Comment aider l’Ukraine à se reconstruire ? La question a été posée à nouveau les 13 et 14 novembre en Pologne, à Varsovie, dans le cadre du forum « Rebuild Ukraine », consacré à l’avenir du pays. Infrastructures énergétiques, routes, transports, logements… Kiev estime désormais les dégâts matériels à environ 500 milliards de dollars. Des villages entiers doivent parfois renaître de leurs cendres.
A Yahidne, dans le nord de l’Ukraine, la vie de quelque 400 habitants est rythmée par le travail. Vêtu de sa combinaison orange, Serhîî, 22 ans, participe à la reconstruction de la rue principale du village. L’asphalte vient d’être refait et des palettes de briques sont stockées dans les rues. Occupé par les Russes pendant un mois entier au début de la guerre, le village de Yahidné a été détruit à 80 %.
Dans la rue, Volodymyr marche à côté de son vélo bleu. A 67 ans, il explique avoir vécu un enfer. « Ils ont incendié sept maisons. Il y a eu beaucoup de destructions, surtout dans cette rue, là-bas, près de l’école. Ils y avaient installé leur quartier général. Et nos gars, ils leur tiraient dessus”dit Volodymyr.
En sortant de chez lui, Serhîî enjambe une tranchée. Les maisons sont en train d’être reconstruites, et c’est grâce à l’aide étrangère, explique-t-il. « Je sais que cela vient des pays baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie – mais les Français sont géniaux aussi ! »dit-il. Avant de glisser : « Bien sûr, ma maison a été endommagée. Regardez : les fenêtres, le toit… »
Il raconte que lorsque l’armée ukrainienne a libéré le village, le retour n’a pas été facile. « Soit votre maison est entièrement rasée, soit les dégâts sont importants. Et ceux qui n’ont nulle part où aller se posent la question : où vivre ? Comment? Ils étaient désespérés. »
Dans son bureau, l’adjointe au maire du village, Olena Khomenko, explique avoir signé une trentaine de partenariats avec des associations et organismes européens pour obtenir, par exemple, du matériel de chantier. « Comme nous avons connu des destructions massives, l’aide n’a évidemment pas couvert tous les besoins. Malheureusement, nous n’avons pas encore pu reconstruire toutes les maisons. »elle regrette.
« Nous avons un peu honte de notre gouvernement car l’aide de nos partenaires internationaux est plus visible. Cela arrive toujours à temps, c’est plus rapide et plus simple que les aides d’État.»
Olena Khomenko, adjointe au maire de Yahidnésur franceinfo
« Ce qui manque le plus, ce sont les installations d’énergie alternative pour éviter une troisième année de coupures de courant en plein hiver », explique-t-elle.
Le village souhaite également construire des abris pour assurer la sécurité des habitants en cas d’alerte. Mais pour 200 personnes, cela coûte environ 500 000 euros, bien trop cher pour une commune qui peine à se relever.
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