effet la compagne du préfet lorsqu’il s’agit de casser les militants.
Nous avons une nouvelle preuve.
Le ridicule ne tue pas.
Le préfet a osé dire que le RPPRAC n’avait pas demandé d’audience alors qu’il réclamait (à tort selon moi) depuis des semaines un entretien avec le ministre des Colonies Buffet.
Ce dernier a également déclaré qu’il était prêt à rencontrer tout le monde mais qu’il souhaitait le respect. Bref, il ne rencontrait que des gens qui étaient d’accord avec lui.
Côté respect, Bouvier a déjà montré qu’il avait même refusé de saluer la délégation du RPPRAC.
On a l’arrogance du colon qui ne veut pas discuter avec le « petit nègre » s’il est insoumis !
LES BEKES NE FORMENT PAS DE COURSE
Au lendemain de la première grande manifestation à Paris, le même Bouvier a publié un communiqué dans lequel il promettait des poursuites pénales contre les personnes ayant tenu des propos contre une catégorie de personnes en raison de leur race.
Dans son document, il ne prononce pas le mot « béké » mais tout le monde a compris.
Bouvier est un fier défenseur de la caste.
Historiquement, les colons ont toujours accusé les Martiniquais de couleur d’être racistes et d’en vouloir à leur peau blanche.
En 1822, à la suite d’une révolte d’esclaves, le gouverneur forme une Cour royale qui condamne à mort (avec exécution immédiate) une vingtaine de rebelles.
Pour expliquer ces assassinats légaux, les magistrats accuseront les esclaves d’être racistes et de vouloir s’en prendre aux blancs : « l’objectif avéré de massacrer les blancs et de se rendre maîtres du pays ».
Dire que son chien a la rage pour justifier sa mise à mort est un classique de la part des oppresseurs.
Accuser les Martiniquais d’être racistes n’est donc pas une nouveauté majeure de la part de M. Bouvier.
L’appel hypocrite du même communiqué à vivre en harmonie n’est plus nouveau. En 1848, le gouvernement et ses partisans proposèrent que les Noirs sortant de l’esclavage « fusionnent » avec d’autres races.
Assurer l’harmonie pour assurer la domination des riches.
On connaît le résultat depuis 1848. Les riches sont encore plus tricheurs et les autres doivent accepter la domination.
Là encore Bouvier n’a rien inventé.
Cette thèse selon laquelle les békés sont une race qu’il faut protéger (en tant qu’espèce menacée) s’est intensifiée en 2009 après la grande grève de l’époque.
C’est une association appelée RESPECT DOM dont le siège est à Paris et qui est présidée par un Monsieur HAYOT qui a ouvert le bal en poursuivant en justice le secrétaire général de la CGTM pour avoir écrit le slogan populaire « Matinik Sé ta nou, matinik Sé pa ta yo ». , un groupe béké pwofitè et volè, nou ké fouté yo déwo!” au motif qu’il s’agissait d’un slogan raciste et discriminatoire.
Le petit béké médiatique de Reynal a repris la même chanson.
Récemment, la même association RESPECT DOM a poursuivi pour les mêmes motifs de racisme et de discrimination un écrivain, un journaliste, deux chanteurs, tous Martiniquais de couleur !
Tout cela fut en vain car les tribunaux dirent que les békés ne constituaient pas une race protégée par la loi.
Et c’est une évidence historique, sociologique et juridique mais Bouvier ne cesse d’errer !
Pas plus que les aristocrates de France en 1789 n’étaient une race, la caste des béké ne l’est pas. Chanter « Ah ça ira, ça ira, les aristos à la lanterne » était l’expression d’un juste combat contre les privilèges et les inégalités.
M. Bouvier ne peut pas comprendre cela car en 1789, on pourrait penser qu’il aurait été un noble émigré luttant contre la révolution.
Alors critiquer, combattre, critiquer la caste des béké pour son passé, son présent, sa fortune, son égoïsme, éventuellement ses crimes et délits, n’est pas raciste, contrairement à ce que prétend ce préfet.
Ce sont les békés et autres colons obsédés par la race. Regardez encore les déclarations du père Hayot des années soixante ou celle de Huygues-Despointes dans l’émission de 2009 sur Canal Plus et on voit bien que ce sont eux qui réclament la sauvegarde de la pureté de la race. Et c’est que ces quelques centaines d’hommes et de femmes ont traversé les siècles en restant entre eux, en se mariant entre eux pour se préserver et préserver leur pouvoir !
C’est un fait et nous le vivons encore aujourd’hui !
Bouvier se comporte comme un cow-boy avec nous mais surtout il nous prend pour des indiens !
Raphaël CONSTANT
Avocat et activiste
Le 13/11/2024
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