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A Berrien, quel avenir pour Ti ar Gouren, installé depuis 40 ans dans un immeuble désormais à vendre ?

Ti ar gouren (Maison de Lutte en breton) va-t-elle devoir quitter Berrien ? Depuis 1984, la structure se bat, avec ses maigres moyens, pour promouvoir la pratique du gouren, sport ancestral, symbole du patrimoine culturel immatériel breton. En quarante ans, le centre de formation a accueilli des milliers de stagiaires dans le Centre-Finistère. Elle initie chaque année plus de 7 500 écoliers bretons. Une activité qui permet d’autofinancer les salaires de l’orateur et de la secrétaire. Mais bientôt, ils prendront leur retraite. Quant au président historique des bénévoles, Jean-Pierre Jaouen, 74 ans, veut passer le relais. Et cela dans un contexte pour le moins compliqué.

“Une question de survie”

Depuis 2017, le Parc naturel régional d’Armorique (PNRA) tente de réduire ses coûts en bradant ses joyaux de famille. Le propriétaire de l’immeuble qui abrite Ti ar gouren, l’a mis en vente. « C’est notre seul centre. Un instrument emblématique, et en bon état, que nous n’avons pas les moyens de racheter, indique Christian Pelé, président de la fédération gouren. Pour nous, c’est une question de survie. Nous demandons de pouvoir collaborer avec le PNRA, la Région et le Département pour trouver une solution durable. »

C’est aussi l’espoir de Guy Jaouen, vice-président de l’Association européenne des jeux et sports traditionnels. « Il faut mettre tout le monde autour de la table. Le gouren est un ambassadeur de la culture bretonne. Si on laisse tomber, il y aura un effet domino. » Pour l’instant personne ne s’est manifesté pour l’acheter. « Or, le manque de visibilité est difficile à vivre », insiste Guy Jaouen. Lequel précise que « l’intervention financière du Pnra se réduit à deux interventions en 1984 et 2007. Elle ne prévoit aucune subvention. Ce sont des bénévoles qui effectuent le travail depuis des années. »

La municipalité, propriétaire du terrain, ne peut pas le racheter. Et puis nous n’avons aucun projet là-bas. Cependant, le bâtiment mérite notre attention.

« Aucune envie d’expulser qui que ce soit »

Se sentant exclus des négociations sur l’avenir du bâtiment (ils n’avaient pas été invités à la réunion début septembre 2024), les défenseurs du gouren ne savent plus vers qui se tourner. « Je suis prêt à discuter avec tout le monde », assure Hubert Le Lann, maire de Berrien. Mais visiblement la Municipalité, propriétaire du terrain, ne peut pas le racheter. Et puis nous n’avons aucun projet là-bas. Cependant, le bâtiment mérite notre attention. »

«Nous le mettons gratuitement à disposition de l’association», rappelle la présidente du PNRA, Amélie Caro. Pour qui ce dossier, qui « doit être bouclé en 2025 », n’a rien de nouveau. De manière rassurante, le maire de Pleyben reconnaît que Ti ar gouren est un acteur important dans la région. « Il n’y a aucune volonté d’expulser qui que ce soit. Nous accompagnerons la transition. »

Il n’y a aucune volonté d’expulser qui que ce soit. Nous accompagnerons la transition.

Et sans oublier une éventuelle mutualisation des équipements. « Cela pourrait être utilisé par d’autres associations. Il y a une demande. » Reste à trouver l’acquéreur. Communauté des Monts d’Arrée ? A priori non. Alors Brest Métropole, communauté de Morlaix, Pays de Landivisiau ou Pleyben-Châteaulin-Porzay, tous membres du PNRA ? Le Conseil culturel de Bretagne a une autre idée. Dans un vœu pour 2020, il estime que le gouren a une dimension culturelle et sportive qui touche toute la Bretagne. Et il a soutenu l’idée que Ti ar gouren devienne un foyer régional des gouren.

suisse

 
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