Chez Manon Bernard
Publié le 15 novembre 2024 à 7h54mis à jour sur 15 novembre 2024 à 8h04
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Reportage Le match entre la France et Israël jeudi soir au Stade de France s’est déroulé dans un stade presque vide et doté d’un système de sécurité extraordinaire. La soirée sous haute tension n’a été interrompue que par un bref incident dans les tribunes en première mi-temps.
C’était censé être un retour aux sources pour les Bleus, jeudi 14 novembre. Certainement lors d’un match jugé « risque élevé » contre Israël, mais toujours un match devant son public au Stade de France. C’était tout simplement un spectacle triste dans tous les sens du terme. D’abord parce que les tribunes étaient vides. Sur les 80 000 sièges du Stade de France, seuls 16 100 étaient occupés, soit le plus faible nombre de spectateurs de l’histoire pour un match de l’équipe de France au Stade de France. Les routes ont été bloquées, les sentiers ont été bouclés, les commerces ont été fermés.
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Sur la célèbre esplanade, habituellement bondée de monde à chaque événement sportif, seuls quelques supporters entourés de policiers prennent la parole une heure et demie avant le match. « C’est généralement complet ici » observe Didier, 62 ans. Jean-Baptiste, devant lui, montre du doigt l’hélicoptère qui survole le stade.
Tous les membres des deux groupes de fans auxquels ils appartiennent ne sont pas venus. “Il y a forcément de tout en termes d’opinion, d’appréhension, il y a des gens qui ont clairement boycotté, d’autres qui ont peur, d’autres qui sont démotivés par tout ce contexte et ces mesures”explique Jean-Baptiste.
« Au début, je ne voulais pas venir »
Car pour accéder au stade il fallait passer de nombreux contrôles d’identité suivis de fouilles. Un dispositif de sécurité hors du commun réalisé par 4 000 policiers et gendarmes et 1 600 agents de sécurité privée. Le RAID, unité d’élite de la police nationale, s’est également impliqué dans la sécurité de l’équipe israélienne. Tout cela sous les yeux de Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, venu visiter les lieux vers 17h30, bien avant le coup d’envoi. Le chemin vers le stade était délimité par des barrières, le bleu des voitures de police clignotait à chaque coin de rue et, n’entendant pas les chants des supporters, ce sont les sifflets des policiers prêts à diriger la circulation qui prenaient le relais.
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« Au début je ne voulais pas venir, j’avais peur et finalement c’est rassurant de voir autant de policiers »confie Joy, 35 ans, aux abords du Stade de France avec ses deux fils Kévin, 13 ans, et Benjamin, 9 ans. Son mari David, 41 ans, souligne que la famille a pris quelques mesures de sécurité : ils sont venus tôt pour garer la voiture au plus près du stade et repartiront un peu avant la fin du match pour éviter d’éventuels débordements.
Les supporters israéliens très prudents
D’autres sont venus justement démontrer qu’ils ne veulent pas se laisser intimider par d’éventuelles échauffourées. Après la nuit de violences à Amsterdam lors du match de Ligue Europa de jeudi dernier, Juliette 58 ans, Claude 76 ans, Elisabeth 70 ans et Gabrielle 65 ans sont arrivées. « avant tout, soutenez Israël ». Mais sans porter un drapeau : « On a pris les transports en commun mais on s’est dit qu’on ne mettrait pas de signe distinctif. » Même son de cloche pour David, 61 ans, accompagné de son fils Jérémy, 31 ans : “On ne peut pas accepter qu’en France en 2024 on ne puisse pas faire du sport librement, qu’on ne puisse pas jouer contre une équipe d’un pays que tout le monde reconnaît.”
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Les sièges sont vides dans le stade. La tribune présidentielle est peut-être la plus fréquentée. Autour d’Emmanuel Macron, qui a repris ses esprits « envoyons un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam » selon son entourage, il y a une multitude de politiques. Notamment ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi le Premier ministre Michel Barnier et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.
Ailleurs, quelques drapeaux français flottent dans les tribunes, ponctués de drapeaux israéliens. Sauf dans la tribune sud, la tribune des supporters : les supporters français occupent la tribune inférieure et une partie de la tribune supérieure, la « une centaine de partisans israéliens » – selon une Source policière – de l’autre côté. L’ambiance est électrique : l’hymne israélien est hué ainsi que chaque ballon récupéré par les joueurs. Le match vient de commencer et certains supporters israéliens chantent pour soutenir leur équipe. Une jeune femme avec un drapeau français sur les épaules les hue. “C’est stupide de faire ça.”répond un homme assis un peu plus loin.
Brève bagarre en première mi-temps
Dans le parking israélien, des chants sont lancés, politiques cette fois. On entend notamment : « Libérez les otages », « Hamas, va te faire foutre » ou encore « FDI » (en soutien à l’armée israélienne, ndlr). C’est alors qu’éclatent des violences dont les origines ne sont pas claires. Selon plusieurs témoins il y avait un fan français “lynché” par plusieurs Israéliens.
L’incident a été court, les stadiers sont intervenus pour séparer les supporters, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Une Source proche du dossier s’est confiée à l’AFP. “provocations de personnes soupçonnées d’appartenir à la mouvance d’extrême gauche et de supporters du PSG (tribune d’Auteuil)”. « Il y a eu un mouvement de foule et les supporters du PSG ont été pourchassés »a indiqué cette Source en précisant : « Il y a eu des coups de feu et une personne, soupçonnée d’être pro-israélienne, a été arrêtée ». Il n’y a pas “non” Union européenne “blesser”selon la même Source.
À la fin du match, l’attaquant des Blues Randal Kolo Muani l’a admis “voir le stade comme ça” il l’a fait “un peu désemparé”Rapports de l’AFP. D’autant que, outre le contexte moyen-oriental, le spectacle sur le terrain a été déchirant. Les deux équipes se neutralisent (0-0) au terme d’un match aussi sombre que l’ambiance brumeuse qui plane sur le stade. L’équipe de France, bien que qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des Nations, a regagné les vestiaires au milieu des huées des quelques supporters venus du déplacement.
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