l’essentiel
Georges Tardieu est décédé le 9 mai 2023, alors qu’il venait de faire ses courses au magasin d’alimentation, sous les roues d’une voiture, sans que son chauffeur puisse expliquer pourquoi il ne l’avait pas vu.
C’est un procès sans réponse. Dans les cas d’homicides liés aux véhicules, il y a souvent quelques éléments qui contribuent à expliquer pourquoi la mort survient sur les routes : l’alcool, le cannabis, la simple perte de conscience ou la sensation d’euphorie due à la vitesse, au téléphone portable, etc. Même si on ne sait pas avec la certitude, on peut l’imaginer, la supposer, créer l’apparence d’un scénario qui peut donner un sens au drame lié à la mort d’un proche. Ici, rien de tout cela lors de l’audience du tribunal correctionnel de Cahors qui se tient ce jeudi 14 novembre.
“J’ai tout de suite su qu’il était mort”
Ce 9 mai 2023, en fin d’après-midi, William*, 60 ans, se rend en voiture sur le parking du Lidl à Souillac où il cherche une place. Il ne conduit pas particulièrement vite, comme c’est l’habitude dans ce genre d’endroit, et regarde régulièrement à droite et à gauche au cas où une voiture sortirait de chez lui et se mettrait sur son chemin. Soudain, il entend un bruit de vitre et sent que son fourgon – un Renault Trafic – renverse quelque chose. Il pense à un sac de courses. Il ouvre sa portière, descend et découvre, abasourdi, un corps sous les roues, du côté gauche, du véhicule : celui de Georges Tardieu, habitant de Pinsac. On entend alors un râle d’agonie et on voit des yeux exorbités : « J’ai tout de suite su qu’il était mort », se souvient une infirmière témoin du drame.
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“C’est ce qui me choque, je ne savais pas d’où ça venait, j’avais juste l’impression d’écraser quelque chose”, raconte, bouleversé, William, un Anglais résidant à Saint-Sozy, arrivé en France en 2006. Même le peu de personnes présentes sur les lieux peinent à expliquer ce qui s’est passé : “C’est comme si le piéton avait été aspiré.” Il a heurté la camionnette et a été aspiré, il n’est pas passé devant la voiture ni en dessous », a rapporté l’un d’eux.
Il n’y a eu aucune trace d’impact sur le véhicule, ce qui confirme une vitesse appropriée. En revanche, les enquêteurs ont constaté la présence de traces de sang sur la porte gauche. Ce qui n’explique pas comment Georges Tardieu s’est retrouvé « pris » sous le fourgon.
“La seule certitude, c’est la mort”
«Je vais rester affamé. Nous avons voulu comprendre le pourquoi du comment”, explique M. Yassfy, qui représente les parties civiles, les proches de la victime, “connu dans le milieu du rugby à Souillac, apprécié de tous, un éducateur, un bon vivant toujours prêt à rendre service. » . » « C’est un accident tragique qui n’a pas d’explication concrète. L’éclat du soleil ? Alcool? Nous ne le savons pas », précise le parquet.
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« Peu importe à quel point nous nous tournons dans tous les sens, la seule certitude est sa mort. Ce procès laissera un goût amer», ajoute l’avocat de William, Me Geffroy.
Mais l’absence d’explication concrète n’empêche pas — de l’avis général — de caractériser les faits. Pour cela, William a été condamné à 24 mois de prison avec sursis et à 12 mois de suspension de son permis de conduire. Une peine sans doute amère pour les proches de la victime qui ne reverront plus Georges. Amer aussi, à l’image des derniers mots douloureux de William à la fin de l’audience : « Je voulais dire que c’était de ma faute et je n’en débats pas. Il restera longtemps avec moi, même dans mes nuits. »
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